La résolution: «Que cette chambre reconnaisse que les Québécoises et Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni.»
Ouf... Ça sent la sémantique à plein nez. Il est où, notre dictionnaire politicoconstitutionnel quand on en a besoin?
Une nation. Un Canada uni. C'est bien. Mais ça veut dire quoi pour Harper? Une nation, c'est un pays ou un peuple? Un Canada uni, c'est le statut quo ou un Canada encore plus centralisé? Bref, ça veut dire quoi tout ça pour le Québec, concrètement?
En flattant les souverainistes dans le sens du poil, Harper aurait pu marquer quelques points. Mais je crains qu'il ne se soit tiré dans le pied en évoquant un mot. Un seul. Toujours. Toujours, comme dans «Les Québécois et les Québécoises forment-ils une nation indépendante du Canada? La réponse est non et elle sera toujours non.»
Je me mets à la place des souverainistes. Comment ne pas voir dans cette phrase un signe de provocation? Harper a maintenant décidé de se recycler en devin? Il constitue une entité omnisciente? Plutôt présomptueux -- voire pompeux -- comme affirmation.
Peu importe mes convictions politiques. À mon sens, c'est Gilles Duceppe qui, en rétorquant que «ce n'est pas au premier ministre Harper de décider ce que les Québécois choisiront comme option», a eu le meilleur mot.
Une image me vient spontanément en tête: l'autorité parentale prodigue conseil à ses petits. «Tu seras un dentiste, mon fils. Tu seras une épouse dévouée, ma fille.
Tu seras une nation au sein d'un pays uni, mon peuple.»
Hum... Pas tout à fait comme ça que ça marche.
Publié par Simon-Pierre Goulet à 9H36
http://blogue.branchez-vous.com/archives/2006/11/le_canada_uni_l.html
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