Hélène Buzzetti Ottawa — Tournons la page. C'est le message qu'est venu livrer aux parlementaires hier le président de l'organisme Droits et Démocratie, Gérard Latulippe. Qu'importe si les divers rapports d'enquête commandés à des firmes de comptables et de détectives n'ont permis de découvrir aucune malversation à propos de l'ancien dirigeant, Rémy Beauregard, décédé au cœur de la tempête: M. Latulippe n'entend pas pour autant présenter des excuses.
«Ce qui est le plus important en ce moment est que nous avons la volonté de mettre un terme à cette crise malheureuse qui s'est produite à Droits et Démocratie», a déclaré M. Latulippe lors de son témoignage en comité parlementaire. À de nombreuses reprises, il a dit qu'il fallait tourner la page. «C'est le temps de mettre fin au passé. Ça fait un an. On est en 2011. Ça ne donne rien de ressasser des problèmes, une crise qui a blessé des gens, des employés, la famille de M. Beauregard et des membres du conseil d'administration.»
Les trois partis d'opposition se sont montrés outrés par cette attitude. Ils aimeraient qu'au minimum des excuses soient présentées à la famille de feu M. Beauregard, victime d'une «chasse aux sorcières», selon eux. Tant le Parti libéral que le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique demandent que les membres du conseil d'administration responsables de ses fausses allégations soient remplacés, sans quoi le problème sera perpétué.
La tourmente a débuté en 2009 lorsque les nouveaux membres du conseil d'administration ont remis en question le professionnalisme de M. Beauregard, alors président de Droits et Démocratie. On lui reprochait trois subventions de 10 000 $ chacune à des organismes impliqués au Moyen-Orient et jugés trop anti-Israël par la nouvelle administration. On l'accusait aussi d'avoir rencontré un membre du Hezbollah lors d'une conférence donnée au Caire. Un rapport interne sur sa performance déplorait aussi l'absence d'employés juifs au sein de l'organisme.
Les médias n'ont pas pu obtenir de copie d'une des enquêtes commandées par Droits et Démocratie ayant coûté 170 000 $. Selon les partis d'opposition, elle arrive à la conclusion qu'aucune des allégations n'avait de fondement. En point de presse, M. Latulippe n'a pas contesté cette interprétation, mais a contourné la question. «Pour M. Beauregard, je ne juge pas son comportement, je n'étais pas là.» À aucun moment il ne s'est excusé, ni n'a indiqué que le conseil d'administration s'excuserait du traitement infligé à son prédécesseur.
Latulippe refuse de s'excuser
Le président de Droits et démocratie veut tourner la page
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