Monique Jérôme-Forget annonce son départ

MJF - démission



La ministre des Finances Monique démissionnaire Jérôme-Forget et le premier ministre Jean Charest - PRESSE CANADIENNE/Clément Allard
La Presse Canadienne Martin Ouellet - Monique Jérôme-Forget, la «Dame de fer» du gouvernement Charest, quitte la politique quatre mois seulement après le scrutin général.

Elle abandonne immédiatement son poste de ministre des Finances et son siège de députée de la circonscription montréalaise de Marguerite-Bourgeoys, qu'elle occupait depuis les élections du 30 novembre 1998.
Mme Jérôme-Forget a annoncé sa décision ce matin à Québec, flanquée du premier ministre Jean Charest.
«Je quitte de façon sereine, je vais retrouver ma famille, mes petits-enfants, ma filleule, mon mari», a dit la ministre démissionnaire.
L'ancienne députée a confié que sa décision de se retirer de la politique avait été prise depuis longtemps mais elle tenait à présenter un dernier budget avant de tirer sa révérence.
«Ce budget pour moi il était important parce que je savais que l'année 2009 serait difficile et je voulais être aux côtés de M. Charest pour ce budget, j'y tenais beaucoup. Et il souhaitait que je sois là, je pense», a-t-elle relaté.
Politicienne flamboyante, aux opinions bien tranchées, parfois cassante, cette détentrice d'un doctorat en psychologie de l'Université McGill a cité les trois réalisations dont elle est le plus fière.
Elle s'est félicitée du programme d'infrastructures et de la gestion serrée des finances publiques, mais c'est le règlement de l'équité salariale qui figure au premier rang de sa liste de réalisations.
«À mon âge, je m'étais battu il y a quarante ans (pour l'équité salariale). Le premier ministre m'a laissé tout le dossier, tout le plaisir de porter ce succès», a-t-elle dit.
En point de presse, le premier ministre Charest a renchéri à ce sujet.
«Monique a été pour les femmes du Québec et sera toujours pour les femmes du Québec un exemple de courage, de leadership, de persévérance, de détermination et d'originalité. Nous ne sommes pas à la veille d'oublier la sacoche et le syndrôme de la pépine», a-t-il dit, sourire en coin.
Plusieurs toutefois retiendront un tout autre héritage, plus sombre celui-là. Les dernières semaines de la carrière politique de Mme Jérôme-Forget ont été fort difficiles. Les pertes historiques affichées par la Caisse de dépôt et placement et la nomination précipitée et pour le moins critiquée de Michael Sabia à la tête de l'institution ont terni son image.
Elle a aussi déposé un budget déficitaire qui prévoit une hausse de la TVQ et toute une série d'augmentations de tarifs pour les prochaines années.
À cela s'ajoute sa détermination frôlant l'entêtement à appliquer la formule des controversés partenariats public-privé (PPP) dans les grands chantiers comme celui du CHUM.
Âgée de 68 ans, Mme Jérôme-Forget a choisi de prendre sa retraite en pleine tempête. Elle ira écouler des jours plus tranquilles sous le ciel clément du Mexique où elle possède une résidence avec son mari, l'ex-ministre de la Santé sous le premier gouvernement Bourassa, Claude Forget.
Le départ de Mme Jérôme-Forget, à peine quatre mois après la dernière élection, coûtera au moins 500 000 $ aux contribuables puisqu'il faudra tenir une élection complémentaire dans Marguerite-Bourgeoys - en plus de Rivière-du-Loup - d'ici l'automne.
Le premier ministre devra aussi remanier son cabinet. Des observateurs croient que le ministre du Développement économique Raymond Bachand héritera du portefeuille des Finances.


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