Quel héritage laisse Monique Jérôme-Forget après six ans au Conseil du Trésor et deux ans au ministère des Finances? Certains retiendront la «dame de fer», d'autres les PPP, d'autres enfin la fameuse sacoche. À nos yeux, Mme Jérôme-Forget aura surtout fait sa marque en injectant du gros bon sens dans la gestion des fonds publics, domaine où il en a trop souvent manqué.
L'image de la sacoche, qu'elle a si souvent employée, illustre bien le principe qui l'a guidée: le gouvernement doit gérer avec grand soin les sommes que lui confient les contribuables. Qu'il s'agisse de 10 millions ou de 500 millions, pour la ministre, il s'agissait toujours d'un montant important: «Je représente l'intérêt des contribuables, ce sont eux qui me donnent les sommes d'argent que j'ai.»
Cette attitude lui a valu le respect de beaucoup de Québécois; ceux-ci souhaiteraient la voir plus répandue dans la classe politique et dans la bureaucratie.
La croissance des dépenses du gouvernement du Québec a donc été relativement modeste depuis 2003, sauf dans les domaines de la santé et de l'éducation où les besoins étaient criants. À la faveur des retraites, le nombre de fonctionnaires a baissé, passant de 59 600 à 55 100, une diminution de 6%.
Monique Jérôme-Forget avait la réputation d'être intransigeante à l'égard de ses collègues. C'est pourtant la nature de la fonction au Conseil du Trésor; parle-t-on d'«homme de fer» lorsqu'un élu masculin est chargé de garder les coffres de l'État?
Malheureusement, la prudence qui était la marque de commerce de la députée de Marguerite-Bourgeoys a été abandonnée dans le plus récent budget. Sous prétexte de stimulation de l'économie, le gouvernement a lâché la bride à ses dépenses courantes. Son successeur, Raymond Bachand, aura fort à faire pour revenir à l'équilibre budgétaire.
Si le gouvernement Charest a mis en marche un ambitieux programme de rénovation des infrastructures, ce n'est pas seulement parce que le viaduc de la Concorde s'est effondré. C'est aussi parce que Monique Jérôme-Forget soutenait depuis longtemps qu'il était irresponsable pour un gouvernement de négliger l'entretien de ses actifs.
Même chose pour l'entrée du Québec à l'ère de partenariats public-privé. Le mode de construction conventionnel avait causé trop de problèmes pour que le gouvernement ne mette pas à l'essai cette formule. Il fallait du cran pour surmonter toutes les oppositions.
Cependant, ce cran est devenu entêtement dans le cas du nouveau CHUM. Ce projet n'avait surtout pas besoin de couches supplémentaires de complexité et de controverse.
Autant son franc-parler a parfois bien servi Monique Jérôme-Forget, autant en d'autres occasions il lui a causé des ennuis. Parce qu'elle a manqué de tact, comme son chef d'ailleurs, elle a braqué les Québécois contre l'ambitieuse réingénierie de l'État qu'elle proposait et qui s'imposait. La réingénierie a accouché d'une simple «modernisation».
Monique Jérôme-Forget a consacré plus d'une décennie à la politique. Elle prend aujourd'hui une retraite bien méritée, notamment pour s'amuser avec ses petits enfants adorés. Auprès d'eux, c'est certain, elle n'a rien d'une dame de fer.
apratte@lapresse.ca
Le bon sens en héritage
MJF - démission
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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