Le duel

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Depuis leur retour rapide au pouvoir en 2014, les libéraux ne cessent de perdre des appuis





Toujours en première place, quelques voyants jaunes s’allument néanmoins sur le tableau de bord des libéraux de Philippe Couillard. Selon le dernier sondage Léger/Le Devoir/Le Journal, le PLQ ne compte plus que 31 % d’appuis, dont 19 % à peine chez les francophones.


Depuis l’élection de 2014, c’est une perte majeure de 11 points. À 31 %, les appuis au PLQ se résument maintenant à son noyau dur. Point. En 2012, avec le même score, les libéraux perdaient l’élection.


Sur les questions d’éthique, Philippe Couillard s’est aussi montré incapable de tourner la page sur l’ère Charest. Selon un sondage Léger commandé par la Coalition avenir Québec, une majorité de Québécois continue en effet à voir le PLQ comme le parti le plus corrompu.


D’ici l’élection du 1er octobre 2018, les sondages vont fluctuer, c’est certain. Il n’en reste pas moins que depuis leur retour rapide au pouvoir en 2014, les libéraux ne cessent de perdre des appuis.


Pour le gouvernement Couillard, cette pente descendante aux airs de tendance lourde est de loin le voyant jaune le plus inquiétant.


La clé restante


Sa consolation: la division du vote francophone lui profite encore, mais à 31 %, elle le fait de moins en moins. C’est pourquoi un duel PQ-CAQ se dessine déjà comme solution de rechange au «monopole» libéral.


Hormis pour une convergence des partis souverainistes, c’est la seule clé restante d’une défaite possible des libéraux. Or, Jean-François Lisée et François Legault faisant tous deux partie des meubles politiques depuis plus de vingt ans, se présenter chacun comme l’incarnation du «changement» ne sera pas une mince tâche.


En entrevue hier avec La Presse, le chef péquiste con-firme ouvertement le duel à venir. Son principal adversaire, dit-il, n’est plus Philippe Couillard, mais François Legault.


Cherchant à «définir» le chef caquiste le plus négativement possible, il le décrit comme un homme «impulsif», «excessif» et sans équipe. Le chef péquiste semble aussi voir les libéraux comme battus à l’avance.


Le premier pari


À deux ans de l’élection, l’oraison funèbre est imprudente et prématurée, mais pour ses troupes, c’est un cri de ralliement essentiel.


Sans référendum ni promotion de la souveraineté, le premier pari de M. Lisée est qu’en 2018, le désir de «sortir» les libéraux sera suffisamment fort pour obliger les électeurs à choisir entre la CAQ et le PQ. La CAQ tenant toujours bon à 28 % chez les francophones, le pari, pour le moment, est téméraire.


Face à une division du vote aussi têtue, le pire danger pour les opposants aux libéraux serait de se retrouver en 2018 devant une CAQ et un PQ plus ou moins interchangeables sur le fond parce que trop obsédés à gruger dans les talles électorales de l’autre.


Or, face à un régime qui perdure et déçoit, la seule manière de remporter un duel entre deux partis d’opposition est de mettre au jeu une offre politique audacieuse et progressiste. Un certain Justin Trudeau l’a amplement démontré...




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