Le gouvernement Charest a les mains liées face au fédéral

La souveraineté, le moteur québécois de l’économie

Le PLQ a usurpé le pouvoir

Tribune libre

Depuis le début janvier, il ne se passe pas une journée sans qu’il n’y ait pas une mauvaise nouvelle sur le plan économique. Le chômage est en hausse et les signes que la situation au Québec se dégrade se multiplient. Pourtant le gouvernement libéral nous avait promis que le Québec échapperait, ou presque à cette récession.
Un gouvernement en attente
Pendant que l’administration Obama s’active à revigorer l’économie, le gouvernement libéral est en attente. Rien n’indique qu’il y aura des mesures concrète avant le dépôt du budget prévu pour la fin mars, car M. Charest veut voir l’état des finances avant d’agir.
Pourtant, lors du déclenchement des élections, il y avait urgence puisque M. Charest voulait une seule paire de mains sur le volant afin d’agir devant la conjecture économique mondiale préoccupante. On n’a qu’à se rappeler de ce slogan : « L’économie d’abord ». On y allait de déclaration que tout allait bien, il n’y aurait pas de déficit, il n’y avait pas de crise à la Caisse de Dépôt. Mme Forget a même effectué un énoncé économique basé sur de faux investissements. Elle déclarait à qui voulait bien l’entendre qu’elle avait des réserves cachées dans sa sacoche.
Puis au début janvier, le gouvernement a convoqué une session parlementaire extraordinaire afin de débattre d’économie sans qu’il n’y ait aucune mesure économique importante de prise. Tout ça pour faire un spectacle afin de faire croire que l’économie était une préoccupation.
Conséquemment, le gouvernement Charest fait face à un déficit de crédibilité. Ou bien le gouvernement Charest savait que les finances publiques s’en allaient vers un important déficit, ou bien le gouvernement l’ignorait vraiment. Donc soit qu’on est en présence d’un opportunisme politique frôlant le cynisme, soit qu’on est en présence d’un manque de compétence d’un gouvernement incapable de voir venir les problèmes. Pourtant M. Charest s’est présenté devant les électeurs en prétendant être le mieux placé pour faire face à la crise.
Puis le gouvernement a clamé qu’il ne pouvait prévoir un déficit en novembre. Pour eux, la raison est toute simple : janvier a été désastreux. Néanmoins, c’est depuis plusieurs mois que les économistes s’entendent qu’il y a crise économique et qu’elle est mondiale. Ce gouvernement ne peut assumer ses responsabilités en rejetant constamment la faute sur autrui. Dans le passé, c’était le Parti québécois, maintenant, c’est la faute au mois de janvier. Après la révolution tranquille, le Québec connait un déclin tranquille, pendant que le gouvernement a les bras croisés.
Un gouvernement usurpateur
Depuis 2003, le gouvernement Charest n’a pas réalisé ses promesses, n’a pas atteint ses objectifs. Alors, le nouveau mot d’ordre de ce gouvernement est de ne plus fixer d’objectif. Pour les attentes dans les urgences, pour la lutte au décrochage scolaire, les libéraux ne pourront plus échouer dans l’atteinte des objectifs, puisqu’il n’y en a pas. La situation dans les urgences, malgré les promesses, s’est dégradée depuis 2003. Tout indique que le PLQ a usurpé le pouvoir en invoquant de fausses raisons pour déclencher des élections et en prétendant avoir un plein contrôle sur l’économie.
Tout indique que Jean Charest a mal préparé le Québec à faire face à cette crise. À l’automne, plusieurs pays s’apprêtaient à lancer des plans de relance pendant que les libéraux déclenchaient des élections, ce qui revenait à dire qu’il a fermé le gouvernement. M. Charest n’a pas préparé de marge de manœuvre, il a minimisé et même nié la crise, ce qui fait qu’il a refusé d’agir. Rien n’indique qui pourra remettre de l’espoir dans le prochain budget.
Par ailleurs, la Caisse de Dépôt pourrait être un outil financier important afin de permettre aux sociétés québécoises de survivre. Toutefois, le gouvernement Charest a permis à ses dirigeants de prendre des risques démesurés provoquant des pertes importantes dans le portefeuille collectif. La mission de la Caisse devrait être d’obtenir le meilleur rendement possible tout en contribuant à développer l’industrie québécoise. Maintenant, M. Charest a les mains liées et la Caisse de Dépôt ne pourra être d’aucun secours.
La souveraineté, un élément essentiel
Le gouvernement Charest est en attente parce qu’un gouvernement provincial a peu de marge de manœuvre. Les seules actions économiques de ce gouvernement auront été de donner d’importantes primes de départ à de haut fonctionnaires, d’envisager de subventionner Attractions Hippiques pour ériger un casino privé et à financer le club de hockey Canadien pour faire de la promotion à l’école. C’est un faible et triste bilan. Et on commence à laisser couler des rumeurs d’augmentations de tarifs, présage à une augmentation généralisée des services publics.
Ainsi, les principaux outils économiques sont entre les mains du gouvernement Harper. Le Québec est tributaire des décisions de ce gouvernement. Cependant le budget fédéral a priorisé la satisfaction des besoins des Ontariens, élément clef de la réélection des conservateurs. Ils fourniront 2,7 milliards $ d'aide pour l'industrie automobile contre un maigre 170 millions $ pour l’industrie forestière québécoise et de la Colombie-Britannique. De plus, M. Harper a changé unilatéralement les règles au sujet de la péréquation, malgré une entente conclue avec le Québec et les autres provinces. En conséquence, le Québec a un manque à gagner frisant le milliard dans les transferts.
Les conservateurs ont procédé à une coupe dans la culture sans que le gouvernement québécois ne puisse rien faire et s’apprête à centraliser la Commission des Valeurs Mobilières à Toronto. Le gouvernement Charest, par sa position fédéraliste, se disait le mieux placé pour négocier avec Ottawa. Pourtant ce même gouvernement est aujourd’hui en chicane avec le Fédéral.
Les ténors du statu quo évoque que le moment n’est pas propice pour engager le Québec sur la voie de la souveraineté en raison de la crise économique. Pourtant dans un tel contexte, la souveraineté prend tout son sens, ne serais-ce que pour arrêter de quémander auprès d’un gouvernement fédéral centralisateur. Force est d’admettre que le gouvernement québécois le plus fédéraliste des dernières décennies n’a pas obtenu de meilleur résultat auprès d’Ottawa.
Les visions du Québec et du Canada anglais sont de plus en plus divergentes. Les sables bitumineux et l’industrie de l’automobile sont des secteurs où le Québec est absent. Pour le gouvernement fédéral, il apparaît être normal de venir en aide à ces industries, mais le Québec a d’énormes difficulté pour se faire aider dans ses industries comme l’industrie forestière et l’industrie aéronautique.
En rapatriant ses impôts et ses institutions, l’État québécois aura en main les outils nécessaires pour entreprendre des démarches afin de faire face à cette crise économique. Plutôt que de venir en aide à l’industrie automobile, le Québec pourra venir en aide dans ses industries dominantes. Bien sûr que la souveraineté ne règlera pas tous les problèmes, mais les Québécois auront en mains les outils nécessaires et pourront faire leurs propres choix pour se sortir de la crise économique. Malheureusement, le gouvernement fédéraliste de Jean Charest est là pour les quatre prochaines années.
Mais n’en déplaise aux Desmarais et Pratte de ce monde, partisan de la domination anglo-saxonne, car ils en sont les principaux bénéficiaires, jamais une nation ayant décidé de devenir souverain de façon libre et démocrate n’a par la suite renoncer à son indépendance. Cette indépendance est cruciale pour les Québécois afin de prendre confiance, d’amener une fierté et de faire ce qu’ils font de mieux, c'est-à-dire d’entreprendre des projets porteur d’espoir.

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Martin Aumais7 articles

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Membre du Parti québécois, Vice-président du PQ dans
la circonscription de Prévost





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1 commentaire

  • Marcel Haché Répondre

    25 février 2009

    “Usurper”, vous écrivez usurper…
    Ni le P.Q. ni le P.L.Q. n’en sont à leurs premières armes à l’Assemblée Nationale.
    Il y a bien longtemps, il avait suffit de quelques hommes inspirés et décidés, une poignée de députés du P.Q., en face d’une immense majorité libérale (102 députés), dirigée par R. Bourassa, pour brasser---mais brasser dans la cabane !--- à l’Assemblée Nationale; de telle façon que le capital politique de légitimité des rouges avait été dépensé prématurément.
    Je suis un peu surpris que vous vous incliniez maintenant si facilement devant la très courte majorité libérale. – « Malheureusement, le gouvernement fédéraliste de Jean Charest est là pour les 4 prochaines années ».
    Certes, une majorité est une majorité, mais à moins que vous n’estimiez la position d’opposition du P.Q. si confortable et si désirable, je ne voies pas bien avec vous toute la légitimité de ce gouvernement.
    --Il a usurpé le pouvoir ! Ah oui ! Ben tirons cela au clair !
    Le rôle de l’opposition est de s’opposer, très évidemment, mais ultimement, de tester la légitimité du gouvernement ; à défaut de quoi, cette opposition se contentera de son rôle d’opposition, se défilera, et planifiera les 4 ou 5 prochaines années à faire de la figuration oppositionnelle.
    La souveraineté, l’indépendance, le pays Québec, comme il vous plaira, ce n’est pas un objectif de figuration.
    Les usurpateurs doivent être combattus pour ce qu’ils sont---Mais combattus !--- Cela exclut que l’usurpation, comme vous dites, soit légitimée pour les 4-5 ans, sous le prétexte jamais relevé, surtout pas dénoncé, que les rouges peuvent compter sur le vote anglo, captif.
    Faudra-t-il compter sur les libéraux eux-mêmes pour relever cette part du vote, ethnique, dont ils sont bénéficiaires depuis toujours, qui assure une majorité, mais qui ne peut pas fonder une longue légitimité ? Certainement pas, du moins, au regard de la question nationale, à propos de laquelle vous faites valoir la nécessité de la souveraineté.
    Il y a plus que la majorité : il y a la légitimité. Et cela ne peut provenir que de notre peuple.
    Cela peut se dire et s’écrire calmement, sans hargne ni ressentiment, sans détestation ni enfermement. Sans radicalisme.
    Eh oui ! Vive le Québec libre !