Incroyable ! Le gouvernement de François Legault a finalement décidé d’accorder une aide financière de 200 millions $ US (276 millions $ CA) aux trois actionnaires milliardaires du Cirque du Soleil dans le but de leur donner un coup de pouce dans la relance de la célèbre entreprise.
Deux cent soixante-seize millions de dollars, sachez que ce montant dépasse à lui seul l’aide totale que le gouvernement Legault prévoit verser cette année à l’ensemble des 140 000 artisans de la culture et des communications au Québec !
Qui sont les heureux actionnaires bénéficiaires des 200 millions de dollars américains de fonds publics québécois ? Il s’agit du fonds américain TPG qui contrôle 55 % du Cirque par l’entremise de sa filiale TPG VII Holdings des îles Caïmans ; du fonds chinois Fosun qui détient 25 % du Cirque par le biais lui aussi d’une filiale aux îles Caïmans, soit CMF Circus ; et de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui détient une part de 20 %.
C’est le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon qui a levé le voile sur cette aide de 200 M$ US que le gouvernement Legault s’apprête à accorder au Cirque en passant par Investissement Québec.
MANQUE DE TRANSPARENCE
Le ministre a été très avare d’informations sur l’aide en question. Tout ce qu’on sait se résume à ceci :
Et voici la cerise sur le gâteau que Québec offre aux deux actionnaires du Cirque enregistrés aux îles Caïmans : parallèlement à son aide financière, le gouvernement obtient une clause où « nous pourrons racheter, à un moment donné, la position détenue par TPG et par Fosun dans le cirque », accordant ainsi, selon le ministre, une détention complète québécoise.
Comme stratégie pour faire grimper artificiellement la valeur du Cirque qui est actuellement au bord du précipice financier, c’est dur à battre. TPG et Fosun doivent sauter de joie !
cinq QUESTIONS IMPORTANTES
À quoi vont exactement servir les 200 millions $ US (276 millions $ canadiens) que le gouvernement Legault va octroyer aux actionnaires du Cirque ?
À payer les indemnités de départ que le Cirque doit à ses employés mis à pied ? À rembourser prioritairement les factures des pigistes qui ont travaillé pour le Cirque ? Et celles des fournisseurs locaux ?
Ou... est-ce que les 200 millions de dollars américains serviront simplement à rembourser les créanciers étrangers qui menacent de mettre le Cirque en faillite ?
Dans ses conditions qu’il impose en retour de l’aide de 200 millions $ US, le ministre exige que le siège social, le centre de décision, la haute direction... du Cirque restent au Québec. Ce qui, en passant, est déjà le cas.
Cela dit, ce n’est sûrement pas en recevant une alléchante aide de 200 millions $ US destinée à ses actionnaires actuels que le Cirque redeviendra propriété québécoise !