Le cannabis devance l'augmentation des symptômes psychotiques chez les ados

2d6ee6e7f5284d0cf554a09733adb0b4

Le danger de la marijuana


Une étude remet en question la croyance selon laquelle il pourrait déclencher des symptômes psychotiques uniquement chez les individus à risque.




La consommation de cannabis précède et permet de prédire l'apparition de symptômes psychotiques chez les adolescents, démontre une nouvelle étude réalisée par des chercheurs du CHU Sainte-Justine et de l'Université de Montréal.


Le lien existant entre la consommation de cannabis et la psychose avait déjà été démontré dans d'autres études, mais peu d'entre elles avaient pu établir qu'une telle consommation avait un effet causal sur les symptômes de santé mentale.


Le modèle statistique utilisé par les chercheurs montréalais prouve pour la toute première fois que le début ou l'augmentation de la consommation de cannabis au cours d'une année donnée à l'adolescence devance l'augmentation des symptômes psychotiques au cours de la même année ou de l'année suivante.


La docteure Patricia Conrod, chercheure au CHU Sainte-Justine et professeure au Département de psychiatrie de l'Université de Montréal, a expliqué qu'il s'agit de découvertes «inédites», puisque cette étude remet en question la croyance selon laquelle le cannabis pourrait déclencher des symptômes psychotiques uniquement chez les individus à risque.


La première auteure de l'étude et étudiante au doctorat à l'Université de Montréal, Josiane Bourque, ajoute que «nos analyses ont démontré que la consommation de cannabis précédait toujours l'augmentation des symptômes psychotiques, mais que les symptômes psychotiques devançaient rarement l'augmentation de la consommation de cannabis».


M. Conrod précise «qu'une grande partie des jeunes s'exposent à un risque marqué tout en ignorant possiblement tout de ce risque».


Pour toute année donnée, environ 26 à 36 pour cent des jeunes nord-américains âgés de 15 à 24 ans affirment avoir consommé du cannabis au courant des 12 derniers mois.


Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue scientifique JAMA Psychiatry. Ils sont fondés sur le projet Co-Venture financé par les Instituts de recherche en santé du Canada qui porte sur environ 4000 adolescents de 13 ans.