Pétrole de l'Île-d'Anticosti

La ministre Ouellet liée par l'entente de confidentialité

La ministre va devoir expliquer à Petrolia qu'il est dans son meilleur intérêt de rendre l'information publique

(Québec) La ministre Martine Ouellet n'a toujours pas réussi à se délier des clauses de confidentialité pour dévoiler l'entente par laquelle Hydro-Québec a vendu à Pétrolia les permis d'exploration de pétrole sur l'île d'Anticosti.
En point de presse, la titulaire du portefeuille des Ressources naturelles a précisé qu'elle a finalement obtenu copie du contrat. «À ma connaissance, je suis la première ministre des Ressources naturelles à avoir reçu cette entente», a-t-elle répondu au critique caquiste François Bonnardel.
Elle n'est cependant guère plus avancée que sa prédécesseure au gouvernement libéral. Nathalie Normandeau avait voulu rendre publique la transaction, mais s'était aussi butée aux dispositions protégeant les détails de l'accord.
Mutisme obligé
Jeudi, la ministre Ouellet a confirmé que la barrière à la divulgation du document tient toujours. En point de presse, elle a indiqué qu'elle doit s'entendre avec les deux signataires du contrat. «Nous devrons avoir des discussions [...] pour avoir la possibilité de le rendre public.»
Pour l'instant, Martine Ouellet ne peut divulguer le moindre élément. Pas même pour dire si l'entente semble au bénéfice des Québécois. «Actuellement, nous analysons [ses] implications. Ça prend une analyse. On ne peut pas, à la simple lecture, tirer une conclusion.»
En 2008, Hydro-Québec a cédé ses droits sur l'exploration gazière et pétrolière sur l'île d'Anticosti, dans le golfe du Saint-Laurent. Des études laissent croire que le sous-sol de l'île recèle l'équivalent de 30 milliards de barils de pétrole. Les réserves d'hydrocarbures ne sont pas prouvées.
En novembre 2011, Daniel Breton, l'actuel ministre péquiste de l'Environnement et du Développement durable, a déposé une plainte à la Sûreté du Québec contre le gouvernement libéral de Jean Charest. M. Breton, alors leader du groupe écologiste MCN21 (Maîtres chez nous au XXIe siècle), alléguait que l'équipe libérale avait commis le «vol du siècle» en vendant des permis sur des gisements valant 3000 milliards $, selon son organisation.


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