Sommet de la francophonie

Le Liban reviendra hanter Harper

XIème Sommet de la Francophonie à Bucarest


Chouinard, Tommy
Québec - Le conflit au Liban va revenir hanter le premier ministre Stephen Harper au Sommet de la francophonie, à la fin de septembre, alors que le Proche-Orient sera au coeur des débats entre les chefs d'État. Son appui inconditionnel à Israël durant la guerre risque de le mettre dans le pétrin.
Des représentants du ministère québécois des Relations internationales ont confirmé hier que le Sommet, qui aura lieu les 28 et 29 septembre à Bucarest, en Roumanie, portera en partie sur le Liban.
Les discussions mèneront à l'adoption d'une déclaration politique énonçant la position de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) sur la situation au Proche-Orient.
Le pays du Cèdre est un membre important de l'OIF. Il a été l'hôte du sommet en 2002. Des représentants libanais se rendront à Bucarest, mais leur identité n'est pas encore connue.
Le premier ministre Fouad Siniora pourrait en faire partie.
M. Siniora en remet
Au cours des dernières semaines, il a durement condamné la position et l'attitude de Stephen Harper. En août, il a reproché à M. Harper d'avoir affirmé que l'opération militaire d'Israël était "mesurée". "Le monde entier, y compris ceux qui appuient Israël, a dit que c'était une action disproportionnée", a-t-il déploré.
Cette semaine, en entrevue à Radio-Canada, M. Siniora en a remis contre ceux, dont M. Harper, qui ont pris position en faveur d'Israël de façon inconditionnelle. "Parfois, on a le sentiment que notre sang est moins précieux que les larmes des autres, que nous sommes moins importants", a-t-il affirmé.
Israël n'est pas membre de la francophonie. Des pays arabes, dont l'Égypte et le Maroc, le sont. Alors que le conflit faisait rage entre le Hezbollah et l'armée israélienne, ces pays avaient réclamé un cessez-le feu immédiat, une position que Stephen Harper avait refusé d'adopter.
Il y a de fortes probabilités pour que les pays arabes tentent de forcer l'OIF à adopter une déclaration plutôt pro-libanaise. Stephen Harper se retrouverait alors dans une situation délicate.
Les tensions risquent d'être grandes entre M. Harper et les représentants du Liban et des pays arabes. En août, les ambassadeurs de ces pays ont d'ailleurs rencontré le ministre des Affaires étrangères, Peter MacKay, pour manifester leur désaccord quant à la position du Canada dans le conflit au Proche-Orient.
Le premier ministre Jean Charest sera lui aussi au sommet. Cet été, il s'est dissocié de la position de Stephen Harper sur le conflit au Liban et a réclamé un cessez-le-feu immédiat.
Comme le veut la tradition, MM. Harper et Charest auront une rencontre avant le début du sommet. Mais, selon les informations fournies par le ministère des Relations internationales hier, M. Charest ne multipliera pas les occasions de se retrouver aux côtés de M. Harper.


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