Au nom du père

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La destruction du rôle du père entraîne celle de la famille et de la société entière

Des millions de garçons et de filles n’ont pas de père : désertion, incarcération, séparation. Ça touche plus les milieux pauvres.


Selon le recensement de 2006, il y avait 1,4 million de familles monoparentales au Canada, dont 80% étaient dirigées par des mères. Leurs enfants obtiennent des notes inférieures, manquent plus l'école et sont plus susceptibles d'abandonner leurs études. En 2016, au Québec, 29,5% des familles avec enfants étaient monoparentales.


Aux États-Unis, au cours des 50 dernières années, le nombre d'enfants élevés uniquement par leur mère a augmenté de façon spectaculaire. En 1970, le nombre d'enfants sans père était d'environ 10%. En 2010, le nombre d'enfants vivant avec un père absent était de 24%.


Pères absents, fils criminels


C’est le cas de 85% des adolescents américains purgeant des peines de prison, de 72% des adolescents qui commettent des assassinats. Dont l’ado de 18 ans qui a tué dix-neuf enfants et deux enseignantes à l’école primaire d’Uvalde, au Texas, le 24 mai 2022. C’était la fusillade la plus meurtrière dans une école primaire aux États-Unis depuis la tuerie de l'école de Sandy Hook en 2012 alors que Adam Lanza, 20 ans, qui vivait avec sa mère séparée, l’a tuée avant d’abattre 20 élèves et six membres du personnel de l'école.


Toujours aux États-Unis, 85% des enfants présentant des troubles du comportement proviennent de foyers sans père, tout comme 70% des adolescents dans les centres de traitement de la toxicomanie et de l'alcool. Soixante-trois pour cent des ados qui se suicident n’ont pas de père.


Le syndrome de la fille sans père


Ne pas avoir de père a aussi un impact négatif sur tous les aspects de la vie d'une jeune fille, de la dépression aux perspectives scolaires. Ce que les spécialistes appellent le «syndrome de la fille sans père» est caractérisé par des problèmes de manque de confiance et d'estime de soi qui conduit à des relations dysfonctionnelles avec les hommes: 71% des grossesses chez les adolescentes sont associées à des familles sans père. Les femmes sans père sont les plus susceptibles de divorcer.


«Papa est fier de moi»


La présence paternelle est un indicateur-clé de réussite pour les enfants de tous les groupes raciaux, ethniques et socio-économiques. Un papa améliore leurs performances scolaires, la situation économique de la famille et leur assure ainsi une meilleure mobilité sociale.


Va-t-on un jour en revernir à la famille nucléaire d’antan fondée sur la notion de couple? J’en doute. L’effritement des valeurs et des normes sociétales et la dévalorisation des concepts mêmes de paternité et de maternité me semblent irréversibles.


Nous allons devoir apprendre à vivre dans une société caractérisée par le relativisme moral et de plus en plus violente.