On attend du titulaire de la Justice qu’il soit une source de lumière dans le capharnaüm du système judiciaire. Un phare, un guide ou une muse.

Stéphanie Vallée nous entraîne, sans le savoir elle-même, aux confins du vide juridique. Selon elle, un maria­ge est une «union spirituelle» conclue en marge du Code civil; il est donc sans effet sur le patrimoine fami­lial. Autrement dit, un mariage, c’est romantique, ça n’a rien à voir avec le fric.

Stéphanie Vallée

Photo Le Journal de Québec, Simon Clark

Depuis 1989, on ne peut pas soustraire le patrimoine familial avant le divorce. On retourne 27 ans en arrière. C’est l’évolution à rebours.

Procédure anodine

Les groupes de pression habituels n’ont pas encore réagi. Peut-être sont-ils subjugués par la complexité du sujet. Peut-être sont-ils distraits, follement emballés, par la suggestion de Lise Payette de créer un parti politique féminin. Au Québec, le ridicule n’ayant jamais tué personne, certai­nes ont pris au sérieux l’impératrice du sexisme radical.

Depuis toujours, une fois célébrés, les mariages sont homologués au registre de l’état civil. Cette procédure anodine confère au mariage une portée matérielle. Il est pour ainsi dire coulé dans le béton.

Mais dans une cause opposant actuellement deux époux, une juge s’est rendue aux arguments du ministère de la Justice et a conclu que le mariage peut être distingué du Code civil.

Pauvre Vallée!

Le mariage serait simplement une union sentimentale, une fusion des cœurs, des corps et des esprits, une union de fait comme une autre. Le mariage catho vaut ceux de l’imam et du prédicateur de Vie nouvelle.

On croyait avancer, mais, non, le Québec est un autobus: on avance en arrière! Devant l’ampleur des dégâts, le premier ministre Couillard a corrigé sa ministre. Ladite Mme Vallée n’aura pas d’autre choix que de se dédi­re devant le tribunal!

À l’Assemblée nationale, demain, elle devra s’expliquer, calmer les diocèses. Le défi, pour ceux qui l’écouteront, sera de la comprendre.