Dans l'esprit du texte d'Andrée Ferretti

La malhonnêteté au service de Khadir et de la FFQ

Tribune libre

Merci Andrée Ferretti pour cette mise au point publié sur Vigile aujourd'hui au sujet de la pertinence de Djemila Benhabib dans le débat public sur la Charte des valeurs. Mais il n’est pas que cette dame El-Ghadban qui souhaiterait bien museler mon épouse. À cet égard, la chronique publiée dans Le Devoir de ce matin (26 novembre 2013), signée Michel David et intitulée «Respirez par le nez» est une pièce d’anthologie de malhonnête journalistique. Cette chronique contient un nombre impressionnant d’inexactitudes et de préjugés dont l’objectif premier est de toute évidence de discréditer ma compagne et de tenter de faire un mauvais sort à ceux qui, comme elle, appuient le projet de Charte de la laïcité du gouvernement du Parti québécois.
Certaines mises au point s’imposent donc et, en tant que membre de l’équipe Vigile, je saisis le prétexte de votre remarquable intervention pour les signaler à nos lecteurs.
1) Djemila ne crie pas. Elle parle avec conviction et émotion parce qu'elle croit à l'urgence de ce qu'elle dit. Mais elle est claire, directe, percutante et dérangeante. Certes sa logique et ses propos sont redoutables. Certes elle diffère d’opinion dans le cas qui nous occupe avec Mme Conradi et M. Khadir. Mais elle le fait dans le respect. Jamais elle n’a interrompu un intervenant samedi dernier à l’UQAM, contrairement à Mme Conradi qui ne s’est pas gênée pour l’interrompe grossièrement, jamais elle n’a proféré de jugements sur les personnalités qui la côtoyaient. Ce qui l’intéresse, c’est le fond de la question. Certes elle est sans détours dans le débat et ses adversaires souvent ne savent plus à quels saints se vouer. Ce n’est pas une raison pour s’en prendre à sa personne. Cela est odieux. (Michel David n'était même pas présent au débat du MLQ à l’UQAM. Moi j’y étais. Je ne serais pas étonné d’apprendre qu'il s'est tout simplement fait le complice de M. Khadir qui a dû lui raconter à sa façon ce qui s'est passé. Car l’ approche de M. David - paternaliste et machiste - est exactement celle qu'avait Khadir samedi dernier, se permettant même de dire qu’il était «insatisfait» de la manière dont Djemila menait le débat, comme si cette dernière avait des comptes à lui rendre. On peut se passer de ce genre de donneurs de leçons.)
2) Par ailleurs Djemila a rappelé la position ancienne de la FFQ sur le niqab pour démontrer la tendance aux dérives de la FFQ, sachant parfaitement bien que la position d'aujourd'hui était autre. Elle n’avait pas à «prendre acte» d’une chose qu’elle connaissait et qui était claire dans son discours. M. Khadir et Mme Conradi n'entendent que ce qu'ils veulent bien entendre pour ensuite tenter de discréditer leurs adversaires politiques en déformant les points de vue. L'argument du niqab a fait mal à la représentante de la FFQ qui n'accepte pas d'être contredite et qu’on lui rappelle à son bon souvenir les errements passés de la FFQ. Elle en perd les pédales. S'il y avait bien quelqu'un d'émotif samedi dernier sur cette tribune, ce n'était pas Djemila.
3) Si 200 000 morts en Algérie au cours de la décennie noire (les années 90), dont des proches et des amis de Djemila et de sa famille, ce n'est pas «un océan de sang», que faut-il à ces bien-pensants pour que l'on puisse utiliser cette image? Et pourquoi Djemila ne pourrait-elle pas faire de mise en garde? Le Québec serait-il à l'épreuve de la barbarie pour l'éternité? À ce compte, il ne faudrait pas parler du fascisme nazi au Québec puisque cela ne s'est pas passé chez nous? L'entrisme islamiste n'est pas une vue de l'esprit M. David. Parlez-en aux Français, aux Belges, aux Britanniques ou aux Hollandais, pour ne mentionner que ceux-là.
4) La prochaine fois qu'il voudra se faire le porte-parole de M. Khadir, de QS et de la FFQ, que M. David le dise clairement au lieu de se draper dans son privilège de chroniqueur. Il fait honte à sa profession en usant de tels procédés, en tentant de salir la réputation d’une militante laïque et sincère. Quoi qu'il en soit, Djemila n'avouera jamais des faiblesses qu'elle n'a pas pour faire plaisir aux tenants du relativisme culturel qui travaillent à la désintégration de la Nation et oeuvrent, consciemment ou pas, contre le vivre-ensemble. Ce qu'a dit Djemila samedi est simple: pour faire vivre ensemble des êtres humains qui traînent avec eux leurs particularismes, il faut miser sur la base de ce qui peut leur être commun, de ce qui transcende les différences. La laïcité sert cela car elle est neutre et s'appuie sur l'universel. Et l'universel transcende le particulier.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 novembre 2013

    Je crois avoir trouvé des liens qui relient tous ces personnages nébuleux de Québec Solidaire.
    M. Amir Kadir, originaire d'Iran.
    Mme Alexa Conradi, ex présidente de QS a sa fondation, en 2008.
    Mme Dalida Awada, origine de famille Chiite riche Libanaise, et travaillant pour QS.
    http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/lequebecvote/archives/2008/11/20081107-061100.html
    Bridges Association, les Ayatollahs militants a Montréal, qui rendent des comptes a l'Ayatollah Sistani en Irak et Ayatollah de l'Iran.
    Vous pouvez voir Mme Awada, et autres islamistes que nous voyons dans nos médias.
    Regardez la vidéo inséré dans l'article.
    Vous pourrez constater;
    Que les clercs et Imams qui rendent des comptes a l'Arabie-Saoudite, qui se chamaillent entre eux, cependant, s'unissent et travaillent ensemble pour islamiser notre société.
    http://www.postedeveille.ca/2013/11/quebec-dalila-awada-et-autres-midinettes-du-voile-et-l-association-bridges.html
    Je ne serais pas étonné, que Mme El-Ghadban, qui a écrit l'article dans Le Devoir, pour discréditer Mme Benhabib, a le même objectif que ces personnages nébuleux, ou elle est tout simplement soudoyée, car les enveloppes brunes circulent amplement dans ces milieux nébuleux, pour subvertir nos politiciens et autres décideurs de notre société.
    Vidéo;
    Qui est Dalida Awada? A revoir pour rafraichir la mémoire.
    http://www.tagtele.com/videos/voir/140073/

  • Archives de Vigile Répondre

    27 novembre 2013

    Bravo pour votre article, afin de régler les pendules.
    M. Thomas Jefferson, ancien président des États-Unis, a déjà dit; "Une nation qui pense demeurer IGNORANTE et LIBRE, se trompe, cela n'a jamais existé et n'existeras JAMAIS"
    TIRER sur les messagers, plutôt que d'essayer de se renseigner sur cette idéologie répressive est plus facile.
    C'est de la PARESSE INTELLECTUELLE. Malheureusement, nous avons beaucoup trop de ces individus exhibant leurs titres universitaires pour se donner une crédibilité. Je remarque, que souvent ce sont ceux qui ont le moins de perspective face a ce danger qui est l'islam.
    Nous avons la chance a notre époque de se servir d'internet pour se renseigner, pas besoin de se déplacer pour aller prendre le pouls de la situation directement sur place.
    Vous parlez des 200 milles morts, mais pensez aux nombres de blessés, le nombre d'Algériens qui ont du fuir leur nation et les multiples atrocités des islamistes, les nombreux traumatismes psychologiques, etc..
    Pour ces émigrés qui ont du fuir leur nation, pas besoin d'aller sur place pour constater que le même patern se répète ici au Québec. En Algérie cela a commencé petit a petit, 1, ensuite 2, trois, etc..comme le dit aussi, M. Aldo Sterone, ex Algérien.
    M. Jacques Brassard a une bonne expression sur la paresse intellectuelle, il dit; AVEUGLEMENT PATHOLOGIQUE, rien de moins.
    M. Kadir, souffre aussi, de cet aveuglement pathologique, car il est beaucoup mieux placé que nous, comme Québécois, sur la doctrine totalitaire islamique, pour la dénoncer.
    Avez vous déjà pris connaissance que M. Kadir, a pris quelques minutes de son temps pour dénoncer cette doctrine asservissante qui gère en Iran, son pays d'origine?
    Moi, NON
    Cependant, il prend souvent, plusieurs minutes pour dénoncer d'autres dirigeants, beaucoup moins répressifs, que ceux qui gèrent en Iran.
    http://blogjacquesbrassard.blogspot.ca/2009/11/aveuglement-pathologique.html
    M. Aldo Sterone, l'aveuglement de la France, sur l'islamisme. Cependant, son message s'adresse a tout les occidentaux.
    http://www.postedeveille.ca/2012/03/aldo-sterone-sur-l-aveuglement-de-la-france-face-a-l-islamisme.html

  • Archives de Vigile Répondre

    27 novembre 2013

    Bravo pour l'article!
    Quand j'entends Michel David ou que je tombe sur ses propos, je suis hanté par le mot éteignoir. Il me fait penser à ces critiques de cinéma qui détruisent systématiquement tout ce qu'ils voient afin de nourrir leur égo. Michel David est un éteignoir du Québec.
    Lorsque j'entendais les propos d'Amir Khadir il y a déjà plusieurs années, il m'éblouissait. Les années ont passé, et Khadir n'a pas su saisir les plus hauts intérêts du Québec. Il est dépassé, sa position sur le petit voile en CPE est inacceptable ce qui en fait récemment à mes yeux un éteignoir du Québec.
    La position voilée de la FFQ deviendra tôt ou tard indéfendable.

  • Jean Archambault Répondre

    27 novembre 2013

    Merci, monsieur, pour ce commentaire.
    Quant à Michel David, depuis plusieurs années, il n'est plus un journaliste mais bien une vedette médiatique au service de sa cause.
    J'appuie fortement la position de madame Djemela Benhabib et je l'estime courageuse d'affronter ce quatrième pouvoir. Lorsque madame Conradi et monsieur Khadir quittent un débat, c'est la preuve qu'ils ne sont plus à Radio-Canada bien entourés de journalistes complaisants. L'argument des faibles, c'est la fuite en avant et de crier au loup.

  • Laurent Desbois Répondre

    27 novembre 2013

    Djemila Benhabib ou…
    Andrée Ferretti, 25 novembre 2013
    … voir plus loin que le bout de son nez.
    http://www.independantes.org/2013/11/25/demila-benhabib-ou/
    Ce que ne comprend pas – ou fait mine de ne pas comprendre –
    la professeure de philosophie, c’est précisément que l’expérience de Djemila Benhabib l’amène, en vraie penseuse, à voir plus loin que le bout de son nez la menace réelle que constitue, au Québec comme ailleurs dans le monde, l’implantation de l’idéologie et de l’action des intégristes musulmans.
    L’expérience de Djemila Benhabib est urgence. Une conscience aigue de la nécessité de s’opposer dès le premier signe de son apparition à la mécanique de destruction des bases de la civilisation moderne. S’opposer au voilement des femmes qui fait de celles-ci des alliées de l’intégrisme, en tant qu’elles sont internes à la mécanique parce qu’elles ne peuvent en démasquer le fonctionnement, ne peuvent même pas le vouloir, est la voie obligée, empruntée par Djemila Benhabib. Une vraie philosophe sans le titre, ne serait-ce que celui de professeure de cette discipline. Une Québécoise si tragiquement soucieuse de l’avenir de la nation québécoise qu’elle en perçoit jusqu’à la moindre ombre toute entrave à sa marche vers la liberté.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 novembre 2013

    Bravo pour cet article et bravo pour votre soutien à Djemilah. Le dossier est clair et cette charte doit être réalisé. Merci pour cette projection d'un avenir inquiet, que peuvent nous réserver ces intégristes du Coran.

  • François A. Lachapelle Répondre

    26 novembre 2013

    La chronique de Michel David dans Le Devoir du 26 novembre 2013 m'a poussé à lui écrire ce courriel que je lui ai envoyé.
    La conclusion de votre chronique dans LE DEVOIR d'aujourd'hui, chronique intitulée « Respirer par le nez », citant le rapport Bouchard-Taylor est plutôt castrante et stérile socialement parlant (pléonasme, je sais). Votre texte commence par: « Qu’on laisse aux forces policières le soin ... » Le cas du crime d’honneur de la famille Shafia, résidant à Montréal, est un bel exemple de dossier policier.
    Et votre citation se termine par, je cite: « Pour le reste, les Québécois ont le devoir de traiter équitablement les citoyens sans reproche.» La stérilité de votre position vient de l’étau suivant dans lequel vous immobilisez la réflexion des Québécois: d’une part, il y a les dossiers policiers, et d’autre part, il y a les devoirs des Québécois.
    D’ailleurs, nous ramener à Bouchard-Taylor qui a déposé son rapport final le 22 mai 2008 est dégradant. On sait mieux en 2013 que le choix de Jean Charest des deux commissaires était intentionnel, à savoir mettre le couvercle sur la marmite des accommodements raisonnables.
    Avec Bouchard-Taylor, il ne doit pas y avoir de débat, de prise de conscience des valeurs québécoises autres que l’acceptation en silence de tous les caprices demandés par les immigrants. Selon Taylor, même la sharia devrait avoir droit de cité au Canada. Aucun respect, aucune fierté envers ce que la société du Québec a construit depuis 1608 avec l’installation permanente de Champlain au pied du Cap Diamant.
    Où est l’espace de liberté de parole, parole et débat que les Québécois n’ont pas l’habitude de pratiquer avec ténacité. À l’exception des sports, la parole québécoise est retenue à cause de sa sclérose intellectuelle, son mépris pour la culture et l’éducation. C’est le mot «chicane» qui stigmatise l’inconfort, même l’infirmité du Québécois moyen à discuter, à s’exprimer avec des idées claires comme le disait Boileau. Pour moi, le mot «chicane» devrait être remplacé par le mot « négociation».
    En ce moment du débat autour du projet de loi 60, la société québécoise a besoin d’air et de liberté pour évoluer en conscientisant ses valeurs. Il doit le faire à contre-courant du matérialisme global dans lequel nous baignons où seul la matière et l’argent sont maîtres absolus.
    Comme journaliste, vous arrivez avec une cloche de verre au lieu d’ouvrir les fenêtres. Vous taisez votre conscience devant les chaînes de « l’errance identitaire « . Vous vous faites l’exécuteur d’étouffer le débat parce que Alexa Conradi et Amir Khadir ont quitté la salle où l’on débattait de la laïcité du Québec. J'apprends aujourd'hui que vous n'étiez même pas présent au débat. Quelle lâcheté pour un journaliste professionnel.