Le mauvais calcul

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La stratégie d'ouverture du PQ face à QS critiquée de toutes parts






Jean-François Lisée fait le calcul que la convergence avec Québec solidaire constitue une condition sine qua non pour défaire le Parti libéral en 2018. Pour cette raison, il ne réplique pas à Gabriel Nadeau-Dubois sur le fond. Il se contente de l’inviter à plus de maturité sur la forme pour ne pas faire dérailler d’éventuelles fiançailles.




Entre le PQ et Québec solidaire, il n’y a pas de réciprocité dans les gentillesses. Le PQ fait les yeux doux et sort le sucre à la crème. En retour, Québec solidaire traite le PQ de vieux parti opportuniste aux valeurs douteuses. Monsieur Lisée a reconnu hier que certains péquistes en sont irrités.




Cette absence de retour équitable des bonnes manières ne s’améliorera pas avec l’arrivée de GND. Les gens qui le connaissent répètent que l’ancien leader étudiant méprise le Parti québécois. Ce qu’il a dit de dur envers le PQ reflète parfaitement le fond de sa pensée.




GND confiant




N’allez pas croire que le nouveau héros de la gauche va s’assouplir dans les semaines à venir. Les compliments, les nouveaux membres et des sondages en hausse le conforteront dans sa conviction qu’il vaut bien mieux que le PQ. Son entrée triomphale à l’Assemblée nationale en ajoutera une couche.




Au cours des prochains mois, Gabriel Nadeau-Dubois gonflé à bloc va être encore moins enclin aux courbettes devant monsieur Lisée. En voulant démontrer sa bonne foi, le chef péquiste pourrait devenir le giflé qui tend l’autre joue.




Les stratèges du PQ devraient prendre un pas de recul pour se poser une autre question. Toute cette manoeuvre stratégique risquée s’appuie sur la conviction que plus le PQ se rapproche de Québec solidaire, plus le PQ se rapproche du pouvoir. Pas sûr.




Erreur ?




Dans son grand objectif de battre le puissant gouvernement libéral, le chef Lisée procède à un calcul de nombre de votes par circonscription. Si l’on additionne les votes de Québec solidaire à ceux du PQ, cela aurait suffi pour l’emporter à certains endroits. D’où cette stratégie de rapprochement pour échanger entre les deux partenaires des retraits de candidatures dans des circonscriptions ciblées.




Et s’il s’agissait du mauvais calcul? Si le rapprochement avec Québec solidaire avait plutôt pour effet d’inquiéter bon nombre d’électeurs quant au sens de la direction d’un éventuel gouvernement péquiste.




Prenons le cas d’une hypothèse concrète et plausible. Imaginons que monsieur Lisée mène une solide campagne et se retrouve à former un gouvernement minoritaire. Québec solidaire pourrait y détenir la balance du pouvoir.




Dans ce scénario, je suis convaincu que beaucoup d’électeurs voudraient entendre que le PQ se tiendra debout et ne cédera pas aux dérives de Québec solidaire. Par contre, si Jean-François Lisée danse la valse avec eux depuis un an, on comprendra que Gabriel Nadeau-Dubois va avoir le dernier mot sur le budget. Voilà qui fait peur.




La donnée stratégique fondamentale, c’est que pour battre le gouvernement libéral, la première chose que les électeurs chercheront, c’est une alternative crédible de gouvernement. Le PQ effrayera beaucoup d’électeurs en se plaçant à la merci de GND.



 





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