Chrétien dit qu'il n'a jamais eu honte d'être canadian

Le camp du NON n’était pas lié par la loi référendaire

C'est plutôt honteux qu'il soit du Québec

Tribune libre

Dans une entrevue assez complaisante avec le chroniqueur Gilbert Lavoie parue dans La Presse du dimanche 12 avril courant en lien avec la publication d’un livre sur son compagnon d’armes contre le Québec, Jean Pelletier, Jean Chrétien s’est raclé le fond de la gorge pour se vanter à l’effet que si les banques vont «bien» au Canada, c’est parce qu’il a refusé les fusions des banques. M. Chrétien a tenu à faire remarquer que son successeur au bureau du PM, le très à l'abri Paul Martin, était ambivalent au sujet des fusions bancaires.
M. Chrétien relate ensuite qu’un président d’une grande banque s’était présenté devant lui pour obtenir la fusion de deux ou trois grandes banques et ce, pour «le bien du pays ». L’ex premier ministre explique son refus de la manière suivante: «Moi, je suis payé 140 000$ par année pour être premier ministre, je n’ai aucune option d’achat d’actions, alors vous aussi vous allez faire ça pour le bien du pays… On va faire la fusion des banques, mais aucun directeur, personne ne pourra avoir d’options d’achat. Ah monsieur! Ce n’était plus la même chose».
Ajoutant que le système bancaire nous avait bien servi depuis cent ans, le très rustre M. Chrétien poursuit son petit exposé en énonçant «qu’on ne nous donnait pas de bonnes raisons» pour les fusions bancaires et qu’en 1995, les plus grosses banques au monde étaient toutes japonaises et toutes en faillite.
Donc, on peut comprendre que M. Chrétien tient absolument à ce qu’on se souvienne bien qu’il n’a pas voulu les fusions des banques et aujourd’hui, tout le monde se félicite, dit-il, si on se fie aux déclarations de Stephen Harper sur le système bancaire canadien prononcées à New York. Selon M. Chrétien, M. Harper aurait «oublié que tous les conservateurs voulaient que nous fassions les fusions des banques à l’époque».
Abordant ensuite les diverses possibilités des fusions des banques canadiennes, M. Chrétien se pète les bretelles avec le classement américain des banques canadiennes actuelles en soulignant que le gouvernement n’a pas été obligé de leur donner de l’argent comme ils on dû le faire dans d’autres pays.
Avant de conclure cette première partie de l’entrevue, Jean Chrétien nous donne la pleine mesure de la futilité de sa personnalité narcissique qui trouve sa gratification chez des étrangers à son peuple, démontrant son penchant pour les confrontations stériles avec ceux censés être les siens. C’est ce qui ressort de sa rencontre récente avec un président de banque (je crois qu’il s’agit de Louis Vachon de la Banque Nationale) auquel il aurait dit : «Vous ne seriez pas président aujourd’hui, si j’avais dit oui.»
Pour la deuxième partie de cette entrevue promotionnelle de Gilbert Lavoie, Jean Chrétien aborde ce qu’il a «vécu» lors de la campagne référendaire de 1995, plus particulièrement lors du grand «Love in» qui a attiré plus de 100 000 canadians à Montréal, quelques jours avant le vote.
D’emblée, M. Chrétien met ses comptes à jour avec le PLQ en rappelant que le leader du NON était le chef du PLQ, Daniel Johnson et que le PLC n’était pas bienvenu dans l’organisation du NON. Il revient sur l’histoire de Lucienne Robillard qu’il avait nommé sur le comité du NON, avec l’approbation de Daniel Johnson, en se plaignant «qu’on ne la montrait nulle part, elle était bousculée, on faisait passer partout Charest en avant d’elle. Ils recevaient Pelletier et Goldenberg poliment.»
M. Chrétien affirme qu’il s’est rendu compte qu’ils n’étaient pas bienvenus: «Lorsqu’on a fait le grand ralliement à Montréal, je suis allé au comité du NON après le rassemblement. Les gens de mon organisation n’étaient pas là. Moi, je connais la classe politique au Québec et il n’y avait personne de mon groupe dans cette salle-là.» M. Chrétien rapporte qu’il a constaté sur place que c’était surtout l’organisation du temps de Mulroney en insinuant que Johnson: «ça devait être un bleu, son père était un bleu» et que «ça s’appelait libéral, mais c’était surtout relié aux conservateurs.» Étant un frondeur sans envergure comme son maître à penser feu PET, il a balancé, à cette occasion, au comité du NON, qu’il allait «faire trois discours, comme Trudeau avait fait».
Par ailleurs, il y avait des «éléments» qui déplaisaient au très loyal et obtus Jean Chrétien lors de la campagne référendaire de 1995. Il raconte à M. Lavoie qu’il «a dû se chicaner à Shawinigan pour que quelqu’un chante le O Canada», lors d’une assemblée du NON. Il ajoute: «Vous me connaissez, moi, je n’ai jamais eu honte d’être canadien.»
Ensuite, M. Chrétien revient sur le référendum de 1980: «Avec M. Ryan, c’est moi qui était le représentant de Trudeau et je le voyais régulièrement. Lui était président, moi j’étais vice-président et ça fonctionnait très bien.» Pour ce qui en est de la campagne du NON de 1995, M. Chrétien rationalise que: «La campagne du NON allait très bien au début quand même. Il faut leur donner ça.»
Il avoue sa grande anxiété par la suite quand «Bouchard a remplacé Parizeau, prenant en charge le référendum, en l’espace de quelques jours, ça a reviré de bord complètement et là, la panique a pris. C’est là qu’on a décidé de revenir. Moi je savais qu’au bout du compte, on allait me blâmer de ne pas respecter les règles du jeu, alors, on est intervenus dans la dernière semaine et on a réussi à gagner par 1,2%.»
Brian Tobin avait eu l’idée de cette magistrale ingérence qu'on avait nommée le «Love in». Le très aliéné Jean Chrétien a applaudi le projet de M. Tobin en s’exclamant: «Oui, on y va! Alors, ils sont venus et je pense que ça a eu un bon effet».
En faisant allusion au camp du OUI qui avait accusé le camp du NON d’avoir violé les règles de financement de la campagne référendaire avec les dépenses pour le transport et pour l’organisation du «Love in», il invoque un nouveau faux-fuyant en présentant une finasserie désignée comme étant la «liberté de mouvement» au Canada, en se questionnant de la manière suivante: «Est-ce qu’on peut empêcher quelqu’un de la Colombie-Britannique de venir au Québec et dire : On vous aime et on veut que vous restiez au Canada.»
Finalement, Gilbert Lavoie pose la question suivante: «Est-ce que le gouvernement fédéral était lié par la loi québécoise sur les référendums?»
Cet ex chef du très corrompu PLC répond d’une manière indirecte à cette question en précisant qu’il y avait eu un débat là-dessus au premier référendum. Selon M. Chrétien: «Le ministère de la Santé avait fait une campagne contre l’alcoolisme.» «Non, ça se dit bien à un verre de boisson.» «Le gouvernement canadien avait pris beaucoup de panneaux-réclame pour faire cette campagne publicitaire, même si c’était pendant la campagne référendaire. On nous avait amené en cour là-dessus et on avait gagné.» Comme d’habitude.
À la dernière question de l’entrevue de M. Lavoie pour savoir si la campagne du ministère de la Santé avait été pensée dans le contexte référendaire de 1980 ou si c’était une coïncidence, M. Chrétien répond avec le cynisme qui le caractérise souvent que ce fut: «une coïncidence heureuse, disons.»
Après avoir lu ce texte de Gilbert Lavoie, je me suis souvenu que j’avais ressenti un dégoût et une révolte semblable en apprenant, l’année passée, la révision du jugement de la commission Gommery en faveur de Jean Chrétien, qui fut obtenue du juge Max Teitlebaum de la cour fédérale. Ce dernier avait été nommé à cette cour par le PLC.
À scruter de plus près la façon que le texte de M. Lavoie a été rédigé et structuré, on peut conclure que sa première partie sur les fusions bancaires a servi à créer une atmosphère d’interview propice au message du PLC qui prétend toujours agir dans les intérêts des Québécoises et des Québécois, autant pour ce qui concerne les fusions bancaires en résistant au lobbys de la finance, de même que pour les référendums de 1980 et de 1995. Deux référendums volés, le dernier en utilisant beaucoup d'argent sale et un bouclier humain composé d’immigrants réfractaires à ma culture, pour ainsi contrer la volonté légitime des Québécoises et des Québécois de s’assumer pleinement.
C’est assez évident maintenant que l’équipe du NON a agi délibérément et en pleine connaissance de cause, n’ayant rien négligé dans sa stratégie trompeuse et ses sources de financement non déclarées pour que leur option funeste triomphe et ce, au mépris du peuple et des lois québécoises qu’ils connaissaient assez bien pour savoir comment les contourner pour mieux subvertir et déstabiliser notre Nation dans sa capacité de voir à l’avènement d’un État optimal.
Au sujet du «Love in» à Montréal en 1995 et ces étrangers canadians qui sont venus nous témoigner leur attachement à un Québec circonscrit dans un Canada uni, il mentionne que les gens du comité du OUI «disent qu’ils ont dépensé de l’argent… C’est bien clair qu’ils ont dépensé de l’argent. Si tu pars de Chicoutimi pour aller à Québec, tu dépenses de l’argent aussi.»
Une déclaration comme celle-là en est une parmi tant d’autres qui nous illustre bien tout le mépris des partis fédéralistes à l’égard du peuple souverain du Québec. Il faudra bien s’y résoudre, le fédéralisme d’ouverture est bel et bien une fumisterie du passé et la prochaine menace à notre survie viendra du parti de Jean Chrétien avec le tsar Iggy à sa tête. Le PLC se positionne favorablement pour reprendre le pouvoir aux conservateurs, ils prendront ainsi la relève dans les hostilités perpétuelles de ce dominion sans âme qui est enrégimenté à l’anglosphère guerrière contre la volonté de notre nation provincialisée qu’on veut réduire au silence et à l’insignifiance du néant.
En tant qu’indépendantistes, nous devrons mettre fin au carnage unifolié en s’unissant. C’est notre devoir de résister pacifiquement, tout en prenant tous les moyens légaux et les leviers politiques à notre disposition pour finalement mettre en échec l’agresseur multiculturel d’Ottawa.
Commençons par exiger la démission immédiate de Jean Charest et la tenue de nouvelles élections le plus tôt possible.
Daniel Sénéchal
Montréal


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 avril 2009

    Bonjour
    "Je ne m'étonne jamais de voir les hommes mauvais, mais je m'étonne souvent de ne les point voir honteux."
    Swift, Pensées sur divers sujets

  • Michel Guay Répondre

    14 avril 2009

    Vrai pour les canadians hors Québec mais faux pour les citoyens du Québec qui ont l'obligation de respecter les lois québecoises dont la loi référendaire. Dans un pays normal les violeurs de la loi référendaire seraient incarcérés mais ici dans la colonie Québec nous les nommons Premier Ministre