Le Bitcoin sera-t-il la bouée de sauvetage pour Hydro-Québec après l’échec dans la gestion de ses surplus d’électricité?

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Le Québec pourrait devenir la plaque tournante des centres de cryptomonnaies : un climat froid et de l'électricité à bas coût

Récemment, il a été mis en évidence le fait que l’installation de « data center » dans de nombreux pays pourrait s’avérer une voie commerciale des plus intéressante pour tout producteur d’électricité. Il s’agit-là d’un fabuleux marché où la demande en électricité est constante (ce qui évite de gérer une demande qui varie et ce qui aide à stabiliser le réseau électrique) où les « clients » sont de grandes entreprises, telles Amazon, Google,…, qui disposent de moyens financiers importants. A telle enseigne que les pays nordiques où l’électricité est abondante et à bon prix, en ont fait un axe principal pour leur développement économique:







Cela étant, Hydro-Québec fait face à des défis importants, notamment trouver des débouchés pour les centrales hydroélectriques construites sous l’administration Caillé-Vandal alors que la consommation électrique connaît une décroissance du fait de la fermeture de nombreuses entreprises dans le secteur industriel, tel qu’illustré dans le graphique soumis à la Régie de l’énergie par l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité (AQCIE):



A l’évidence, les centrales de Toulnoustouc, d’Eastmain 1A ainsi que le complexe La Romaine ont été construits à des fins de maintien d’emplois et de maintien de l’activité économique alors que l’absence de marché pour l’électricité produite par ces centrales induira de lourdes pertes pour Hydro-Québec. Et, par effet collatéral, l’obligation d’augmenter les tarifs commerciaux et résidentiels afin d’en assurer le remboursement aux créanciers. Et on viendra louanger la « saine gestion des affaires » d’Hydro-Québec, par le duo Caillé-Vandal, lequel nous a laissé en héritage des dettes à honorer, en plus de la facture « salée » pour la centrale de Bécancour.


Cela étant, à ce moment-ci, Hydro-Québec dispose de trois options:



  1. exporter ces surplus sur le marché américain, alors que le projet Northern Pass (construction d’une ligne de transport pour amener l’électricité au Massachusetts et à New York) connaît des ratés avec une opposition systématique de la population visée par l’implantation de cette ligne

  2. écouler ses surplus sur le marché ontarien, exportant à bon prix l’électricité au profit des clients industriels en Ontario en plus d’y consolider les emplois

  3. investir massivement dans une stratégie visant à assurer la venue de grands consommateurs industriels d’électricité (tels les « data center »), une stratégie qu’Hydro-Québec ne semble pas poursuivre activement


A l’évidence, il semble que les dirigeants d’Hydro-Québec ne proposent aucune stratégie eu égard à ces surplus et que l’on semble « naviguer à vue » ne sachant trop comment gérer le lourd endettement issu de centrales construites à défaut de marché. Mais il y a un espoir pour Hydro-Québec, un espoir qui ne relève pas d’une initiative des dirigeants d’Hydro-Québec…


Ainsi, il importe de préciser le fait que, dans la parution de ce jour, le magazine CoinDesk soutient que le Québec, eu égard aux bas tarifs pour son électricité, pourrait devenir la « plaque tournante » pour les futurs centres de cryptomonnaies, tel qu’en atteste le lien suivant:


Quebec Lures Cryptocurrency Miners as China Sours on Industry – CoinDesk – 2018-01-10


Ainsi, à défaut de dirigeants désorientés face au lourd fardeau financier hérité de l’administration précédente, les cryptomonnaies pourraient bien devenir le vecteur qui permettrait à Hydro-Québec d’honorer ses engagements financiers et éviter que les clients commerciaux et résidentiels ne fassent les frais des errements passés.


Mais, si tel est le cas, l’on pourrait difficilement en attribuer le mérite à ceux qui assument la direction d’Hydro-Québec mais en attribuer plutôt le mérite à la « bonne fortune » que nous amèneraient les cryptomonnaies…


Squared

Jean-Marc Pelletier3 articles

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À partir d’une formation en ingénierie à l’École polytechnique de Montréal, j’ai entamé une carrière à Hydro-Québec dans les divisions « opérationnelles » de l’entreprise, notamment la certification des compteurs électriques et les essais/mises en route d’équipements pour la production, le transport et la distribution d’électricité.  J’ai eu l’insigne honneur de côtoyer les plus grands ingénieurs d’Hydro-Québec, notamment les ingénieurs à l’origine du réseau 735 kV de transport d’électricité, une première mondiale. Puis, par la suite, j’ai poursuivi ma carrière à l’IREQ (Institut de recherche d’Hydro-Québec) laquelle fut tout à fait passionnante.