Le Centre de prévention de la radicalisation sous administration provisoire

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Qui a profité du pactole de 6 millions ?

Québec et Montréal ont nommé une administration provisoire à la tête du Centre de prévention de la radicalisation à la suite des conclusions d'un audit sur la gestion de l'organisation et la démission en bloc du conseil d'administration.



Le gouvernement et la métropole avaient demandé un audit au contrôleur général de Montréal après s'être inquiétés de la gestion du Centre. Mardi, les conclusions de cette enquête ont été présentées au conseil d'administration chapeautant l'organisation. Ses membres ont également appris que la Ville avait décidé de mettre fin au prêt de service de son directeur général, Herman Deparice-Okomba, afin de le rapatrier au SPVM.


Cinq des sept membres du conseil d'administration ont alors décidé de démissionner. Les deux seuls étant restés en poste sont les représentants de Québec, soit un fonctionnaire du ministère de la Sécurité publique et un autre du ministère de la Santé.


« On a jugé préférable de remettre aux bailleurs de fonds, que sont la Ville de Montréal et le ministère de la Sécurité publique, la responsabilité de mener à bien le repositionnement du Centre », a indiqué Richard Filion, qui était jusqu'à mardi président du conseil d'administration du Centre.


 


Québec et Montréal ont décidé de mettre en place une administration provisoire, qui devrait demeurer en place quatre mois, le temps de permettre au Centre de revoir son mandat. Aux deux représentants de Québec étant restés se joindront deux administratrices de la Ville de Montréal.


« Ce n'est pas une tutelle, ce n'est pas une prise de contrôle, c'est une période transitoire, a indiqué Rosannie Filato, élue responsable du développement social et communautaire au sein de l'administration Plante.


Il n'a pas été possible d'obtenir copie de l'audit ayant mené à la mise en place de l'administration provisoire. «Il y a plusieurs constats dans l'audit, certains sur la révision du mandat, d'autres sur la gestion », a résumé Mme Filato.


L'administration provisoire du Centre devra ainsi choisir sous peu un nouveau directeur général, à la suite du départ de M. Deparice-Okomba, qui était la figure de proue de l'organisation depuis plus de trois ans.


Le gouvernement et la métropole entendent profiter de cette période de transition pour « amorcer une réflexion sur le mandat du Centre et le positionnement de l'organisme ». C'est à l'issue de ce travail que les deux doivent parvenir à une entente pour assurer le financement à long terme de l'organisation mise en place depuis quatre ans pour combattre la radicalisation.


En attendant cette nouvelle entente, la Ville a octroyé un montant de 225 000 $ afin de couvrir les frais du Centre pour les trois premiers mois de 2019, soit jusqu'à la fin mars. La Ville s'attend à ce que les fonds soient strictement utilisés pour des activités sur le territoire montréalais.


L'ancienne direction du Centre a été critiquée justement pour son travail à l'extérieur de Montréal et du Québec, d'où provenait son financement. Plusieurs voyages à l'extérieur de la province et même à l'étranger avaient été effectués.


Québec et la Ville estiment que le Centre doit maintenant revoir son rôle pour mieux desservir Montréal. Si le Centre était seul au départ à s'occuper des questions de radicalisation, d'autres organisations font maintenant ce travail et imposent de revoir les services de l'organisation rattachée à la Ville de Montréal. Montréal et Québec ont investi plus de 6 millions dans le Centre depuis sa fondation en 2015.




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