Le modèle québécois... anticorruption

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De quoi être fiers ? Vraiment ?

Quand le commissaire à la lutte anticorruption de New York se déplace pour faire l'accolade au patron de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), ça devient gênant de ne pas renouveler son mandat...

Mark G. Peters, commissaire du Department of Investigation de la Ville de New York, participait au mini-colloque organisé mardi à La Prairie pour faire le point sur les cinq ans de l'UPAC. Il a qualifié le travail de l'unité dirigée par Robert Lafrenière de « très impressionnant ».

Simple courtoisie entre collègues ? Stratégie d'autocongratulation pour favoriser son renouvellement de mandat ? Pas vraiment. M. Peters, dont l'organisme a inspiré la création de l'UPAC, a autre chose à faire dans la vie que de visiter la charmante bourgade de La Prairie pour aller aider un policier du Québec à prolonger sa carrière. Autre chose comme... surveiller 300 000 employés dans 16 directions, y compris le monde scolaire... S'il ne le pensait pas, il ne serait pas venu nous le dire.

Deuxièmement, même si ce colloque avait un but d'autopromotion... Pourquoi pas ?

Il y a de quoi être fier de ce qui s'est accompli au Québec dans la lutte contre la corruption depuis cinq ans.

Oui, oui, mesdames et messieurs, le même chroniqueur qui (beaucoup trop souvent d'après plusieurs d'entre vous) ressasse les affaires de corruption, de collusion et d'éthique est en train de vous dire qu'il y a de quoi être fier.

On a de quoi être fiers parce qu'on a collectivement pris les moyens pour s'attaquer à un problème qui gangrenait plusieurs administrations au Québec.

Et en cinq ans, on est passés de supposés champions de la corruption au Canada à modèle de la lutte anticorruption.

***

L'Ontario s'éveille soudainement aux problèmes du financement des partis politiques. Non seulement le financement des entreprises et des groupes y est permis, mais on apprend que les ministres du cabinet de la première ministre Kathleen Wynne doivent récolter un demi-million de dollars par année. Que des cocktails à plusieurs milliers de dollars peuvent vous obtenir une rencontre avec un ministre influent.

Shocking, vous dites ?

C'est au point où les journaux de Toronto se demandent si le Québec n'a pas tout simplement été plus vigilant. Enquêtes journalistiques multiples, pression populaire et politique...

Ce qu'on voit à l'oeuvre aujourd'hui n'est pas apparu par enchantement, mais par une sorte d'expression collective de ras-le-bol.

« On vivait dans le monde de Bambi », a dit l'ex-procureur de la commission Charbonneau Denis Gallant, mardi. La commission nous a plutôt présenté un Québec qui ressemblait par bouts un peu plus à Goodfellas...

Bien des gens, en particulier des gens d'affaires, étaient irrités et le sont encore devant l'étalage des dessous des contrats publics. C'est vrai qu'à côté du financement de la politique aux États-Unis, où tous les coups sont permis, on paraît bien angéliques. Mais le test de l'éthique ne consiste pas à se demander s'il y a pire ailleurs.

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