La trumpetisation de Couillard

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L'art de (mal) choisir son modèle





« Historiquement, les Québécois ont toujours été plus en synergie avec le Parti démocrate américain compte tenu des valeurs que ce parti véhicule », avait déclaré Philippe Couillard quelques heures avant l’élection de Donald Trump.


J’ignore si, au moment de commettre cette bourde monumentale, le premier ministre se doutait qu’il s’inspirerait pourtant des succès du président républicain.


Tabarnouche


Car c’est ce que fait Philippe Couillard. Je ne dis pas qu’il veut être une copie du président sans classe. Mais il trouve une bonne dose d’inspiration chez le voisin américain. Ce fut notamment le cas lors de son discours populiste devant les employés de Bombardier : « Comme Québécois, je suis fier en tabarnouche ! Vous avez entendu kessé que j’ai dit hier ? Enwoueye. Pas un boulon, pas une pièce, pas un avion. » Convaincant ? Bof.


Chair et sang


On sentit également l’influence trumpienne la semaine dernière quand le premier ministre fit une sortie virulente contre les médias, qu’il accusa de ne vouloir que de la chair et du sang. Plusieurs pensèrent que nous avions assisté à une montée de lait en règle. Comme si, sous le coup de l’émotion, il avait momentanément perdu le contrôle. Or il n’en est rien. C’était du cinéma. Un effet de toge. Pourquoi donc ? Pour alimenter les divisions. Pour polariser le débat. Il y a ceux qui aiment les médias, et ceux qui les détestent. Les libéraux savent que de tels propos vont déplaire à bien des gens et engendrer une couverture négative. Mais ils estiment que bon nombre d’électeurs partageront ce dédain du travail des médias. Peut-être même des non-libéraux.


Reste à voir si cette stratégie peut s’avérer payante au long cours. Une chose est certaine, par contre. Les émules de mon oncle Donald continueront de se multiplier tant et aussi longtemps que celui-ci se maintiendra au pouvoir. Pour le meilleur... et surtout pour le pire.