Le désarroi libéral

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PKP fait mieux et la semaine de relâche fut catastrophique pour le gouvernement





Alors que les libéraux ont le moral dans les talons, au Parti québécois, on travaille en sifflant Gens du pays, Pierre Karl Péladeau s’est métamorphosé et ses troupes se sont joyeusement soudées à lui.


Pierre Karl Péladeau a changé, c’est évident. Peut-être trouvait-il que la «politique au Parlement, c’est plate en tabarnak»; ce n’est plus le cas.


Même les libéraux lui trouvent une nouvelle prestance. «On le trouvait hystérique, mais, là, c’est un monsieur», disent-ils, inquiets et heureux que 2018 soit encore loin.


Après un début d’année affreux et sa rupture avec Julie Snyder, Pierre Karl Péladeau est devenu plus efficace à l’Assemblée nationale.


RONA, Bombardier, Anticosti, Énergie Est: le gouvernement s’est retrouvé d’entrée de jeu sur la défensive. Et Pierre Karl Péladeau a fait sien le filon de l’économie, ce qui embête les libéraux, qui s’en disaient les porte-couleurs naturels. Au caucus libéral, on désespère: «Philippe est plus vert que d’affaires.»


« Se planter »


La semaine de relâche fut catastrophique pour le gouvernement. Ironiquement, c’est durant la commémoration annuelle du féminisme obligatoire que deux femmes du cabinet, Lise Thériault et Stéphanie Vallée, se sont retrouvées au centre de la controverse. «Le féminisme, le mariage... on n’a besoin de personne pour se planter», dit-on.


La grogne est impossible à ignorer. Les échos indiquent une colère sourde, teintée d’indifférence envers la sacro-sainte solidarité ministérielle.


Plusieurs ne digèrent pas que le premier ministre contredise sans gêne aucune ses ministres. Ils ont d’ailleurs presque tous goûté à sa médecine.


Absent pour longtemps, Pierre Moreau manque à plusieurs. Son assurance et sa bonne humeur étaient contagieuses. Il compensait l’attitude glaciale du premier ministre Couillard.


Le récent remaniement n’est pas encore digéré. Ils sont plusieurs à se sentir définitivement «oubliés». À trouver incompréhensible que Lise Thériault et David Heurtel soient toujours au cabinet. La promotion de Sébastien Proulx est restée sur l’estomac de plusieurs.


Avant chaque période des questions, députés et ministres se réunissent. C’est là qu’on se serre les coudes avant la période des questions. Mais il arrive qu’on n’applaudisse pas, ou si peu, avant de quitter la salle. On sort en vitesse, parfois en pensant à Jean Charest.


Nicole Ménard préside le caucus, mais n’a pas d’ascendant sur ses collègues. Idem pour le whip Stéphane Billette, le chouchou du premier ministre. On espère que Sam Hamad ou Jean-Marc Fournier «parlera à Philippe».


François Legault


Ce qui n’arrange pas les choses, c’est que la Coalition avenir Québec aussi prend du mieux. Prenant le Parti québécois de vitesse, François Legault s’est fait le principal critique de la nouvelle politique d’immigration du gouvernement libéral.


Le premier ministre Couillard a presque immédiatement invoqué «l’intolérance» de son adversaire.


M. Couillard s’est fait traiter d’arrogant, et c’est justement ce que cherchent à souligner les partis d’opposition.


En fait, M. Legault prône le modèle danois. Au Danemark, ça fait longtemps que les immigrants sont obligés d’apprendre le danois avant d’avoir accès aux programmes sociaux. Ici, la rectitude politique impose que toutes les obligations soient au compte de la société d’accueil.


Il y a 10 ans, l’écrivain Jacques Godbout prédisait que le Québec serait assimilé vers 2070. Les prédictions et les constats du ministère de l’Immigration concordent avec ces augures: la population dite «native» est en régression...


M. Couillard est libre de considérer ce phénomène avec sérénité. Mais ses adversaires ont le droit de ne pas être indifférents au sort des Québécois de souche.





 




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