Dans le cadre de sa contre-poursuite de 900 000$ contre Jean Charest, Me Marc Bellemare a présenté une série d'expertises sur le mensonge en politique.
Une de ces expertises provient de Norman Delisle, un ancien journaliste très respecté, aux connaissances quasi encyclopédiques de la politique québécoise et enfin, récipiendaire de la médaille de l'Assemblée nationale. (Rappelons que le premier ministre poursuit Me Bellemare pour 700 000$ en diffamation pour l'avoir traité de «menteur» après qu'il ait nié publiquement ses allégations à l'effet qu'il aurait cautionné l'influence de puissants collecteurs de fonds du PLQ dans la nomination de trois juges lorsqu'il était ministre de la Justice.)
Dans son texte, M. Delisle fait état d'une utilisation en politique, de même que dans la sphère publique et médiatique, pour ainsi dire commune et normale - «je dirais presque quotidienne», écrit-il - de l'épithète «menteur» et de sa brochette de synonymes. Et ce, autant au gouvernement que dans les partis d'opposition et les médias. Et ce, à près de 60 reprises à l'Assemblée nationale seulement et en une seule session. (Il fait également référence au livre d'André Pratte, Le syndrome de Pinocchio.)
Me Bellemare a aussi fait appel à l'expertise du professeur agrégé de l'Université d'Ottawa, Marc-François Bernier - un impressionnant texte d'analyse.
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À cet égard, rappelons également que la Cour suprême du Canada - dont les jugements sont particulièrement respectés et suivis par le premier ministre -, en confirmant un jugement de la Cour d'appel, a déjà statué que même le mot «traître» constitue un «commentaire loyal» sur la scène publique et politique. Et donc, par conséquent, [qui n'est pas de nature diffamatoire->34052]...
(*) Il y a quelques années, l'avocat Me François Gendron avait d'ailleurs publié un ouvrage fascinant sur toute cette cause: «L'affaire des «traîtres»».
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