Le baiser de Judas aura-t-il ses effets pervers ?

Tribune libre 2010



Le baiser de Judas aura t il son effet pervers ?
Pauline Marois n'a décidément pas la partie facile ! Voici qu'elle reçoit l'accolade d'André Pratte dans un éditorial de cyberpresse du 26 juin. Il la félicite pour avoir su maîtriser le parti québécois en repoussant l'échéancier référendaire, en introduisant le discours de la création de la richesse dans le discours péquiste, en sciant la branche du club de la gauche au sein du parti et en amoindrissant dans les rangs l' effet négatif des belles-mères ! Seul M.Parizeau aurait réussi à contrôler aussi bien dans le passé ce parti réputé difficile. Ces compliments sont autant de coup de griffe bien placés pour tenter de blesser l'adversaire de l'éditorialiste.
M.Pratte prétend manifestement ainsi ne pas s'informer de ce qui s'écrit sur Vigile, le site le plus important des indépendantistes du Québec. Pour être franc, Il aurait dû y mettre des bémols sur le contrôle réel que la chef de l'opposition possède sur les opinions des indépendantistes ! Peut être espère t il agiter le panier de crabes pour contrecarrer l'embellie de la conjoncture politique du parti québécois. et/ou pour détacher dans l'opinion publique ces progrès de l'option fondamentale. Il rappelle à dessin qu'il demeure fondamentalement opposé à l'indépendance du Québec comme si cela pouvait avoir échappé à ses lecteurs.
M.Pratte aime sans doute davantage les indépendantistes qui dérapent sur la nuit du grand soir car ils sont moins dangereux pour l'unité canadienne. Son éditorial occulte ainsi que le progrès du parti québécois est dû surtout aux maladresses des fédéralistes qui ne peuvent plus aussi bien édulcoré les visées assimilatrices du "Canadian national building."et les faiblesses des hérauts canadiens au Québec. Après Jean Chrétien qui a acheté ses grandes victoires électorales qui ont fait la prétendue preuve que l'indépendance plafonnait au tournant des années 2000, voici que le ténor québécois du Canada, le capitaine Canada soi-même Jean Charest, se révèle comme un politicien de quartier sans aucun sens de l'État. Il est remarquable que Jean Charest ne retrouve du lustre que lorsqu'il s'agit de dénigrer la possibilité de réaliser l'indépendance. Autrement, ce politicien ne passera pas à l'histoire pour l'envergure de sa pensée. Qu'il s'agisse de la gestion de l'État par ses initiatives risquées de la gestion des épargnes collectives afin de financer la dette publique, ou de son obstination persistante à introduire le privé dans la gestion des ressources publiques avec les PPP qui vaut un retard historique dans le développement du réseau de la santé ou de son dernier budget qui retourne ironiquement aux pratiques des conservateurs d'un autre âge comme cette idée d'introduire une pool tax dans la santé. sous le prétexte classique que les riches en font assez comme ça et qu'il est sain que tous, riches et pauvres, contribue solidairement dans les programmes collectifs pour favoriser "sans doute"un sentiment d'appartenance et de fierté de tous..
M. Pratte ne parle pas du travail efficace de Pauline Marois qui a permis de mettre en relief la médiocrité du règne libéral. Il préfère souligner les apparences d'une chicane de famille que l'Assemblée Nationale projette en l'attribuant, bien entendu, à la Chef de l'Opposition. Le refus du Premier Ministre de discuter du fond des affaires, sa propension devenue indécente depuis les années de rejeter ses mauvais résultats administratifs constamment sur la gestion passée du parti québécois au pouvoir, l'absence de tout sens de l' éthique qui lui permet jusque d'accepter une rémunération occulte de son salaire de Chef de l'État auquel il renonce de mauvaise grâce sans admission de principe dans une seule perspective de marchandage de fin de session. Tous ces traits sont pourtant l'oeuvre du travail remarquable de Pauline Marois et de son équipe parlementaire. Puisque l'admission du bon travail de l'opposition est inévitable, il préférera sans doute, comme d'autres, souligner
le travail de M..Kadir auquel on invente le titre de recrue de l'année. Sans rien enlever à M.Kadir, qui a fait des sorties remarquées en dépit de ses possibilités réduites de le faire, la déchéance des libéraux est attribuable à la persévérance du parti québécois, à l'expérience et la qualité de sa représentation. On se rappelle que l'Opposition précédente formée par l'ADQ en manquait beaucoup. Les analystes politiques avaient d'ailleurs abondamment souligné la faiblesse de la députation adéquiste dans le passé
Pauline Marois continuera son travail remarquable au cours des prochaines années en coordination avec le Bloc Québécois. Cela ouvre des perspectives fort intéressantes pour l'avenir du pays du Québec autrement plus solides que des conditions gagnantes fondées sur une crise politique conjoncturelle.
Auteur : Gilles laterrière


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2010

    Dans une émission des francs-tireurs (en 2009?), André Pratte prétendait qu'il n'était pas contre l'indépendance du Québec mais que ce sont les québécois qui sont contre. Il serait intéressant de produire un extrait de cette émission sur Vigile.net. Comme ca, on pourrait constater toute son hypocrisie: il n'est pas contre l'indépendance mais il passe son temps à chercher à dissuader les citoyens de la favoriser.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2010

    Le dos large, par André Pratte, en Éditorial - La Presse, mercredi 4 juillet 2007.
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    Il semble que la fin du printemps, début de l'été, c'est le temps des fleurs. Dans ce billet, André Pratte flatte Mme Marois et remet les pendules à l'heure concernant l'offre de retraites anticipées de 1997 par Bouchard et Marois.
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    J'ai découvert depuis longtemps qu'il flatte ses adversaires souverainistes seulement entre les élections, les prochaines ne le seront que dans 3 ans. Alors pourquoi nourrir la Bête ?