Voici un extrait d’un article paru dans le journal le monde du 28 mai dernier :
" C’est aux Etats-Unis que le hamburger s’est développé, après 1850, lorsque les immigrants venus d’outre-Atlantique à bord des paquebots de la Hamburg Amerika Line eurent découvert le "steak de Hambourg" : il était d’usage, en Allemagne, de désigner les spécialités locales par le nom de la ville. La communauté juive continua de le confectionner, haché, mêlé d’oignons et servi dans un pain rond ouvert. Il fut plébiscité lors de la foire de Saint Louis (Missouri) en 1903. Son succès planétaire, dû aux frères McDonald après 1948, en fit un symbole de l’hégémonie américaine, notamment en France, où il ne manqua pas de chatouiller l’ego gaulois. Tandis que la chaîne de restauration rapide "Quick" (470 restaurants en France et en Belgique) ne commercialisera qu’en septembre son burger "bio", après le burger halal, des initiatives ont déjà vu le jour. A Cavaillon (Vaucluse), un restaurateur a créé un burger melon-foie gras, un mariage passablement farfelu. La dernière initiative émane d’Olivier Roux. Patron d’une boucherie de gros, il vient d’ouvrir, il y a trois mois, à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), une boutique de produits locaux et une restauration rapide provençale - le Carré des Gourmets - répondant aux normes du goût provençal et de l’efficacité. Au menu : burger de steak de taureau AOC de Camargue, baptisé le Camarguais (8,50 euros), et Suprême bio, un pain rond (celui du pan bagnat), parfumé à l’huile d’olive de la vallée des Baux, assaisonné de fleur de sel de Camargue et garni d’un tournedos haché de viande bio régionale (10,50 euros). Boisson : le fada-cola, bientôt remplacé par le feria-cola ! "Ma femme et ma fille ont adoré", confie Francis Braun, du Grand Magasin, à Saint-Rémy-de-Provence. Gros succès les fins de semaine, où viennent jusqu’à 500 personnes. "Nous devons améliorer la rapidité, car la viande est cuite à la commande. Ce sera réglé pour une installation prochaine dans le futur centre Ikea d’Avignon nord", explique Olivier Roux. La Provence est décidément en pointe dans le revivalisme culinaire d’outre-Atlantique. Chez Oliviers & Co, Eric Verdier vient de mettre au point un étonnant ketchup à base de tomate, d’huile d’olive vierge, de piment d’Espelette AOC, de vinaigre balsamique et parfumé de cumin, de thym et de romarin. L’équilibre aromatique, la finesse et la sapidité n’ont rien à voir avec le ketchup industriel.
La Provence fait un pied de nez au hamburger d’outre-Atlantique
Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir
Marie-Hélène Morot-Sir151 articles
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Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020 lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA
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4 commentaires
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
2 juin 2010Tout à fait d'accord avec vous Madame Simoneau, les tripes de Caen sont difficilement exportables, ni modifiables d'ailleurs et cela même dans d'autres régions de France qu'à Caen !!*rire*
Cet article du monde veut simplement souligner que ces hamburgers arrivés autrefois d'Allemagne mais devenus typiquement états-uniens aujourd'hui, peuvent-être facilement modifiés à notre propre goût local en Provence, en faisant juste preuve d'un tantinet d'imagination ..
Archives de Vigile Répondre
2 juin 2010Je ne suis pas certaine que, même si cela était possible, les québécois, et encore moins les américains, trouvent intéressant de tenter d'apprêter, à la mode d'ici, la recette des tripes à la mode de Caen. Je crois que les gens préféreraient encore un hamburger moyen à un paquet de tripes.
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
1 juin 2010Merci cher Monsieur Thompson de votre si charmante et particulièrement aimable proposition, mais j'avais effectivement déjà visionné ce film de Morgan Spurlock qui est assez remarquable en effet sur ce sujet.. .
Le goût des états-uniens n'étant pas forcément le nôtre, en tous les cas en France, cet article du Monde que j'ai eu envie de faire partager aux Vigiles, démontre parfaitement que nous avons tous suffisamment de ressources pour ne pas rejeter systématiquement ce qui nous vient d'ailleurs, dans cet exemple-là précisément d'outre Atlantique, mais que nous pouvons au contraire nous l'approprier en le transformant, en l'améliorant même pour en faire non seulement quelque chose que nous aimons, mais en plus beaucoup plus "digeste" pour notre santé .. ..
Bien cordialement à vous, avec amitié
marie-hélène
Archives de Vigile Répondre
1 juin 2010Chère madame Morot-Sir
Merci pour cette autre leçon d'histoire.
Le hamburger d'outre-Atlantique, l'Américain en fait, n'a de l'original que le nom. Ça, nous ne saurions en douter, attendus les borborigmes intestinaux dont témoignent leur ingurgitation. Sans parler des autres conséquences fâcheuses que leur digestion entraîne, mais que par respect pour votre bonne éducation je passerai sous silence.
Si vous ne l'avez jamais vu, et au cas où vous vouliez le voir, je vous propose le film du journaliste d'enquête Morgan Spurlock "Super Size Me", tourné en 2004 et qui s'en prend au roi mondial de l'industrie "Junk" Mc Donald. Si même vous ne pouviez vous le procurer, il me fera plaisir de vous en faire parvenir une copie, à titre de reconnaissance pour toutes vos très intéressantes interventions sur Vigile.
Bonjour à vous du Québec.
Claude G. Thompson