Même les Anglais cherchent à mieux se définir

La quête identitaire, propre à toutes les nations

À nous de déterminer qui nous sommes vraiment

Tribune libre

Je termine la lecture d'un intéressant petit ouvrage dressant le portrait de la nation anglaise d'aujourd'hui (Les Anglais, Éric Albert, Éditions HD, 2015).
On y apprend tout plein de choses sur leurs particularités.
Un chapitre est consacré aux tentations autonomistes de l'Écosse et du Pays de Galles, sans oublier l'Irlande du Nord, qui tous trois s'éloignent peu à peu de l'Angleterre. Cela démontre, comme si cela était nécessaire, le besoin naturel et légitime pour toute nation distincte, de tenir les rennes de sa destinée.
Un autre point dont je vous ferai part concerne comment les Anglais se définissent eux-mêmes, et quelles sont les caractéristiques identitaires qu'ils considèrent les leurs.
Je cite: "À écouter les Anglais, les valeurs anglaises seraient l'humour et le sens de l'auto-dérision, une tolérance calme, la politesse, le fair-play, mais aussi le quant-à-soi, la réserve, une attitude pragmatiste. Voilà comment, instinctivement, les Anglais s'autodéfinissent".
Plus loin, on souligne l'importance accordée à l'appartenance à une classe sociale déterminée, ainsi que l'attachement à la famille royale et à la monarchie qui jouent pour eux un rôle symbolique primordial. À cela s'adjoint le grand respect pour les militaires.
Par ailleurs, les Anglais feraient preuve d'une dureté impitoyable envers ceux qui se complaisent à l'aide sociale (mieux vaut ne pas être bougons dans la douce Albion). Le système de santé gratuit serait quant à lui une obsession nationale.
La maison avec jardin serait la préoccupation première des gens (pour se positionner dans la société). La vie privée bien rangée derrière les volets doit être sauvegardée à tout prix. Sauver les apparences avant tout.
Les Anglais sont avides de ragots. Les tabloïds en profitent et les scandales fusent de toutes parts, montés de toutes pièces ou non.
Le jardinage est le loisir par excellence. Le soccer, une question de vie ou de mort ("derrière le gentleman sommeille le hooligan").
Ce portrait sommaire sonne plutôt juste, ne trouvez-vous pas? L'ouvrage de M. Albert laisse entendre que les Anglais eux-mêmes se questionnent à savoir si ce genre de description les représente fidèlement. Ils traverseraient une certaine crise identitaire sous-tendant le besoin de se redéfinir.
On voit par ces quelques lignes que la quête identitaire n'est pas que l'apanage des Québécois. C'est une interrogation naturelle, pour ne pas dire vitale, afin de se situer dans le monde par rapport aux autres nations. Nous savons instinctivement que nous appartenons à la même grande famille québécoise, et désirons savoir ce qui nous différencie des autres nations.
Il est intéressant de constater que quelques-uns des éléments cités par les Anglais pour s'autodéfinir ont parfois certaines résonances communes avec les nôtres. On peut y voir le reflet du fait de faire partie des pays occidentaux. Mais chaque nation demeure tout de même bien distincte des autres dans son ensemble.
Par exemple, dès qu'on part en auto pour l'Ontario ou les États-Unis, on se rend compte tout de suite qu'on n'est plus chez nous, que les gens sont différends, ni meilleurs ni pire, mais réellement différends de nous sur bien des plans.
J'ai maintes fois abordé la question de la définition du peuple québécois par les 1001 caractéristiques intrinsèques qui forment notre identité culturelle. Ce que nous faisons que les autres ne font pas, ce que nous sommes que les autres ne sont pas.
Être conscient de l'ensemble de ces particularités procure la fierté de l'appartenance à sa nation. Être québécois, c'est être Nous, une nation de la Terre à nulle autre pareille, un peuple dur à battre qui mérite de décider de son destin, d'être maître chez soi, comme le disait judicieusement M. Jean Lesage.
En conséquence, on comprend qu'un Québec indépendant devra nous refléter encore plus, rester fidèle à notre image, dans un prolongement d'hier à aujourd'hui, être un visa vers demain.
Note: ce texte fut rédigé avant la victoire du Brexit, laquelle peut être interprétée en quelques sorte dans le sens que je propose, c'est-à-dire la volonté du peuple anglais de se réapproprier les éléments de son identité.

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Réjean Labrie812 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Plus de 810 articles publiés en ligne ont été lus un million 400 000 fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période de plus de 14 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juillet 2016

    Ces chers anglos oublient leur joyeuse activité de "brûleurs de villages" tout autour de Québec pendant le siège de cette ville peu avant la bataille des Plaines d'Abraham. Mais, comme dirait l'autre, "je ne peux pas croire qu'on parle encore de ça en 2016!" T'as violé ma femme, tué mon père, t'as raison man, c'est du vieux stock. Dis-moi, man, je suis Québec-quoi???