ONU/Syrie

La Russie et la Chine, protectrices de la paix mondiale

La réalité dépasse les grands médias colonialistes et leurs propagandistes

Géopolitique — Proche-Orient

Samedi le 4 février 2011, pour la deuxième fois en quatre mois, la Russie et la Chine ont opposé un double veto à une résolution du camp impérialiste visant à légitimer une intervention militaire de l’OTAN contre l’État souverain de Syrie. Ceci constitue une bonne nouvelle, puisque cette résolution, présentée par la monarchie du Maroc au nom des monarchies absolues qui dirigent la ligue arabe d’une main de fer, n’est basée que sur des mensonges issus de la propagande impérialiste occidentale. En opposant leur veto à cette résolution du mensonge, la Russie et la Chine se dressent en protectrices de la vérité, de la souveraineté nationale syrienne et de la paix mondiale. Si j’étais russe ou chinois, hier aurait été un jour de grande fierté pour moi, en sachant que mon pays venait d’œuvrer pour la paix dans le monde.
Malheureusement, comme il fallait s’y attendre, les grands médias occidentaux ne l’entendent pas de cette façon, ayant remué ciel et terre pour nous faire croire qu’en Syrie, l’armée massacre des « manifestants pacifiques pro-démocratie » par dizaines à chaque jour depuis 10 mois, par pur plaisir macabre. C’est ainsi que des mercenaires étrangers armés jusqu’aux dents deviennent soudainement « des militants pacifiques », les terroristes proches d’Al-Quaëda et des Frères Musulmans deviennent « des groupes de défense des droits humains » et les victimes civiles prisonnières des combats deviennent systématiquement « des victimes de la répression sanglante du régime de Bachar Al-Assad ». Du grand n’importe quoi.
Depuis tout près d’un an maintenant, quand les grands médias occidentaux abordent le sujet de la Syrie, il ne s’écrit pas un article, il ne passe pas un reportage, sans que ne soit cité « l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme » (OSDH) comme unique source d’information dans le décompte des victimes. Que l’OSDH soit en fait une façade des Frères Musulmans à Londres, cela ne semble pas allumer la moindre lumière chez nos chers propagandistes de la « presse libre » autoproclamée, qui ne se gênent jamais pour faire passer les pires mensonges comme « réalité indiscutable » lorsque cela fait le bonheur des gouvernements impérialistes d’Occident.
Les grands médias ne critiquent jamais les États-Unis lorsque ces derniers sont les seuls à mettre leur veto au Conseil de Sécurité de l’ONU, à 1 contre 14, pour empêcher une simple condamnation verbale des crimes de guerre du régime sioniste israélien. De l’hypocrisie à l’état pur.
En fin de semaine, ils ont même poussé l’odieux jusqu’à ressortir la propagande pour le déclenchement de la guerre en Libye en inventant une histoire de « bombardement de la population civile par l’aviation syrienne ». Encore une fois, nous sommes censés croire que l’armée syrienne, qui est confrontée à des bandes armées de mercenaires infiltrée sur son territoire dans le but évident de terroriser la population et d’ouvrir la porte à une agression de l’OTAN, n’aurait rien de mieux à faire que de bombarder au hasard des quartiers résidentiels à la veille d’un vote cruciale pour la Syrie au Conseil de Sécurité de l’ONU. Quel aurait été l’objectif d’une elle manœuvre ? Plus important encore : À qui profite le crime à Homs ? Poser la question, c’est y répondre.
Quand on sait qu’un risque bien réel existe pour que ce massacre ait été commis par les bandes armée terroristes à la solde d’Al-Quaëda ou des royaumes du Qatar ou de l’Arabie Saoudite, précisément dans le but de choquer l’opinion international le jour du vote à l’ONU, les bassesses de la propagande des grands médias ne peuvent que susciter dégoût et révolte.
Selon notre « presse libre » impérialiste autoproclamée, la raison de ce massacre serait que l’État syrien représenterait « le mal à l’état pur » et que les soldats loyaux de son armée massacrent des enfants par plaisir, une autre « vérité indiscutable » de l’OSDH, qui n’a jamais étayé la moindre de ses informations par aucune photographie, vidéo, témoignage crédible ou preuve quelconque, contrairement aux centaines de cas bien documentée d’abus ou de meurtres d’enfant par l’armée israélienne « la plus morale du monde ».
Il faut souligner que le style de propagande utilisé aujourd’hui contre la Syrie a atteint le même niveau de bassesse démagogique absolue que pendant les années ’20, quand la propagande capitaliste se contentait de dire que « les communistes mangent des enfants ». C’est simple, exagéré à l’extrême et ça alimente l’imaginaire populaire d’un combat éternel entre le bien et le mal.
Bien entendu, le gouvernement syrien forme une dictature impitoyable qui ne saurait être appuyé par aucun vrai démocrate qui se respecte, mais ce n’est pas une raison pour envahir ce pays et ainsi piétiner sa souveraineté et celle de son peuple. Si le seul standard des droits humains justifiait à lui seul une guerre, les pays membres de l’OTAN devraient s’envahir entre eux. De plus, il n’y a pas plus ridicule que d’entendre les ténors colonialistes occidentaux, donneurs de leçons par excellence, affirmer haut et fort que la Syrie constitue aujourd’hui « le pire régime arabe » tout en proclamant du même souffle que les monarchies absolues arabes, regroupées autour de l’Arabie-Saoudite et du Qatar, des régimes totalitaires moyenâgeux, « sont une force positive pour l’avancement des droits humains dans la région ». La preuve que les droits humains ont beaucoup moins d’importance pour les diplomates occidentaux à partir du moment où le régime criminel est un allié militaire ou économique des États-Unis et de l’OTAN…
En ces temps difficiles, le monde doit laisser le peuple syrien s’occuper de ses propres problèmes et arrêter de voir l’hypothétique chute du régime de Bachar Al-Assad comme une fin heureuse, surtout quand on sait que les mercenaires des monarchies arabes et les quelques déserteur de l’autoproclamée « Armée Syrienne Libre » (environ 20 000 hommes auraient déserté l’armée nationale syrienne, reconnue forte de plus de 500 000 hommes, une toute autre catégorie que les quelques dizaines de milliers de miliciens issus des tribus loyales à Mouammar Kadhafi en Libye avant la guerre de l’année dernière) et les terroristes affiliés à Al-Quaëda ou aux Frères Musulmans, prônent tous la fin de l’État laïc syrien pour le remplacer par la charia wahhabite, la loi islamique extrême qui est appliquée en Arabie-Saoudite (c’est ce qui est arrivé à la Libye*). Il y a en effet des manifestants pacifiques qui appellent de leurs vœux l’établissement d’une démocratie en Syrie. Le problème, c’est qu’il n’y aura aucune démocratie en Syrie si l’OTAN et les monarchie arabes du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) continuent de soutenir des bandes armées islamistes sunnites, idéologiquement proches d’Al-Quaëda et de l’Arabie Saoudite, qui désirent prendre le pouvoir dans un bain de sang et imposer un régime qui n’aurait rien à voir avec une démocratie.
*En Lybie, le chef d’Al-Quaëda dans ce pays, Abdelhakim Belhadj, a été nommé gouverneur militaire de la capitale Tripoli après la prise de la ville par ses hommes, des miliciens fanatiques qui terrorisent les noirs et les femmes de la région depuis ce jour. Aucun démocrate sincère ne peut souhaiter le même sort au peuple syrien.
La Russie et la Chine respectent la souveraineté du peuple syrien et refusent de voir l’OTAN et les monarchies arabes écraser et asservir une autre nation sur la base de la propagande, c’est pour cela qu’elles ont mis leur veto à la résolution des monarchies arabes. Les grands médias n’en parlent pas beaucoup, voulant nous faire croire que la Russie aurait fait preuve de mauvaise fois à la table de négociation, mais en réalité, la résolution rejetée faisait référence au « plan de la ligue arabe » (plan proposé par les mêmes monarchies qui détestent l’actuel régime syrien depuis le jour de sa naissance), un plan qui proposait éventuellement l’envoi de troupes des monarchies arabes en Syrie « pour mettre fin à la violence du régime Al-Assad » et un appel au soutien militaire de la Turquie et de l’OTAN en cas de résistance des forces armées syriennes, une évidence dans un tel contexte, qui ne pourrait alors être qualifié d’autre chose qu’une invasion en règle de la Syrie.
Bien entendu, il y avait deux failles majeures dans la logique occidentale :
Premièrement, comment faire confiance aux « troupes de paix » de l’Arabie-Saoudite (pour ne nommer que ce régime), qui a envoyé son armée aider la monarchie du Bahreïn à massacrer de véritables manifestants à 100% pacifiques et pro-démocratie l’année dernière ? Deuxièmement, quand on sait que les occidentaux ont utilisé exactement le même prétexte de « protection de la population civile » et une « zone d’exclusion aérienne » pour entrer en guerre contre la Libye, détruire son gouvernement, réduire ses infrastructures civiles en ruines, mettre la main sur son pétrole et massacrer entre 50 000 et 100 000 libyens, en grande majorité des civils, on comprend que la Russie et la Chine n’allaient certainement pas tomber 2 fois dans le même panneau.
Encore une fois donc, un grand merci à la Russie et à la Chine pour avoir défendu la souveraineté du peuple syrien, la vérité et la paix mondiale. Ce sont des manifestations d’appuis qui devraient être organisée devant l’ambassade de Russie, au lieu des rassemblements haineux des exilés syriens avec leur « nouveau drapeau syrien » islamiste, partisans (conscients ou par naïveté) des mercenaires wahhabites terroristes et d’une invasion de leur patrie d’origine par l’OTAN et les monarchies du CCG.
Un monde forgé dans le sang et les conquêtes ne peut que mener à plus de guerres.
-Gabriel Proulx, co-porte parole du Parti communiste du Québec (PCQ)
[www.pcq.qc.ca->www.pcq.qc.ca]


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2012

    Vidéo : 5 questions à Thierry Meyssan sur la Syrie (14 février 2012)
    http://www.youtube.com/watch?v=4QG4VHmIgB8&feature=player_embedded

  • Gabriel Proulx Répondre

    10 février 2012

    Monsieur Tremblay, je trouve votre commentaire assez insultant et même, assez ironiquement, dualiste.
    Cet article complet est dédié à la démolition de la propagande des grands médias colonialistes occidentaux sur la Syrie. J'en ai assez de voir ces mêmes médias rire de notre intelligence sans que personne ou presque ne réagisse au Québec, la grande majorité étant trop terrifiée de devenir ensuite la cible d'une campagne de moqueries cruelles dont sont capables les grands médias lorsque quelqu'un ose les contredire publiquement.
    Donc, dans tout cet article, il n'y a que deux mots, "dictature impitoyable", qui vous déplaisent et voilà que je suis "colonisé par les mass médias" ? Le parfait exemple d'une réplique dualiste et sans nuance, qui ne fait rien pour faire avancer le débat.
    Dans un débat, cela peut s'avérer gagnant de faire une petite concession à l'opposant pour faire ensuite avancer ma thèse encore plus loin en ma faveur (par exemple, ce n'est pas parce que le régime syrien est une dictature, ce qui est vrai, qu'il devrait être agressé par l'étranger, sinon l'OTAN devrait d'abord envahir ses propres membres qui ne respectent pas les droits humains, soit la presque totalité d'entre eux).
    Je cesserai d'utiliser le terme "dictature impitoyable" lorsque le régime syrien aura mis en place les réformes nécessaires qu'il promet depuis des mois. Je sais que la Syrie est en proie à l'agression de bandes armées sur son territoire, mais c'est quand même un comble que le gouvernement Al-Assad ait attendu une telle crise pour mettre fin au statu quo qui ne pouvait plus durer. De plus, les "réformes" de libéralisation de l'économie amorcées depuis quelques années déjà, qui ont valu au régime des fleurs du FMI (outil de colonisation économique occidental par excellence), a apporté beaucoup de souffrances et d'injustice au peuple syrien. Je sais que ces problèmes seraient empirés sous un régime islamiste installé par l'OTAN et le CCG, mais cela n'excuse pas le statu quo qui prévalait avant la crise.
    En attendant, s'il y a des personnes qui ne sont pas colonisées par les médias, ce sont bien les membres du PCQ et tout ceux qui s'opposent à la propagande de guerre des grands médias impérialistes occidentaux.
    Solidairement,
    Gabriel Proulx

  • Archives de Vigile Répondre

    9 février 2012

    "dictature impitoyable". Monsieur Proulx exagère à propos du régime syrien. De plus, comme tout bon occidental à l'imaginaire colonisé par les mass-médias oligarchiques, M. Proulx voit trop les choses de façon dualiste, du style "bonne démocratie sinon méchante dictature". Comme Gilles Duceppe à TLMEP le 31 décembre dernier.