La hargne idéologique

Ordre national du Québec

Les ex-Premiers ministres péquistes qui ont accepté les honneurs officiels
du Québec, selon un commentateur dans Vigile, «[...] se sont tous écrasés
les uns après les autres et ils sont désormais solidaires entre eux dans
leur refus de radicalisation et d’opiniâtreté, se respectant les uns les
autres dans leur repli, en allant s’incliner devant Jean Charest pour
quérir une insignifiante médaille. [...] Les chefs du passé sont devenus
des notables, récupérés jusqu’au dernier par le système.»
D’un point de vue strictement idéologique, donc faisant abstraction de la
vie réelle, peut-être peut-on porter un tel jugement. Sur le plan humain
cependant, il y a là quelque chose de tout aussi réducteur que les
condamnations portées, dans la défunte Union soviétique, contre tous ceux
qui, à un moment donné, ne correspondaient plus à la ligne du Parti. D’un
seul trait de plume, les services qu’ils avaient pu rendre à la cause, au
pays ou au Parti étaient rayés, oubliés, niés : ils n’avaient jamais
existé. Leur photo et leur nom disparaissaient des murs, des manuels
scolaires et même des archives officielles. Ils étaient devenus des
"traîtres objectifs", même pour les jours où ils avaient tout risqué au
service du Parti et de son idéal; tout leur passé devait maintenant
s’interpréter à la lumière du geste, de la parole ou de l’omission qu’on
leur reprochait. Ils étaient devenus des prédestinés à la trahison,
rejetés dans le néant de la non-existence.
Parmi les hommes ainsi inscrits dans l’univers du procès par le
commentateur, avant même d’occuper le siège de Premier ministre, la plupart
avaient consacré plusieurs années de leur vie à la cause qui nous anime.
Une fois élus, même les moins intéressants, et quel que soit le résultat de
leur action, on trimé, bon an mal an, au moins deux fois plus de leur temps
dans leur double fonction que n’importe quel travailleur, ouvrier ou
professionnel. Plus souvent qu’à leur tour, ils ont été critiqués,
vilipendés et à l’occasion traînés dans la boue, même et surtout lorsqu’ils
agissaient; c’est la règle. Certains y ont laissé une partie de leur
santé, perdu leur famille immédiate. Ils ont quelquefois connu la gloriole
ou même une certaine gloire, toujours éphémère et ambigüe; en revanche,
leurs nuits et leurs petits matins leur ont souvent apporté beaucoup
d’inquiétudes et d’angoisse. Au fil des ans, ils ont subi des amitiés
brisées, des fidélités rompues, des trahisons et de l’incompréhension à la
mesure de leurs responsabilités. Ils ont certes commis des erreurs aux
conséquences proportionnelles au pouvoir qu’ils détenaient, avec la même
bonne foi que ceux qui les honnissent en ont commis à leur échelle propre.
Qu’ils aient choisi d’être ce qu’ils ont été ne réduit en rien l’énergie
qu’ils ont consacrée à leurs fonctions. Même les moins méritants, les
moins aimés, les moins admirés ou les moins respectés ont embarqué dans
cette aventure parce qu’ils avaient, entre autres motivations, celle de
servir ce qu’ils croyaient être le bien commun, motivation probablement
jamais exclusive, mais l’est-elle davantage chez ceux qui les méprisent
aujourd’hui? Sauf les monomaniaques, qui ne vit que pour une idée fixe?
Leurs contempteurs auraient voulu des surhommes et sont tout marris de n’y
découvrir que des hommes semblables à eux.
En acceptant de recevoir un honneur symbolique, même de la main d’un
ennemi aux intentions peut-être discutables, ils auront, au pire, reçu
l’hommage que le vice rend à la vertu et, au mieux, compris que, par
quelque chemin qu’il ait passé, cet honneur venait aussi, malgré ce que
pourrait en penser celui qui le leur a décerné, de l’inconscient collectif
national. Ils auront eu le tort, aux yeux de certains, d’oeuvrer pour
l’ensemble des citoyens, non seulement pour la cause, et d’apprécier qu’on
reconnaisse solennellement leur contribution au moins une fois.
Interpréter leur acceptation dans le sens que lui donnent le correspondant
cité plus haut et d’autres aussi, c’est projeter son dépit, son amertume et
sa rancoeur de n’avoir pas vu son rêve réalisé sur des boucs-émissaires.
C’est leur faire porter le poids entier du drame collectif. Après tant de
millénaires où la race humaine aura cru évoluer, les réflexes primitifs
nous hantent encore.
On peut légitimement critiquer, mêmes durement, certains gestes de ces
ex-Premiers ministres. On ne peut absolument pas réduire leur existence et
la complexité de la vie humaine à cela.
Raymond Poulin
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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15 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juillet 2008

    M. Poulin
    J’ai beaucoup détesté l’ancien maire Drapeau. J’étais jeune et indépendantiste. Et malgré que j’aie travaillé à l’Expo 67, comme beaucoup d’autres étudiants de ma génération, malgré que plus tard, j’aie travaillé au chantier de construction du site olympique des Jeux de 76 (autre grand projet du maire Drapeau), il m’était toujours apparu comme le parfait vichyste canadien-français. Son discours-réponse au « Vive le Québec Libre » du grand général de Gaule en 67, m’était apparu---m’apparait encore--- comme nous « rapetissant ».Il y avait là comme un manque de grandeur, d’honneur. Et pourtant, alors même que le vieux Québec, à Montréal, ouvrait grand les bras au monde entier (et en cela il n’était pas replié !ni frileux ethniquement), dès 1967(les décisions de la tenue et de la mise en organisation de l’Expo 67 sont antérieures et n’ont rien à voir avec un nationalisme « québécois » alors très embryonnaire) le vieux nationalisme canadien-français se mélangeait là, aux alentours de 1967(je n’oublies pas Barbeau, Marcel Chaput ,bien d’autres)au nouveau nationalisme québécois. Déjà !
    La popularité du maire Drapeau m’apparaissait alors comme une énigme. Mais, très franchement, le détester me suffisait : j’avais travaillé à l’Expo 67, et, alors, je travaillais au chantier du site olympique.1974-5. Je le voyais, quelque fois, le samedi matin surtout, venir faire son tour au chantier. Il était seul, silencieux, et semblait admiratif .Nous travaillions alors 7 jours par semaine. Non-stop. Je reconnaitrai maintenant qu’il ne devait pas travailler moins lui-même. Mais de bien plus longtemps encore !
    C’est un vieux commerçant, de ma belle- famille, M. Paré (je tais le prénom) qui m’a indiqué à cette époque, une piste d’explication. Ça valait ce que ça valait. Je la soumets ici maintenant très modestement. Sous plein de réserves. Jeune, ce vieux commerçant avait été fasciste. Mais militant. Pas sympathisant. Une bibitte rare. Cela m’avait intéressé. Nous étions alors au milieu des années 70.Il racontait qu’il avait chahuté et cassé des gueules de « socialissss » à l’époque. Vous voyez le genre. Il avait été arrêté, mis sous surveillance, en détention soft, pendant la guerre 39-45. Petit dossier à la suite. Sur la devanture de son commerce, (à Montréal, coin Pie IX et Ste-Catherine) un petit écriteau : Vive la république de Montréal. Depuis lors maniaque de politique. Et, jusqu’à son décès, toujours à côté de la plaque !
    Rien de si intéressant, ni facilement vérifiable, concernant M.Paré. Mais concernant Jean Drapeau, j’avais trouvé les commentaires de Paré intéressants.
    Jean Drapeau, lui, avait puisé au vieux fond nationaliste canadien-français lorsque, jeune, il avait rendu service à d’innombrable gens modestes (avocat-conscription), qui lui en avaient gardé longtemps leur fidélité. Très longtemps. Drapeau avait été « terrain » montréalais. Ce fut ma clef concernant le maire. Ce peuple modeste que nous étions, n’était pas fasciste. Ne l’avait jamais été. Malgré ce que laissait entendre Trudeau à l’époque. Mais il était depuis longtemps fidèle en diable à Jean Drapeau ! Mais fidèle, tout simplement. Et, fidèle, il l’est encore et toujours ! Mais, maintenant, en 2008, ce peuple là est québécois. Ou plutôt, il cherche encore à l’être de plus en plus, québécois. Mais il n’est plus appuyé. Il les cherche ses appuis. Le plus souvent, ses partis politiques provinciaux se défilent, en promettant toutes sortes de mesures qui temporisent, qui le distraient de lui-même, et qui passent le plus souvent par les juges et les fonctionnaires. Quand ce n’est pas par des commissaires ! Mais y-a-t-il un seul peuple sur terre qui a jamais été libéré par des fonctionnaires ?
    Il faut plaider, en effet, pour la politique. Radicalement. Pour une politique nationale qui soit radicale. Pas pour l’administration d’un peuple, ni sa prise en charge nationale, ni nationaleuse, ni B.S., qui ne serait qu’une autre forme d’assujettissement. Et surtout pas, surtout pas ! Pour une pastorale étapiste non plus…Çà, définitivement ! Mais une politique énergique, raffermie et morale, oui, morale, car, enfin, notre peuple si fidèle, malgré qu’il soit colonisé, et qu’il sache qu’il l’est, il n’en est pas moins intelligent. Il est accablé de mille et une choses, soit, de Gesca et tout le tralala, tant qu’on voudra, mais il n’est pas ignorant. Nous ne sommes pas ici au Québec dans le Tiers Monde ! A l’instant même, Vigile en témoigne !
    Jean Drapeau a reçu naguère---simple maire--- toute la légitimité politique nécessaire, tout l’enthousiasme, à ses grands projets, en respectant cette intelligence du cœur. Et même si j’ai encore la même aversion à l’endroit de tous les collaborateurs démissionnaires que notre société peut produire, du moins je crois qu’il faut faire la part des choses souvent et en certaines occasions en particulier. Il le faut bien ! A plus forte raison, cela tombe sous le sens, et cela n’est pas du blabla, lorsqu’il s’agit d’anciens éminents acteurs de notre « famille » politique ! La hauteur et la grandeur commencent quelque part ! Parfois, à partir de bien petites choses ! Le contraire, ici, justement, qui consisterait à mélanger toujours les genres, politique et idéologie, AJOUTERAIT à l’accablement que nous dénonçons si promptement dans Vigile. Au minimum, Il en va de ce qu’on appelle le sens politique le plus élémentaire...et qui peut bien se passer de TOUJOURS être idéologique Il n’y a pas d’exclusive.

    J’appréhende ce jour où les indépendantistes devront ou tout assumer, ou tout renier. J’espère que nous serons vainqueurs. Il le vaudrait mieux ! Nous le serons. Alors, après avoir… soupiré un peu, il faudra bien tout assumer : Paré, Drapeau et bien d’autres.
    Les indépendantistes sont les plus fidèles, en effet.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juillet 2008

    Au Québec, le nationalisme est séquestré*

    « Après 30 ans de débats sur la souveraineté, 18 ans de pouvoir pour les souverainistes et 2 référendums, le Québec n’a jamais été aussi mal préparé pour faire la souveraineté. » Albert Bertrand
    Un des aspects les plus révélateurs dans l’exercice démocratique au Québec depuis l’événement de la prise du Pouvoir par le PQ en 1976, est qu’à chaque fois que le nationalisme politique et économique perd ce même pouvoir, les profédéralistes se renforcent exponentiellement par l’action de gouverner et de contrôler l’administration publique en conquérant plus d’espace politico-économique soustrait à ce même nationalisme québécois, espace d’autorité qui sera employé sans égards contre les intérêts généraux des Canadiens français, puisque ce sont eux, en majorité, qui ont fait de ce nationalisme fondamental et anticentraliste fédéral, depuis les années soixante, l’instrument politique indispensable à leur survie collective.
    JLP
    Vive le Québec libre de caciques, de tricheurs de la politique, de traîtres et de pilleurs des ressources fiscales et naturelles
    ______________________
    *. Voici une information qui révèle clairement la crise sociale, la dérive économique et l'échec collectif dans lesquels se trouve le Québec en raison de la trahison de ceux qui ont eu la responsabilité nationaliste du pouvoir politique : «S’il s’agissait d’une usine et que 30% de la production était à mettre au rebut, un comité de crise serait mis sur pied pour redresser la situation. Là, c’est sûr qu’on parle d’enfants et non de chaîne de montage et que la comparaison s’arrête là. Mais sans diplôme, où vont-ils trouver un emploi dans cette économie aujourd’hui basée sur le savoir et de moins en moins sur la forêt ou le secteur manufacturier?». Pour plus de détails, voir l'article Un taux d’obtention de diplôme inquiétant publié à cyberpresse le 3 juin 2008.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juillet 2008

    Je rêve du jour oû les indépendantistes compteront dans leur rang des gens de la trempe de Jean Chrétien et de Paul Desmarais. Je n’aime ni l’un ni l’autre, mais ce sont des gens qui se battent pour gagner. Des gens qui ont une cause, des objectifs et qui se donnent les moyens de leurs ambitions.(Gilles Verrier
    Ces deux-là ne savent se battre que pour eux-mêmes. Ce qu'ils ont fait et font ne l'est que pour leur petite personne. Une personne qui fait pour tout un peuple, qui libère ce peuple de la domination, c'est exceptionel. Ces deux-là n'ont qu'exploité la situation de faiblesse des Québécois pour servir leurs intérêts égoistes. C'est pourquoi Desmarais a réussi au Québec et pas en Ontario où il est né. C'est pourquoi Chrétien a réussi grâce à Desmarais.
    Il n'y a rien de grand chez ces exploiteurs et traîtres envers les leurs. Ils ne se sont pas donner les moyens, ils les ont arrachés des mains des faibles qui en avaient plus de besoin.
    Ils sont ce qu'il y a de plus laid dans ce monde.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juillet 2008

    Quand il s’agit de sa famille culturelle, la nation québécoise, la partisanerie devrait céder le pas au pays.(L.P.)
    Lorsque la communication disparraît, alors la famille disparraît et la culture avec.
    Joseph Facal dit dans son dernier article qu'en régions on se préoccupe moins de la situation du français, mais s'il a raison qu'ici on ne craint pas une diminution des gens qui le parlent, parcontre nous sommes de plus en plus conscients de la pauvreté de l'information disponnible dans cette langue. Le centre économique et du savoir, Montréal, ne produit pas suffisament d'information en français. Nous-nous tournons de plus en plus vers l'anglais pour pouvoir nous informer !
    C'est ce même principe qui s'applique aux immigrants de Montréal et qui n'adopteront pas le français à cause de sa pauvreté en contenu.
    Toute la sphère médiatique québécoise est d'une pauvreté affligeante. Ce n'est pas par partisanerie, mais par ignorance qu'ils ne votent pas pour le pays. Il y a des pays du tiers monde dont les peuples sont plus informés et cultivés. Au Québec, on maintiens les Canadiens français dans l'ignorance de l'information stratégique comme l'économie et la politique internationale et surtout locale.
    Les immigrants instruits qui arrivent ici le voient bien. Ils vont apprendre le français pourquoi ? Lire La Presse ? Regarder TVA ? Le Journal de Montréal ? Pourquoi apprendraient-ils la langue de celui dont les médias sont entièrement contrôlés ?
    Nous avons porté un parti indépendantiste au pouvoir en 1976 ! La nationalisation de l'électricité dans les années 60 ! Nous étions plus instruits et cultivés sous les frères des écoles chrétiennes ! Je me souviens de nos après-midi au local du commité étudiant, en 73, à discutter politique internationale intensément, au secondaire ! Nous étions politisés !
    Nous trouvions l'information en français et la produisions aussi. René Lévêques nous enseignait l'hydro à la télé et Pierre Nadeau nous renseignait sur la politique sans tourner les coins. Il y avait une diversité de sources dinformation. Ce n'est plus le cas aujourd'hui au Québec. Ce n'est plus le cas aujourd'hui dans chaque pays individuelement, mais l'internationalisation de la langue anglaise permet une certaine diversité de sources d'information. Ce serait notre cas aussi si nous étions réseautés médiatiquement avec toute la francophonie mondiale, mais nous ne le sommes pas.
    La langue était vivante il y a 30 ans.
    Il ne devrait même pas être nécessaire d'obliger ou forcer l'apprentissage du français au Québec. La mort lente du français au Québec est un symptôme de la mort lente de notre culture. Nous avons cessé de cultiver et de nous cultiver en français. Nous sommes dépolitisés.
    Les deux partis d'alternance (maintenant la norme partout), PQ et PLQ, sont au service de l'élite au pouvoir (économique-médiatique). Il n'y a pas de place pour un troisième parti. L'ADQ devait prendre la place du PQ ou retomber dans la marginalité.
    L'éducation et l'éveil du peuple est entre nos mains, avec le peu de moyens que nous avons.
    Faudra être créatifs.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juillet 2008

    Je me suis permis de soulever une question politique. La cause de la faillite d'un mouvement souverainiste qui a monté jusqu'en 1995, là ou il a atteint son apogée puis décliné, faute de représentants légitimes prêts à pousser la lutte de pouvoir entre les deux nations concurrentes au Canada jusqu'à l'indépendance. Cette question est d'une importance décisive pour la suite des choses. Premièrement, les conséquences de l' échec ont affaibli et continuent d'affaiblir notre nation et elle en paie un lourd tribut. Deuxièmement, pour relancer la lutte sur des bases solides, il faut identifier la cause de la déroute que nous nous sommes infligés. On me répond qu'il importe de respecter les ex-premier ministres. On me répond qu'il s'agit de hargne idéologique. On me répond que, comme dans le cas de Duplessis, on jugera éventuellement avec plus de modération les réalisations provinciales des ex-premier ministres. Du bla bla... tout comme s'il s'agissait des réalisations provinciales des ex-premier ministres.
    Y a-t-il des indépendantistes dans la salle intéressés à la prise du pouvoir et à l'exploitation de ce pouvoir d'État dans le sens de nos intérêts nationaux? Il ne semble pas. Sauf Gébé Tremblay, peut-être. Sauf René-Marcel Sauvé, sauf des gens, peu nombreux, au PI et ailleurs. Il faut le reconnaître, les Québécois n'étant pas des gens de pouvoir, en ayant toujours été exclu, quand on soulève ces questions, ils regardent ailleurs. Je rêve du jour oû les indépendantistes compteront dans leur rang des gens de la trempe de Jean Chrétien et de Paul Desmarais. Je n'aime ni l'un ni l'autre, mais ce sont des gens qui se battent pour gagner. Des gens qui ont une cause, des objectifs et qui se donnent les moyens de leurs ambitions. Ils ne s'écrasent pas au moindre échec. Mais comme la tradition des Québécois est nettement plus forte en pastorale qu'en politique (sauf la politique de notre carré de sable, bien entendu!), on a du chemin à faire.
    Gilles Verrier

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juillet 2008

    Monsieur Tremblay,vous avez partiellement raison. La phrase ¨bien que nous ayons perdu deux référendums¨en dit long sur la qualité de notre vote aussi.Quand il s'agit de sa famille culturelle, la nation québécoise, la partisanerie devrait céder le pas au pays. Il est malheureux que tous les chefs de parti ne se rallient pas à cet objectif. Mais je crois qu'il y a progrès dans la population. Cependant, comme vous le dites si bien, la chaine de quotidiens en liaison avec R-C. n'aide pas la cause avec ses camion de la Brink's. Mais l'éducation de l'électeur viendra a bout de ces épouvantails. Il faut vaincre des médias aussi pour gagner le pays.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juillet 2008

    Avant de lancer la pierre aux autres examinons de quelle manière nous votons.(L.P.)
    De quelle manière nous votons ?
    Nous avons donné, de 1976 à 2003, 20 ans de pouvoir au parti indépendantiste PQ et 10 ans au PLQ.
    Bien que nous n'ayons pas remporté de victoire aux deux référendums, en ces 20 ans de pouvoir d'un parti indépendantiste nous avions en 2003 perdu tout contrôle de nos médias et de nos institutions d'enseignement. C'est à dire la perte totale du pouvoir de l'information. De plus, il ne restait plus rien du mouvement indépendantiste. Pas même le semblant d'une cellule organisée.
    En 20 ans d'un gouvernement indépendantiste en pleine révolution de l'ère de l'information.
    Nous avons mal voté, nous ?
    S'aurait été moins pire avec 20 ans de PLQ et 10 ans de PQ ?

  • Michel Guay Répondre

    2 juillet 2008

    J'avoue que c'est délirant de voir les défenseurs du Québec se faire honorer par les destructeurs du Québec , voleurs de référendums c'est à dire les Irlandos fédéralistes à tous prix charest et les trois Johnson .. Cette récupération politique devait gêner au plus haut points nos chefs indépendantistes .

  • Raymond Poulin Répondre

    2 juillet 2008

    Monsieur Verrier, quant au leadership et à la stratégie, je partage entièrement votre avis. Comme vous dites, le problème ne tient pas des personnalités.
    C’est justement la raison pour laquelle je me suis élevé contre des attaques dont la formulation me parait viser les personnes plutôt que leur oeuvre au moment où ils exerçaient la fonction de Premier ministre, à moins de soutenir que le fait d’accepter ou de refuser un honneur officiel longtemps après leur retrait de ce poste doive être interprété en fonction de leur conviction indépendantiste, alors qu’il s’agit d’une distinction remise par l’État, quel qu’en soit le Premier ministre; je crois que la majorité des citoyens sont capables de faire la différence et ne s’imaginent pas que Parizeau, par exemple, aurait renié ses convictions parce que cette distinction provient des mains de Charest. Quant à votre ironie, qui identifie mon texte au discours d’une dame patronesse ou quelque chose d’approchant, c’est de bonne guerre; il pourrait s’appliquer en gros à Charest aussi? Oui, à titre d’être humain ayant exercé la fonction de Premier ministre, même s’il est, idéologiquement, un ennemi.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juillet 2008

    Les Partis qui restent longtemps au pouvoir commettent plus d'erreurs que ceux qui n'y passent qu'un mandat , ils ont tendance de plus à s'y accrocher. Lorsque que le pouvoir change de main certains irrités, lancent jugement et invectives aux politiciens qu'ils ont élu trop longtemps. Le premier jugement , un peu émotif est corrigé par l'histoire 50 ans plus tard quand les adversaires se sont refroidis d'une manière ou d'une autre. Quand Jacques Hébert disait avec des jurons en pleine télé qu'il haïssait Duplessis et ce 40 ans après l'événement, il ne faut se surprendre de rien. Pourtant Godbout s'est reproché d'avoir cédé les pouvoirs de taxation du Québec au fédéral en temps de guerre, lui le créateur d'Hydro-Québec, et c'est Duplessis qui a agit unilatéralement avec la double taxation pour forcer le recul d'Ottawa. On oublie les bonnes politiques de nos élus et ne retient que les erreurs. Est-ce lassitude d'un gouvernement qu'on a gardé trop longtemps au pouvoir pour qu'il fasse trop d' erreur? Avant de lancer la pierre aux autres examinons de quelle manière nous votons. Le manichéisme simpliste de la vertu totale et du damné est naïvement présent chez l'électeur inconscient, dans les journaux partisans surtout les chaînes qui cherchent la cote.La fraternité la réflexion et la résistance passive à la Ghandi quelque fois, nous donneront un pays pour notre nation québécoise si nous persévérons sans fanatisme et sans excès à bâtir. Les invectives à madame Marois, par exemple, qui pullulent dans les chroniques ne construisent rien. Elles ridiculisent la cause aux yeux des hésitants qui ne veulent pas s'associer à l'immaturité. Mêmes les débats d'idées trop agressifs deviennent par le ton, des attaquent contre les personnes. Quand le débat est trop passionné, il faut laisser macérer 24 heures avant de revoir son texte et être à l'écoute des autres opinions, surtout les opposants pour les peser et les évaluer. On y trouve souvent quelque chose...

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juillet 2008

    M. Poulin, je ne sais si vous êtes conscient à quel point votre analogie à la révolution bolchévique, financée par l'élite capitaliste mondiale, est pertinente à notre situation. Vous pouvez imaginer toutes les fantaisies qui se retrouveront dans nos bouquins d'histoire suite à cette consécration provinciale des Premiers Ministres péquistes par un Jean Charest témoin à la consécration nationale du capitaliste Paul Desmarais par la Grand Croix de la Légion d'Honneur de France.
    Non, M. Poulin, il n'est pas question d'idéologie ici, mais de la bien triste réalité. Ces anciens Premier Ministres nous laissent un Québec complètement dominé, à tous les niveaux institutionels étatiques et privés, par l'ennemi.
    Cette faveur de Charest, ils l'ont bien mérité.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juillet 2008

    Monsieur Poulin, Vous avez écrit un beau texte dont plusieurs extraits pourraient servir à l'occasion d'une prochaine cérémonie de remise des médailles de l'Ordre du Québec. Tout ce que vous avez écrit (ou presque) pourrait d'ailleurs s'appliquer à Jean Charest qui en sera vraisemblablement le prochain récipiendaire. Il est vrai que la tâche de premier ministre est lourde de responsabilités. Elle peut priver de sommeil, le rendre moins réparateur, voire angoissant. Il y a rien dans tous ces entendus sur lesquels vous désirez insister qui me défrise.
    La question de la désertion du leadership politique face à la cause de la souveraineté nationale reste toutefois entière. Cette désertion est maintenant admise assez largement, Jacques Parizeau lui-même ayant reconnu que s'il avait su la tournure que les choses étaient pour prendre il n'aurait pas démissionné.
    Je soutiens que le manque de persévérance, le repli, l'abandon de la défense de la cause alors qu'il aurait fallu maintenir le rapport de force de nation à nation, maintenir la pression jusqu'à l'indépendance ne tient pas des personnalités en tant que telle (l'erreur que vous faites en ramenant le débat aux bons sentiments) mais au dispositif politique propre à la mouvance péquiste. Celui qui est passé le plus proche de s'échapper de ce cadre politique conformiste dans lequel on ne peut se voir autrement que subordonné au Canada est bien sûr Jacques Parizeau; mais nous sommes encore loin d'une pensée politique dynamique de libération nationale qui aurait pu nous conduire à la victoire.
    Gilles Verrier

  • Raymond Poulin Répondre

    1 juillet 2008

    Monsieur Verrier, il ne s’agit certainement pas de couvrir un échec, à moins de ne retenir que ce qui fait l’affaire, mais de faire la différence entre les personnes et l’idéologie. Si vous appelez «jouer sur l’émotivité» le fait de tenir compte de l’humain et reléguez à la pastorale le fait de refuser qu’on traite les individus comme de simples mécanismes intégrés à la cause qu’ils défendent, notre différend est on ne peut plus clair. La politique, quelle que soit la cause défendue, n’exige pas de renier ce que nous sommes. Elle n’oblige pas non plus à traiter comme des traîtres ou des vendus, en bloc, ceux qui occupaient le premier plan lors des échecs successifs.
    Critiquer la stratégie, la tactique ou le jugement des tenants d’une fonction est une chose nécessaire et légitime. Attaquer leur intégrité et les vouer au mépris public en est une autre, à moins de prouver hors de tout doute raisonnable qu’ils ont mal agi délibérément ou trahi, au sens fort du terme.
    Raymond Poulin

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juillet 2008

    L'histoire de la Nouvelle-France conquise, puis du Québec, reproduisent périodiquement la trahison, ou si vous n'aimez pas le terme, le décrochage des élites nationalistes. Le dernier en date, c'est l'épisode dont nous vivons ces années-ci la triste fin. Après avoir entraîné 50% du Québec et 60% des Québécois dans l'aventure souverainiste on les laisse maintenant, depuis plusieurs années en fait, mariner dans leur jus. La direction politique constituée au fil des ans, au lieu de s'aguerrir, s'est massivement rangée du coté des abonnés absents. Nous en sommes réduits, à partir des fondements même de l'injustice et du manque de liberté politique dont souffre la nation québécoise, à recréer petit à petit un nouveau leadership. On ne peut que souhaiter que la préparation politique sera meilleure, car le nouvel échec historique a son origine dans la même faute d'appréciation politique des exigences de la lutte entre les deux nations qui composent le Canada. On ne peut souhaiter que les militants de longue date qui se targent d'avoir de l'expérience et de la sagesse rejoignent le nouveau leadership, participent à ses instances, et le fassent bénéficier de leur talent et de leur savoir-faire. Ce serait mieux que de continuer à jouer sur l'émotivité et d'user d'exemples exagérés pour couvrir un échec qui ne fait que traîner en longueur. Pour reprendre le mot de quelqu'un d'autre, nous sommes ici en politique et pas en pastorale.
    Gilles Verrier

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juillet 2008

    Totalement d'accord avec vous M. Poulin. Si ces ex-PM péquistes avaient attendu l'initiative des purs du PQ pour se faire remercier et/ou honorer, ils seraient morts bien avant. Plusieurs de ces purs là, aiment mieux les discréditer en passant leur hargne sur eux.
    Soyons fiers de tous les chefs du PQ en commençant par M. Lévesque jusqu'à Mme. Pauline Marois qui a la responsabilité de tenir le fort. Donnons lui la chance de faire ses preuves avant de lever une autre mutinerie et de la crucifier sur la place publique. Le PQ commence par élire un chef et se dépêche de le critiquer dès le lendemain...genre.
    Aie ! les smattes, vous venez pas d'élire votre ennemi pour taper dessus, ce devrait être votre guide. L'adversaire, c'est l'autre camp, vu ? Si les résultats ne viennent pas à la prochaine élection, vous avez l'expérience de ce qu'il faut faire fait que, an attendant, attendez "patientez" s.v.p.