Les derniers mois ont été passionnants. Pour la première fois depuis longtemps, la question nationale a occupé le devant de la scène.
Les Québécois ont dû redécouvrir qu’à terme, leur existence comme peuple est compromise.
L’anglicisation de Montréal, puis celle de Laval, et demain, celle des 450 leur réserve un destin d’étrangers en leur propre pays. La conscience collective vient de heurter brutalement la réalité.
Dans ce nouveau paysage, sont apparus les nouveaux adversaires du Québec français.
Français
Ils le traitent avec la même condescendance qu’il y a quelques décennies, mais ils ont changé de langage. C’est désormais au nom du progressisme qu’ils nous expliquent que nous sommes de trop dans notre pays. L’historique madame condescendante de chez Eaton prend désormais les traits d’un militant américanisé faisant la promotion de la théorie du «racisme systémique».
On l’a vu aux Francofolies, récemment: des employés sont désormais obligés de parler anglais dans les réunions.
Quel cruel révélateur! Dans un festival voué à la célébration de la langue française, il faut se soumettre, de nouveau, à la langue de l’empire et de ses représentants locaux.
Mais je l’ai noté, un nouvel argumentaire antinationaliste s’impose. Il explique que c’est au nom de l’ouverture à l’autre, de la diversité et de l’inclusion qu’il faut nous soumettre.
Autrement dit, exiger de vivre et travailler en français au Québec, en 2022, consisterait à aller contre l’ouverture à la diversité.
Mais les Québécois commencent enfin à comprendre ce qui se cache derrière ce vocabulaire mielleux.
Quand on parle aux Québécois francophones ce langage, c’est une manière de leur dire que leur identité prend trop de place. C’est une manière de dire que la majorité historique francophone est composée de ploucs, de bouseux, de xénophobes, de racistes.
Petite observation: cette opposition hargneuse à l’identité québécoise est souvent portée par des militants prétendent aimer le Québec. Mais il ne faut pas se laisser bluffer. Cette ruse rhétorique leur sert surtout de caution pour ensuite vomir sur tout ce qui fait que le Québec est le Québec.
Ce sont les nouveaux Rhodésiens.
On pensera ainsi à une militante bien connue de l’extrémisme anglophone, qui se fait passer pour une journaliste, et qui se demandait récemment, en faisant la victime, s’il était possible d’aimer et de chanter le Québec dans une autre langue que le français.
Cette question tordue cherche à faire passer l’affirmation du français pour une persécution des communautés issues de l’immigration. Mieux: on fait semblant que l’anglais est menacé au Québec et on présente la loi 101 comme une loi tyrannique.
Tordu
Ces militants vont jusqu’à instrumentaliser odieusement la situation des autochtones pour expliquer que les Québécois ne sont pas vraiment chez eux.
C’est désormais au nom d’un Québec «bilingue», donc anglais, «inclusif», donc multiculturaliste, qu’on cherche à effacer l’identité québécoise.
Comme s’il s’agissait de s’en emparer symboliquement pour mieux en chasser la majorité historique francophone. Comme s’il s’agissait de s’en emparer de l’intérieur.
Ceux qui ont le sens de l’histoire y verront une nouvelle Conquête.