Samedi le 9 janvier 2016 avait lieu les funérailles de l'ancien maire de Québec, Jean-Paul L'Allier, en la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec où les invités honoraient l'homme, le politicien et le père. Même Marie Laberge s'est permis une envolée oratoire soutenue par un élan du coeur. ( Il n'y a pas à dire, Mme Laberge, selon ses propos exprimés, nous dévoile clairement qu'elle était amoureuse de M. L'Allier ). Plusieurs sommités politiques étaient présentes dont Louise Harel, Louise Beaudoin, Pierre Karl Péladeau, le fameux et célèbre metteur en scène et créateur Robert Lepage, Denis Coderre et le maire Régis Labaume. ( J'arrête ici ).
Parmi la centaine d'invités se trouvait un ancien Premier ministre qui, malgré son âge, demeure encore en forme et sait diriger son verbe, sans retenue, vers la bonne cible. En effet, Bernard Landry était prêt pour les funérailles mais autant pour rencontrer les journalistes. Sans surprise dans son entourage, M. Landry n'a pas manqué d'écorcher au passage l'austérité de Philippe Couillard ainsi que son gouvernement. L'ancien Premier ministre du Québec l'a qualifié d'«idéologique». Du même souffle, M. Landry lui a reproché de se comporter d'une manière «illogique».
Bernard Landry a aussi suggéré, sur un ton ferme et clair, que les troupes du Premier ministre Philippe Couillard ont trop souvent la fâcheuse habitude d'exercer des compressions sans faire preuve de discernement. L'ex-chef du Parti québécois a ajouté qu'un tel mode opératoire comporte son lot de risques. «Il y a des coupes qui font plus mal aux finances publiques qu'elles ne rapportent» à la province, a-t-il souligné. «Ce n'est pas très intéressant comme animation économique. C'est plus de l'affaissement que de la stimulation», a-t-il déploré. ( Bien des sourires sont apparus autour de M. Landry lors de ces déclarations ).
Par ailleurs, dans le cadre du même entretien, M. Landry a traité de la précarité de la conjoncture économique mondiale.Il a refusé d'adopter un ton négatif lorsqu'il a abordé cet épineux sujet sous prétexte qu'il n'est pas du genre à «cultiver le pessimisme». Bernard Landry a laissé entendre que les décideurs auraient avantage à tirer des leçons de la présente situation. «Il se peut fort bien que ce que l'on traverse actuellement fasse réfléchir beaucoup de monde dans les organisations internationales et au sein des gouvernements nationaux», a-t-il prédit.
Pour conclure, disons que M. Landry n'a pas du tout perdu l'oeil au bâton en frappant chaque fois en lieu sûr. Cet homme, encore alerte et averti, conserve ses patins bien aiguisés pour suivre facile les plus rapides patineurs de l'arène politique provinciale. Si Jean Chrétien a su donner un fier coup de main avec succès à Justin Trudeau lors de la dernière campagne électorale fédérale, Bernard Landry pourrait facilement et habilement jouer un rôle semble en étant inspiré de la plus haute efficacité. Rien de moins!
PS: Les citations sont tirées d'un texte de la Presse Canadienne.
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3 commentaires
Robert J. Lachance Répondre
12 janvier 2016Mon plus fort souvenir de Jean-Paul L’Allier est un soir de Conseil où il avait fait front à un jeune citoyen hors de lui je dirais, pour ne pas dire agressif, baveux. Il l’avait écouté avec calme puis invité à présenter sa demande à l’endroit qui convenait. En deuxième position, la façon dont il avait traité ma demande concernant le financement de notre télé communautaire dans les 90, avant la fusion. Mon troisième, l’avoir entrevu retraité sur le terrain de sa résidence à l’Île, avec vue imprenable sur Québec.
Mon meilleur souvenir de Bernard Landry date du 11 octobre 2001; ce matin là, je l’ai croisé, sans escorte policière, à ma marche matinale sur l’anneau-promenade face au Musée national du Québec, près de la Grande-Allée. Je n’avais jamais été aussi proche physiquement d’un premier ministre du Québec. En deuxième position, Jean Charest à l’inauguration de la Promenade Champlain, un verre de mousseux à la main, un dimanche matin aussi ensoleillé et en troisième, Pauline Marois, un 23 juin, quittant dans le noir, escorté de son conjoint le spectacle musical de la Fête nationale.
Plus tard dans la journée, M. Landry allait assisté à la translation des restes du général de Montcalm au Cimetière de l’Hôpital-général et à l’inauguration du Mémorial de la guerre de Sept ans.
Pierre Grandchamp Répondre
12 janvier 2016Bernard Landry fut un confrère de classe.
Une chose qu'il regrette amèrement: avoir démissionné, comme chef du PQ, suite à un votre de confiance à l'assemblée générale du PQ. Son ego ne l'a pas accepté.
Il doit vivre avec cela.
Oui, Bernard a le verbe facile et est un homme disponible pour différentes causes.
D'autre part le regretté Jacques Parizeau lui a joué un mauvais tour. Lors d'une campagne électorale, les sondages donnaient Landry et le PQ en avance. Parizeau était allé dans la Mauricie et on l'avait forcé à revenir "sur le vote ethnique". Landry ignorait cet évènement. Or, au débat des chefs qui eut lieu, peu de temps après "le vote ethnique", Charest a sorti cette histoire avec Parizeau. Landry s'est trouvé coincé, décontenancé.En québécois, on dit qu'il s'est fait poigner les culottes par terre". Le lendemain, les médias déclaraient Charest vainqueur du débat. Landry perdit l'élection!
Pierre Cloutier Répondre
12 janvier 2016Pourtant il y a de nombreux lecteurs de Vigile qui n'hésitent jamais à lui tomber dessus à la moindre occasion. Bernard a toujours continué à militer pour l'indépendance du Québec, contrairement à la majorité des ex-députés ou ex-ministres péquistes qui se contentent de vivre tranquillement chez eux avec leurs fonds de pension bien garni. Qui a vu, entre autres, Lucien Bouchard, Pierre-Marc Johnson, André Boisclair ou Pauline Marois faire des sorties en faveur de l'indépendance au cours des années? Qui? Dites-le moi. Bernard, lui fait toutes les assemblées du PQ et du Bloc auxquelles il est invité. Gratuitement et bénévolement. Pour la cause. Je suis fier d'être un de ses amis.