Le dilemme

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À la guerre comme à la guerre







Mon fils, ces temps-ci, joue «aux dilemmes» avec nous.




Il nous demande quel prix on est prêt à payer pour profiter de certains avantages.




«Tu peux manger tant que tu veux sans jamais engraisser, mais tu ne pourras plus jamais manger ton mets préféré. Tu acceptes?»




«Tu deviendras l’un des hommes les plus connus sur terre, mais tu n’auras jamais d’amis. Tu acceptes?»




«Tu deviendras super riche, mais tu vivras dix ans de moins. Tu acceptes?»




LE JEU DE LA MORALE




J’adore jouer à ce jeu avec mon fils.




Contrairement à Pokémon Go, ça stimule sa capacité de raisonnement. Mon fils se rend compte que la perfection n’est pas de ce monde, que tout a un prix, que les grandes questions qui se posent aux hommes sont d’ordre moral, etc.




Tiens, j’ai un dilemme pour vous.






Quel sacrifice seriez-vous prêts à faire?










«Vous vivrez dans un monde plus sécuritaire, mais vous devrez laisser tomber certaines de vos libertés chèrement acquises. Vous acceptez?»




Au lendemain des attaques du 11 septembre, les Américains se sont posé cette question. Aujourd’hui, c’est au tour des Français de se la poser.




Selon un sondage du Figaro publié lundi:




— Un Français sur deux estime que la France est en guerre et se dit favorable à un renforcement de l’État d’urgence.




— 81 % des sondés sont prêts à accepter davantage de contrôles et une certaine limitation de leurs libertés.




— Et 68 % des répondants sont favorables à ce que les personnes soupçonnées de représenter une menace pour la sécurité du pays (les fameux «fichés S») soient emprisonnées, même si elles n’ont encore commis aucun crime.




«À situation exceptionnelle, réponses exceptionnelles», comme dit le proverbe.




BIG BROTHER VS TERRORISTES




Et vous, quel sacrifice seriez-vous prêts à faire?




Tous ceux que l’État juge nécessaires? Aucun?




Comme les «dilemmes» de mon fils, les réponses à cette question varient selon les individus. Et selon l’actualité.




En effet, si Le Figaro avait posé sa question AVANT l’attentat de Nice plutôt qu’après, les réponses auraient été probablement différentes.




Donc, à un bout du spectre, il y a les «fanas» des droits individuels, qui considèrent que la plus importante menace à la démocratie est la dictature de l’État.




Et de l’autre, les «fanas» de la sécurité, qui considèrent que la plus importante menace à la démocratie est la violence des groupes radicaux.




Ceux qui disent: «Ne réglementez pas internet sous aucun prétexte et n’écoutez pas mes conversations téléphoniques», versus ceux qui disent: «Allez-y, de toute façon, je n’ai rien à me reprocher».




Vous, vous vous situez où?




Qu’est-ce qui vous fait le plus peur: Big Brother ou les fous d’Allah?




EN GUERRE




Une chose est sûre: lorsqu’on est en guerre, on ne vit pas de la même façon que lorsqu’on est en paix.




Or, actuellement, les démocraties occidentales sont en guerre.




C’est plate, mais c’est la réalité: quand un ennemi te déclare la guerre, tu es en guerre, que tu le veuilles ou pas.




Alors, on fait quoi? Quelles libertés êtes-vous prêts à sacrifier pour vous protéger?




 




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