Départ de Stéphane Gobeil

Morsure ou bienfait au PQ?

La CAQ, égarement ou voie de sortie

Tribune libre

Le départ du conseiller politique Stéphane Gobeil pour la CAQ, oui, la CAQ, en surprend peut-être pas beaucoup. Avouons qu'il n'avait pas, cela depuis des mois, un rôle officiel et important au sein du PQ. Lui qui, manifestement, choisit de collaborer et de paraître dans l'environnement de Bernard Drainville. Voilà qui ne l'aidait certes pas à se rapprocher facilement auprès du grand lieutenant du PQ qu'est PKP.

Cet ancien conseiller de Pauline Marois, incapable se trouver un poste de lanceur partant, ni de relève dans les majeures, se voit maintenant offrir un poste dans les mineures, la CAQ. À mon sens, qu'il ne vienne pas se targuer d'une telle nomination dans le monde politique au Québec.

«L'appel au rassemblement lancé par François Legault en octobre dernier a touché en moi, l'indépendantiste de toujours, une corde sensible», écrit Stéphane Gobeil sur son blogue personnel.

Sincèrement, je crois que M. Gobeil avait le moral au 2è sous-sol lorsqu'il a malheureusement et tristement décidé de passer dans les rangs d'un parti où le chef, François Legault, est complètement enseveli dans les limbes politiques, noyé dans l'indécision, broyé par le noir et surtout avalé par le gouffre inepte qu'il a nourri. Tant mieux si M. Gobeil voit clairement là où il va; il est le seul à y croire. Nous, en toute franchise, on ne voit pas comment il peut voir clair dans l'appel, le programme et l'élan du ténébreux et nébuleux François Legault.

Il ne croit plus que l'indépendance du Québec soit réalisable et estime surtout que la situation actuelle maintiendra les libéraux au pouvoir trop longtemps. Il change donc de cheval et choisit celui du «nationalisme». Est-ce vraiment sa décision ou le besoin inavouable de demeurer en politique? Le temps donnera certainement son verdict!

«Tout donner pour réessayer de tenir un référendum "le plus tôt possible" comme veulent le faire mes amis du Parti Québécois est parfaitement légitime. Agir selon ses convictions, c'est admirable. Mais pour atteindre cet objectif, il faudrait gagner les élections de 2018 et donc, rassembler tous les souverainistes, y compris ces solidaires qui s'y refusent et ceux, parmi les souverainistes, qui n'en font plus une priorité. Cette mission est devenue impossible à mes yeux.»

«La fuite en avant ne réussit à faire le jeu que du Parti libéral, à renforcer le monopole rouge, qui constitue désormais la plus grande entrave à l'avancement de la nation québécoise, affirme M. Gobeil. Continuer le jeu tel qu'il se présente aujourd'hui, c'est priver la majorité francophone de sa capacité d'élire le seul gouvernement qu'elle peut encore contrôler.»

«J'ai acquis la conviction que pour briser le monopole libéral, il faut unir les caquistes et les péquistes de bonne volonté derrière un projet nationaliste alliant fierté et prospérité».
Monsieur Gobeil, en choisissant la CAQ et son chef endormi, contrairement à votre pensée, la CAQ ne vous offre pas du tout un raccourci mais bien une voie rapide vers un mur fatalement décevant.

Tout un égarement à mon sens!

Pour le PQ, le départ de M. Gobeil est-il perçu comme une morsure ou un bienfait?


Laissez un commentaire



7 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    10 janvier 2016

    Vous marquez plusieurs points,
    Je m'améliore comme Québécois à vous lire, c'est dire...
    Au sujet de Stéphane Gobeil, Josée Legault plane longuement sans plant à planter, sans plan aussi, ce n’est pas son gagne pain et beurre. Je n'ai rien contre le pain ni le beurre, consommés avec modération.
    J'envie la façon qu'elle a de tricoter clair, serré serré.
    Sur ce sujet d’actualité, elle fait un constat un peu long à lire mais combien instructif, historique et mince d’espoir :
    http://www.journaldemontreal.com/2016/01/07/au-dela-du-cas-stephane-gobeil
    dont ce paragraphe :
    « Enfin, côté CAQ, on fait miroiter aux francophones le miroir aux alouettes d’un nationalisme «décomplexé» au sein du Canada en sachant fort bien – le contraire serait tout de même étonnant -, qu’il n’y a plus le moindre interlocuteur hors Québec le moindrement intéressé par cette marchandise depuis les échecs de Meech, de Charlottetown et la victoire du Non au référendum de 1995. »
    Tout de gault go go, je me répète comme l'Autre faisait : Au sujet de Stéphane Gobeil, Josée Legault plane longuement sans plant à planter, sans plan aussi, ce n’est pas son gagne pain et beurre.
    Mieux écrire en commentaire ici que là où dans une galaxie à inventer ?

  • Archives de Vigile Répondre

    8 janvier 2016

    @ Monsieur Pomerleau
    Je suis persuadé que la seule solution pour le Québec de sortir du carcan fédéral est celle de M.Raby ainsi que celle que j'ai commentée, hier, en vous l'adressant. Le reste n'est que perte de temps et d'énergie; c'est du gossage de pattes de mouches, de points et de virgules. Je n'ai plus de temps à perdre à discuter sur le référendum, mon idée est faite. En plus, je ne suis pas intéressé à embarquer dans le jeu des fédéralistes qui n'attendent que ça.
    André Gignac 8/1/16

  • Archives de Vigile Répondre

    7 janvier 2016

    Monsieur Pomerleau
    J'ai lu avec grand intérêt votre commentaire et je vous donne raison. Je vois ou j'entends déjà les gens dire:" L'anti-péquiste encore qui arrive nous boulechiter." À propos de référendum, lisez si ça vous tente, mon commentaire suite à l'article de M. Raby, paru hier; vous allez trouver là ma solution à cette peur qu'entretiennent les Québécois au sujet du référendum. Je vais vous raccourcir ça en quelques phrases si vous voulez prendre quelques minutes pour me lire. À la prochaine élection provinciale si le PQ est élu, il n'a qu'à déclarer UNILATÉRALEMENT L'INDÉPENDANCE du Québec et se donner une constitution strictement québécoise avec l'approbation du peuple.
    Trudeau, en 1982, avec son rapatriement de la constitution "canadian" sans l'accord du Québec et sans tenir de référendum, était hors-la-loi. Même chose en 1867 lors de la création de la confédération canadienne; le Bas Canada (Québec) n'a pas été consulté; le Canada était encore hors-la-loi. Nous n'avons qu'à leur remettre le change point final, nous leur devons RIEN. Si le Canada ne veut pas négocier avec le Québec, nous soumettrons le litige aux Nations Unies et aux instances internationales; eux décideront point à la ligne.
    Il y a des maudites limites à toujours ramper, montrer pattes blanches et jouer aux bons gars; j'en rage la nuit lorsque mon insomnie me pogne. Toujours ce vieux fond religieux catho et culpabilisant qui refait, inconsciemment, surface et qui brise nos meilleurs élans collectifs. Nous n'avons pas le choix, on crève dans le Canada ou on se donne un pays qui nous ressemble ; ça ne peut être plus clair. Il faut casser nos chaînes de colonisés une fois pour toute! Finies les folies comme disait un ancien premier ministre du Canada! VIVE LA RÉPUBLIQUE LIBRE DU QUÉBEC!
    André Gignac 7/1/16

  • Peter Benoit Répondre

    7 janvier 2016

    @ JC Pomerleau
    D'accord avec vous et c'est une situation qu'il faut suivre de près...
    Je pense que le positionnement de Legault sur la gouvernance "nationaliste" va s'accompagner d'une rengaine anti-référendum qui sera constamment répétée.
    Ce sera de voir comment Couillard se positionnera après le remaniement tant attendu. Fort possible que les Libéraux reviennent à un discours économique à la Bourassa afin de contrer l'Opposition avec aussi une rengaine anti-référendum.
    Je pense que dans les circonstances, cela sonne le glas de l'approche référendiste du PQ. Plus que jamais, il faudra moderniser notre approche et offrir une alternative sérieuse et encore plus crédible.
    Legault est un politicien intelligent et il ne faut le négliger. Toutefois, PKP est beaucoup plus solide et travaille beaucoup plus fort; le temps joue cependant contre lui. Legault envoie le signal qu'il prendra l'initiative à la reprise de la session parlementaire parce qu'il sait que le PQ prévoie un Conseil national plus tard en 2016 avant que PKP ne puisse se positionner.
    Si le PLQ devient "bourassiste", les Québécois auront de la difficulté à départager la CAQ du PLQ. Il y a donc une opportunité pour PKP de se positionner adéquatement.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    7 janvier 2016

    Ce que M. Gobeil nous rappel
    M. Gobeil prends acte de la situation :
    UN - Les souverainistes sont divisés (QS ne viendra jamais dans un pacte) et donc la mathématique qu'il fait, c'est que les libéraux ont le monopole du pouvoir.
    DEUX - Autre constat de M. Gobeil. Le contrôle du pouvoir par les libéraux sans perspective de les sortir est gravement préjudiciable à la nation.
    On peut s'imaginer que M. Gobeil a eut des discussions avec le PQ sur ces constats et de la stratégie à adopter dans le contexte. Elle ne pouvait être que d'écarter le référendum du prochain mandat pour sortir les libéraux et entreprendre le redressement nationale.
    Les stratèges du PQ ne pouvaient adopter cette position avant le Congrès sans risquer de perdre beaucoup de membres. Donc M. Gobeil a tiré la conclusion qui s'imposait et a joint la CAQ.
    M. Gobeil n'est pas seul à faire le constat que le référendum est un repoussoir pour l'électorat. Le risque est donc que d'autres suivent.
    L'arrivé de d'autres grosses pointures à la CAQ lui donnerait une crédibilité qui ferait passer le centre de gravité nationaliste vers ce parti. Ce qui marginaliserait le PQ, et lui ferait perdre sa pertinence à moyen terme.
    Le problème fondamentale, c'est que le mouvement souverainiste n'a jamais eu de doctrine politique claire alors que sa proposition politique est radicale. Que de l'idéalisme déconnecté de la réalité la plus élémentaire : les rapport de force en présence et le principe d'effectivité
    Tous les tourments et convulsions du PQ sont dues à son incapacité depuis le début à prendre la mesure des rapports de forces en présences : le référendum effectif est il jouable, et à quelle condition et quand . La réalité fini toujours par s'imposer.
    C'est ce M. Gobeil nous rappel.
    JCPomerleau

  • Robert J. Lachance Répondre

    7 janvier 2016

    Tendres, Braves, et dans l’ordre inverse, pour faire sinon égalité, soucis paritaire où faire mieux que les personnages politiques Jean Charest, Pauline Marois et Philippe Couillard.
    (pour faire foncièrement androgyne plutôt que femelle ou mâle, pour rejoindre féminité et masculinité, où l’adaptabilité superpose de façon asymétrique et fonctionnelle le talent personnel tant génétique que culturel depuis la nuit des temps, dont je ne suis pas, ce qui a assuré la survie de l’humain et sa place écrasante maintenant mais inquiétante donc non-enviable parmi les animaux)
    J’accueille comme bonne pour le peuple plurinational québécois cette nouvelle concernant Stéphane Gobeil, naïvement, sans plus de connaissances et d’expérience donc d’explications, où vous avez sans doute des réserves pour vos connaissances particulières et vos préférences politiques.
    La politique est affaire de conversation, dont l’écrite, d’émotion, de raison et de musculation; pour la rime, j’aurais écrit muscles.
    - Question ?
    -
    - Action !
    En dernier paragraphe, bonne question au PQ. Qui doit y répondre : 1 - son chef, PKP; 2 - son Conseil national; 3 - un congrès national; 4 - aucune de ces réponses; 5 toutes ces réponses.
    Je pars un compteur.

  • Marcel Haché Répondre

    7 janvier 2016

    L'électorat d la C.A.Q. ne s'acorde pas avec le P.Q. Mais il ne s'accorde pas non plus avec le P.L.Q.
    Pourquoi faudrait-il que le P.Q. ne fasse aucun signe en direction d'un immense électorat ? Parce qu'il préférerait faire un signe en direction du minuscule électorat d'O.N. ?
    Bien des péquistes semblent préférer un Québec bloqué à un Québec débloqué et affrachi des rouges.L'électorat ne se laissera pas toujours manipulé de la sorte.
    Ce qui est arrivé au Bloc et au gouvernement Marois devrait inciter à plus de prudence