Le déni

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La Catalogne, c'est surtout le modèle à ne pas suivre...


Si le Parti québécois ne doit pas disparaître — ça semble être le souhait du Devoir —, alors le péquisme, lui, doit certainement mourir car il est la cause première de son propre déclin depuis un bon moment déjà. Catherine Fournier l’a très bien compris. Et le péquisme se résume en un seul mot : le déni. Le PQ a raté toutes les occasions depuis bientôt 24 ans de se faire face, c’est-à-dire de reconnaître les raisons profondes qui l’empêchent de défendre son option. C’est avec un mélange d’incrédulité, de désarroi et de profonde frustration que j’ai observé ce parti refuser de reconnaître ses peurs, ses doutes, son manque de confiance, sa peur de faire peur, ses tendances victimaires, voire sa honte. Au lieu de se regarder lui-même dans le miroir, il a cherché un sauveur. Tout s’est passé comme s’il avait souhaité l’émancipation de son peuple sans passer lui-même par l’étape incontournable, essentielle, de sa propre émancipation. On ne se décolonise pas en faisant semblant d’être au-dessus de cette condition. On la reconnaît, on l’assume ; on va à la racine de son propre mal, et on le dépasse. C’est la grande différence entre les souverainistes d’ici et ceux d’ailleurs : les souverainistes catalans, écossais et autres ont entrepris leur émancipation intérieure, ils ont une maturité qui fait défaut ici.


Quand j’ai vu l’effondrement du PQ aux dernières élections, moi qui ai pourtant voté pour ce parti, j’ai senti un soulagement : enfin, l’agonie était finie, le parti qui devait incarner la fierté québécoise, mais qui est devenu le miroir insupportablement fidèle de tous les complexes du Canadien français, sortait de scène. On ne peut alors blâmer certains indépendantistes décomplexés (et fatigués) de vouloir repartir à neuf. Comme on a refusé le courageux examen de conscience ou la thérapie, il n’y a pas eu de guérison. Sans guérison, il y a mort certaine. Comme on dit en France, il faut repartir sur de nouvelles bases… saines.









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