«Le bouton nucléaire est toujours sur mon bureau», dit Kim Jong-Un

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Feuilleton nord-coréen : Pyongyang veut participer aux JO de Pyeongchang

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a averti Washington lundi qu'il avait le « bouton nucléaire » à sa portée, mais a tendu la main à Séoul, évoquant une possibilité de dialogue et de participation aux JO de Corée du Sud.


Dans son adresse du Nouvel An, le numéro un nord-coréen a conservé une attitude de défi après une année de tensions croissantes provoquées par la multiplication par Pyongyang des tirs de missiles balistiques et son sixième essai nucléaire, son plus puissant à ce jour.


« Nous devons produire en masse des têtes nucléaires et des missiles et accélérer leur déploiement », a déclaré M. Kim. Il a répété que le Nord avait atteint son but, soit d'accéder au statut d'État nucléaire, et souligné que ses programmes d'armement étaient de nature défensive.


« Nous devons toujours nous tenir prêts à mener des contre-attaques nucléaires immédiates contre les projets ennemis de guerre nucléaire », a-t-il martelé.


 


Pyongyang soutient avoir besoin d'armes nucléaires pour se protéger de l'hostilité de Washington et cherche à mettre au point une tête nucléaire capable de frapper le territoire continental des États-Unis.


Le président américain Donald Trump a riposté aux opérations militaires nord-coréennes en alliant les menaces - il s'est engagé à la tribune de l'ONU à « détruire totalement » la Corée du Nord en cas d'attaque lancée par Pyongyang - et les insultes à l'endroit de Kim Jong-Un, qualifié de « petit homme-fusée ».


« On verra », dit Trump


Pour certains experts, cette surenchère dans l'injure et l'outrance pourrait avoir eu l'effet inverse de celui escompté, en encourageant Pyongyang dans sa fuite en avant.


La Corée du Nord « peut affronter n'importe quelle menace nucléaire des États-Unis, elle dispose d'une (force de) dissuasion forte qui est capable d'empêcher les États-Unis de jouer avec le feu », a lancé M. Kim.


« Le bouton nucléaire est toujours sur mon bureau. Les États-Unis doivent prendre conscience que ce n'est pas du chantage, mais la réalité », a-t-il averti.


Comme on l'interrogeait dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, sur ce « bouton nucléaire », M. Trump s'est borné à répondre : « on verra, on verra ».


Parallèlement, M. Kim a adopté un ton conciliant à l'égard de Séoul, laissant entendre pour la première fois que le Nord pourrait envoyer le mois prochain une délégation aux jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud.


« J'espère sincèrement que les jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang seront menés avec succès », a-t-il dit. Le Nord et le Sud doivent « tourner le dos au passé, améliorer leurs relations et mettre en place des mesures décisives pour réaliser une percée dans les efforts pour parvenir à la réunification » de la péninsule.


La Maison Bleue, la présidence sud-coréenne, a salué la proposition. « Si les jeux sont une réussite, cela contribuera à la paix non seulement sur la péninsule coréenne, mais également dans la région et le monde ».


Percée


Certains analystes estiment que Pyongyang cherche par ce biais à faire baisser d'un cran les tensions avec Washington.


Le risque de frappe préventive américaine est « plus élevé que jamais » et M. Kim veut abandonner « la confrontation au profit de la coexistence pacifique avec les États-Unis », a jugé Koh Yu-Hwan, professeur de sciences politiques à l'Université Dongguk.


« Quand il dit que le bouton nucléaire est sur son bureau, il laisse entendre que le Nord n'a pas besoin de mener des essais nucléaires ou d'ICBM dans un avenir prévisible » même s'il veut développer « des capacités massives de représailles nucléaires », a-t-il relevé.


Pour le professeur Yang Moo-Jin, de l'Université des études nord-coréennes de Séoul, le dirigeant nord-coréen « tend le rameau d'olivier au Sud, car les États-Unis devraient continuer cette année les pressions et les sanctions contre le pays ». « De manière générale, il met l'accent sur la paix plutôt que sur la confrontation ».


En décembre, à l'instigation de Washington, le conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité - donc avec la voix de la Chine, principal allié de Pyongyang - un nouveau train de sanctions visant le pétrole et les travailleurs nord-coréens à l'étranger.


Beaucoup d'experts estiment que Washington doit dialoguer avec Pyongyang. Mais le Nord, qui soutient que son arme nucléaire n'est pas négociable, revendique de traiter d'égal à égal avec les États-Unis, comme deux puissances nucléaires.


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