«Le monopole du PQ est terminé», dit GND

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Pour QS, le PQ est trop... nationaliste !

«Il faut arriver en 2018. Le monopole du Parti québécois sur la souveraineté et le progressisme est terminé. Et il est terminé pour de bon.» Tel est le message de Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin et co-porte-parole de Québec solidaire, au chef péquiste Jean-François Lisée.


En entrevue au Soleil lundi, M. Nadeau-Dubois était invité à réagir aux propos de M. Lisée selon lesquels les solidaires divisent le vote progressiste, favorisant ainsi caquistes et libéraux lors d’élections passées et futures. 


Le député de Rosemont a de nouveau soulevé ses inquiétudes la semaine dernière en apprenant l’identité de la nouvelle prise de Québec solidaire (QS) dans sa propre circonscription, soit l’ex-chroniqueur à La Presse Vincent Marissal, qui confirmera sa candidature mardi matin. M. Lisée a invité ce dernier, «s’il veut contribuer au bien commun», à se présenter contre l’un des «des 21 ministres ou députés libéraux de l’île de Montréal». 


Le chef du Parti québécois (PQ) en a ajouté samedi en publiant sur sa page Facebook un texte qu’il avait rédigé lors des élections de 2014. Ce texte décrit une électrice progressiste et souverainiste qui contacte QS pour «se battre contre la droite, des libéraux, des caquistes». Dans le dialogue fictif, QS lui répond que le parti s’attaque plutôt au PQ. «On est très fier d’avoir empêché le PQ d’être majoritaire en 2012», mentionne le QS dépeint par M. Lisée.


«C’est la rengaine préférée de Jean-François Lisée. Il rend responsable QS de ses propres difficultés […] Il y a trois ans, la rhétorique de M. Lisée c’était "il faut absolument que QS se tasse sinon les libéraux vont rentrer". Là c’est "il faut absolument que QS se tasse sinon la [Coalition avenir Québec] va rentrer"», a répliqué Gabriel Nadeau-Dubois. «J’ai l’impression que M. Lisée a de la misère à être de son époque. On n’est plus dans les années 70, il n’y a plus de bipartisme au Québec.»


Le député de Gouin, élu en mai 2017 et sucesseur de Françoise David, propose à M. Lisée de voir la situation sous un autre angle. Selon son analyse, «cette descente-là [du vote péquiste] commence en 2003, trois ans avant la fondation de QS». Pour lui, QS «est un des résultats [de la chute du PQ]» et non une cause.


Divergences


GND a rappelé que le débat sur d’éventuelles alliances électorales avec le PQ en vue des élections de l’automne 2018 avait déjà été tenu l’an dernier au sein de son parti. «QS a décidé de présenter 125 candidats à la prochaine élection. Et une des raisons principales pour lesquelles [les alliances n’ont pas été appuyées par les membres], ce sont des gestes et des déclarations de M. Lisée», a-t-il dit. L’élu solidaire a expliqué que les membres avaient des divergences sur des «enjeux fondamentaux». Les frictions portaient alors, entre autres, sur l’identité et la laïcité. 


GND croit que les solidaires ne sont pas «contre le PQ», mais bien pour «une alternative». «Ce n’est pas de s’en prendre au PQ, c’est de s’en prendre au système actuel, qui nous enferme dans une éternelle alternance entre les mêmes partis. On veut sortir de ça, on veut sortir du blocage politique dans lequel le Québec [se trouve].»


Il n’a pas été possible d’obtenir une entrevue avec un représentant du PQ, lundi.


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TASCHEREAU, BASTION SOLIDAIRE?


Selon des données obtenues par Radio-Canada, QS a doublé son membership et compte maintenant plus de 850 membres dans Taschereau. Une retombée, selon M. Nadeau-Dubois, de la course à l’investiture qui a pris fin le 28 mars avec une victoire de Catherine Dorion (à droite).


Selon des données obtenues par Radio-Canada, QS a doublé son membership et compte maintenant plus de 850 membres dans Taschereau. Une retombée, selon M. Nadeau-Dubois, de la course à l’investiture qui a pris fin le 28 mars avec une victoire de Catherine Dorion (à droite).


LE SOLEIL, PASCAL RATTHÉ


Si Québec solidaire (QS) est perçu comme un parti montréalais, ses trois députés ayant été élus dans la métropole, la circonscription comptant le plus grand nombre de détenteurs d’une carte de membre est désormais à Québec, soit Taschereau.


«Un peu froissé» — à la blague — d’avoir été détrôné par Catherine Dorion, le député de Gouin Gabriel Nadeau-Dubois y voit le signe d’une percée potentielle dans la capitale. Et avec le départ annoncé de la péquiste Agnès Maltais, qui règne sur Taschereau depuis 1998, les solidaires redoubleront d’efforts d’ici le scrutin du 1er octobre.


Selon des données obtenues par Radio-Canada, QS a doublé son membership et compte maintenant plus de 850 membres dans Taschereau. Une retombée, selon M. Nadeau-Dubois, de la course à l’investiture qui a pris fin le 28 mars avec une victoire de Mme Dorion. 


Cette dernière a porté les couleurs d’Option nationale — maintenant fusionné à QS — aux élections de 2012 et 2014. En 2014, Mme Dorion avait obtenu un peu plus de 4 % des voix. Son adversaire à l’investiture solidaire, Marie-Ève Duchesne, avait quant à elle obtenu 15 % du vote pour les solidaires. Agnès Maltais avait été réélue avec 32 % d’appui. Le représentant libéral, Florent Tanlet, qui tentera sa chance à nouveau, avait chauffé Mme Maltais avec 30 % des voix. La Coalition avenir Québec était arrivée troisième avec 16 %. 


Outre Taschereau, Québec solidaire vise une percée dans Sherbrooke. Le parti se vante d’y avoir attiré 600 personnes la semaine dernière, un record hors-Montréal pour la formation de gauche.