Le français malmené au ministère québécois de l’Immigration

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Médiocrité bureaucratique


Le ministère de l’Immigration ne prêche pas toujours par l’exemple dans son maniement de la langue française. C’est ce qu’a pu récemment constater La Presse canadienne, à la lecture d’une communication écrite produite par un service du ministère de l’Immigration et rédigée dans un français très approximatif.


La missive d’une quarantaine de mots transmise à l’agence — document officiel affichant le logo du ministère dirigé par Simon Jolin-Barrette — était bourrée de fautes de français.


Pourtant, en cette matière, l’appareil gouvernemental n’a pas le choix : il doit donner l’exemple. La Politique gouvernementale relative à l’emploi et à la qualité du français dans l’administration (rédigée en 1996 et mise à jour en 2011) stipule clairement que les ministères doivent accorder « une attention constante à la qualité de la langue française ».


Dans ses communications écrites, l’appareil de l’État québécois doit utiliser en tout temps un français de qualité irréprochable, selon la politique en vigueur.


Or, le Service de l’accès à l’information et de la gestion des plaintes au ministère de l’Immigration a accompagné sa réponse à une demande d’accès d’une lettre de présentation visiblement rédigée par une employée de l’État maîtrisant mal la langue officielle du Québec.


La missive débutait par ces mots : « En lien avec vous demandes d’accès aux documents ». « Veuillez, s’il vous plaît, trouvez ci-joint une copie des lettres décisions », écrit-on par la suite. On remarquera que le verbe « trouver » aurait dû être à l’infinitif, et que le style télégraphique des « lettres décisions » a de quoi surprendre le lecteur.


La fonctionnaire notait ensuite, avec une ponctuation incorrecte, que « les lettres originales, sont également, envoyées par la poste » et elle concluait le court texte par une formule de politesse, « cordialemente ».


Paradoxalement, à la fin du message, le ministère responsable de la francisation des immigrants faisait la promotion de sa campagne « Apprendre le français, c’est gratuit et c’est gagnant ».


« Inacceptable »


Il n’a pas été possible de savoir si l’écart linguistique observé constituait un incident isolé ou non. Impossible non plus de savoir dans quelle mesure le français créatif est toléré, voire s’il est devenu la norme dans les communications établies entre le ministère de l’Immigration et ses destinataires, clients ou autres.


Alerté au cours des derniers jours, le ministre Simon Jolin-Barrette a jugé la situation rapportée « inacceptable ». Par la voix de son porte-parole, il a affirmé avoir pris aussitôt les mesures nécessaires pour que des correctifs soient apportés, afin que ce genre de bavure ne se reproduise plus.









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