François Legault et son bras droit dans l'aventure de la Coalition pour l'avenir du Québec, Charles Sirois
Patrice Laroche, Le Soleil
Comme tous les Québécois fervents de politique, j'espérais vivre un moment crucial, que tous les sondages annonçaient d'ailleurs comme étant un moment historique, un projet idéaliste et innovateur capable de mobiliser la nation québécoise et de réunir enfin les forces vives du Québec moderne vers un projet rassembleur. Pourtant, quelle ne fut pas ma surprise et ma déception en écoutant le discours de François Legault et de Charles Sirois, un discours aussi aventureux et limpide que celui des Dupond et Dupont, fiers justiciers en habit et cravate qui répètent sans cesse ce que tout le monde sait déjà, notamment les solutions qui arrivent toujours en retard sur les problèmes.
Comme les Dupond et Dupont, le tandem Sirois et Legault veut absolument aider son Québec natal à s'en sortir et, surtout, à combattre le crime et les méchants. Pour y parvenir, ils se doivent de véhiculer, sans se mouiller, tous les clichés archi-connus à la mode, sans imagination et sans créativité. Un exemple, ils sont d'accord avec une commission d'enquête publique sur la construction. Wow! Quelle audace! Au moins, Charles Sirois était plutôt drôle dans sa présentation. Songe-t-il à créer un parti politique? Jamais, dit-il, «ce sera aux autres partis politiques à s'inspirer des idées de notre coalition, nous sommes après tout un mouvement apolitique». À la même question, l'autre Dupont-Legault répond que cela est une hypothèse sérieuse puisqu'il est avant tout un homme d'action ou plutôt, lire entre les lignes, un futur chef de parti, du moins dans les sondages. Contrairement à Québec-solidaire, nous savons au moins qu'il n'y aura pas deux chefs égaux dans le futur parti politique en gestation, à moins que Gérard Deltell s'en mêle...
Comme les Dupond et Dupont, ils sont nationalistes, rêvent d'autonomie sans être fédéralistes ni souverainistes, quelle originalité! Pourquoi? Parce qu'il ne faut pas se diviser, mieux vaut ne plus en parler, comme l'a fait Mario Dumont pendant 10 ans. Copiant le projet «J'ai ma place» pour le futur amphithéâtre de Québec, ils proposent le projet «Faisons du sur place». Oublions les 50 milliards $ d'impôts et de taxes que les Québécois paient à chaque année au gouvernement fédéral et restons entre nous dans notre carré de sable financier québécois pour jouer à qui trouvera la recette miracle à notre problème de dette nationale, amputé de 45% de nos revenus. Restons propriétaires de notre carré de sable provincial, c'est plus reposant, ou devenons des Dupond et Dupont et plongeons dans le vide politique!
En somme, affirment nos deux comparses, «il est temps de faire des choix, de remettre le Québec en mouvement». Vers la gauche ou vers la droite? Vers l'arrière ou l'avant? Incapables de choisir, nos Dupont décident de faire du sur place, c'est moins risqué et plus rassembleur! Ah! ces coquistes, de vrais leaders!
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Jean Baillargeon
Expert-conseil en communication et développement stratégique
Le tandem Legault-Sirois
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