Le facteur PQ

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Autour de 24% des intentions de vote, le PQ serait dans une zone payante

En ce début de campagne électorale, on voit bien que Jean-François Lisée est prêt à tout pour se faire remarquer, allant même jusqu'à copier les méthodes de campagne de Stephen Harper.


Le chef péquiste a fait des sparages dans la cuisine d’une famille de classe moyenne en faisant des sandwichs, s’est installé dans une salle à manger, entouré d’enfants prêts à remplir leur sac à dos pour la rentrée scolaire, et a fait un point de presse dans un cul-de-sac. Il faut dire que le Parti québécois (PQ), à 18 % dans les intentions de vote, se bat pour sa survie.


Mais l’« underdog » de la campagne pourrait très bien détenir la clé de cette élection.


Parce que si le PQ devait remonter, même légèrement, dans les intentions de vote, cela pourrait brouiller les cartes, surtout celles de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui aspire à prendre le pouvoir pour la première fois.


François Legault en est tellement conscient que ses stratèges ont reçu la consigne de travailler sur des scénarios de gouvernement minoritaire.


Ils attendront l’issue des débats avant de décider s’ils doivent revoir leur stratégie.


On le sait, la décision de M. Lisée de reporter la tenue d’un référendum a encouragé le magasinage des souverainistes qui, visiblement, ont d’autres préoccupations et migrent massivement vers la CAQ de François Legault.


Toutefois, les caquistes pensent qu’il faut être prudent et éviter de surestimer l’exode des souverainistes.


On craint, entre autres, que les baby-boomers qui ont vu naître le PQ refusent de laisser mourir le parti qui les a fait rêver. Sans compter que le vote péquiste est reconnu pour son efficacité.


Des prévisionnistes comme Qc125 ont d’ailleurs épilogué sur la question. Dans un billet publié en mars dernier dans L'actualité, Philippe J. Fournier expliquait qu’à 19 % des intentions de vote, le PQ peut espérer gagner de cinq à dix sièges, mais qu’à partir de 24 % les péquistes pourraient espérer jusqu’à une trentaine de sièges.


En fait, si le PQ montait de trois à quatre points de pourcentage, il entrerait dans ce qu’on appelle la zone payante. La CAQ en souffrirait, alors que les libéraux en profiteraient.


Tout est possible


Pour l’instant, tous les efforts du PQ pour remonter la pente ont été vains. Difficile de trouver le point d’équilibre entre le poing en l’air de Pierre Karl Péladeau et la mise au rancart de l’article 1 par Jean-François Lisée.


On a reproché au premier d’en faire trop, on reproche maintenant au deuxième de ne pas en faire assez.


Pour l’instant, la seule stratégie de campagne possible du tandem Jean-François Lisée-Véronique Hivon est de sauver les meubles. Ils en sont rendus à espérer finir en troisième position devant Québec solidaire et conserver leur statut de parti reconnu à l’Assemblée nationale.


Cependant, les attentes à l’égard du PQ sont basses, et comme le mentionnait l’ancien premier ministre Jean Charest dans le cadre d’une entrevue radiophonique avec son ancienne vice-première ministre Nathalie Normandeau, une campagne électorale de 39 jours pourrait favoriser le PQ qui aura nécessairement une plus grande visibilité médiatique.


Quand on sait que 45 % des électeurs pourraient changer d’idée, comme le montrait le dernier sondage Léger, il y a là une lueur d’espoir pour Jean-François Lisée. La période des débats pourrait être cruciale dans cette campagne, alors que le chef péquiste est reconnu pour être un bon débatteur.


Ajoutez qu’il n’a plus rien à perdre et qu’il promet d’être audacieux. Il y a de quoi espérer au PLQ et craindre à la CAQ.



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