Comment on nous manipule

La grande tromperie des sondages

S'ils insistent tant sur l'impuissance du mouvement indépendantiste à se réaliser, c'est que l’indépendance risque de se réaliser dans les prochaines années

La guerre ne fait que commencer

Depuis quelque temps, je me questionne beaucoup sur la pertinence des sondages démontrant hors de tout doute que l'indépendance ne se produira pas et pourquoi La Presse met tant d'effort à nous bourrer le crâne avec ces mêmes sondages supposément scientifiques. Cette incessante remise en question de nos élites fédéralistes a fait en sorte d’éveiller ma curiosité, et quoi de mieux que les chiffres et les statistiques pour combattre cette grande tromperie organisée. Vous comprendrez pourquoi, s'ils insistent tant sur l'impuissance du mouvement indépendantiste à se réaliser, c'est que l’indépendance risque de se réaliser dans les prochaines années. Commençons par la dernière élection. Comme à son habitude le PLQ est allé chercher ses électeurs captifs, environ 1.3 millions de personnes qui ne votent qu'en fonction de garder le Québec à l'intérieur du Canada. Ce nombre d'électeurs captifs varie très peu d'une élection à l'autre et rien ne permet de croire que Couillard fera mieux que Charest. Le PLQ est, depuis quelques années, le refuge des ultras fédéralistes. Ce nombre d'électeurs n'augmentera pas assez pour combler l'écart qui se creuse entre la population en âge de voter, qui augmente sans cesse, et son électorat traditionnel. Viendra un temps où le PLQ sera prisonnier de son idéologie. Soit il se tournera vers ses fidèles en se radicalisant, soit il tentera une percée chez les francophones. La première option me semble la plus plausible à voir le PLQ s’attaquer à la législation linguistique proposée. Lors du référendum de 1980 le camp du non a récolté un peu plus de 2 200 000 votes ce qui lui donnait 50% du vote des électeurs inscrits. En 1995, le camp du non récoltait 2 360 000 votes, mais 700 000 électeurs de plus se trouvaient sur la liste des électeurs inscrits. Ce résultat ne représentait plus que 46% des électeurs inscrits. Vous avez bien lu. Pendant les 15 ans séparant les deux référendums le camp du non a récolté un peu plus de 150 000 votes de plus que le résultat de 1980. Pendant ce temps, le camp du OUI est passé de 1 500 000 votes à 2 300 000 votes soit près 800 000 votes de plus qu’au premier référendum. Le camp souverainiste est donc allé chercher la très grande majorité des nouveaux électeurs pendant que les fédéralistes stagnaient et stagnent encore. Une tendance qui n'est pas un hasard. Notons que depuis 1995 il y a environ 900 000 personnes de plus sur la liste des électeurs inscrits. Cette tendance lourde risque de se poursuivre puisque le PLQ n'augmente pas ses électeurs depuis longtemps. Si une portion plus importante de nouveaux électeurs allait vers le PLQ sa base militante augmenterait d'autant, mais ce n'est pas ce qui se produit. Encore plus intéressant, si on calcule le nombre de vote du PLQ et de la CAQ lors de la dernière élection nous obtenons environ 2 400 000 votes soit à peu près le même nombre que lors du référendum de 1995. Notons qu'une partie de l'électorat de la CAQ est nationaliste. Il est très possible que plusieurs de ces électeurs votent OUI lors d'un éventuel référendum. Mon évaluation peut donc être plus haute que la réalité. Et même si le PLQ augmentait ses votes lors de la prochaine élection, il n'irait chercher qu'une partie du vote fédéraliste de la CAQ. Le vote fédéraliste n'augmenterait pas pour autant. Faisons maintenant le parallèle avec aujourd'hui. La meilleure mesure est la dernière élection. Le vote de la CAQ et du PLQ, les deux plus importants partis fédéralistes, atteignait 57% du vote populaire. Par contre, si on soumet ce même pourcentage aux 5.9 millions de personnes en âge de voter, il descend drastiquement à 43 %. Voilà qui est intéressant. Le pourcentage du vote fédéraliste par rapport aux électeurs inscrits est donc passé de 50% en 1980, 46% en 1995, et à 43% l'an passé. On constate donc une lente érosion du vote fédéraliste principalement dû à leur incapacité à aller chercher la jeunesse. Cette tendance devrait se poursuivre même si Couillard prenait le pouvoir avec la division du vote. On comprend mieux pourquoi le fédéral ne veut absolument pas d'un autre référendum et qu'il fera tout pour l'éviter. On comprend aussi pourquoi Desmarais inonde les pages de sa grosse Presse de sondages bidons sur la supposée fatigue des Québécois face à la question nationale. La population en âge de voter était de 5.9 millions en 2012 donc 6 millions d'ici quelques années. Environ 1.5 millions de personnes n'ont pas exercé leur droit de vote et le taux de participation était de 74%. Le taux de participation est toujours beaucoup plus élevé lors d’un référendum. Celui de 1980 était de 85% et celui de 1995 de 93%. Le sort du référendum se jouera donc sur ces 1.5 millions de personnes. On peut supposer, en constatant la tendance observée, que la très grande majorité de ces électeurs pencheraient du côté du OUI puisque ce sont surtout des jeunes qui ne votent pas aux élections. Si la tendance observée s’avère juste le OUI ira chercher la très grande majorité des nouveaux électeurs et le camp fédéraliste devrait obtenir environ le même résultat qu'en 1995. Lorsqu'on constate la stagnation du vote libéral, leur incapacité à trouver des hommes crédibles pour vendre la salade fédéraliste, on comprend vite que le temps joue pour nous et que les fédéralistes le savent. Mais le mouvement souverainiste possède la faiblesse de ses forces. Il rejoint toutes les couches de la société de là sa difficulté à rassembler ces individus dans un seul parti. La multiplication des partis souverainistes n’est pas une mauvaise nouvelle, mais un signe qu’il intéresse un plus grand nombre d’électeurs de différentes tendances. Le PQ a simplement perdu le monopole du message et n’arrive pas à imposer son agenda politique. Pour plusieurs de nos compatriotes, la cause est plus porteuse d’idéaux, si vendu par un individu avec lequel ils ont des affinités, Il faudra peut-être passer par un autre mandat libéral puisque Pauline Marois est incapable d’attirer la sympathie des électeurs. Malheureusement, l’histoire politique préfère certains personnages à d’autres. Il suffit de regarder ces chiffres pour constater que le mouvement souverainiste est bien vivant, mais qu’il faudra se méfier du fédéral parce que si un pauvre citoyen comme moi connaît ces chiffres, le fédéral en tient compte aussi, Il ne faut donc pas être surpris des tentatives du fédéral de s’attaquer au Québec afin d’affaiblir ses institutions et sa culture. La guerre ne fait que commencer. Source : http://www.quebecpolitique.com/elections-et-referendums/ Marius Julien Montréal



Laissez un commentaire



6 commentaires

  • Laurent Desbois Répondre

    6 juin 2013

    Surprise: les libéraux réélus en C-B!
    Serait-ce une autre division du vote de gauche ?
    Le parti libéral en C-B est en réalité le parti de droite Conservateur!
    NDP (39,47%) + Vert (8,01%) = 47.48%? libéraux 44,41%
    Le Parti libéral a remporté 50 sièges, le NPD 32, tandis qu'un vert et une indépendante.
    Avec l’union du vote de la gauche (NDP + Vert), Le parti Libéral aurait perdu 13 circonscriptions.
    Le résultat aurait pu être… Le Parti libéral 37 sièges, le NDP 45, 1 vert et 1 indépendante.
    Gauche, pas assez gauche ?
    Vert, pas assez vert ?
    Progressif, pas assez progressif ?
    En tout cas, ce n’est pas une division souverainiste-fédéraliste !!!
    À qui profite le crime?
    http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/05/15/elections-colombie-britannique-victoire-liberaux-christy-clark_n_3276824.html?ir=Canada%20Quebec&utm_campaign=051513&utm_medium=email&utm_source=Alert-canada-quebec&utm_content=Title
    Résultats par circonscriptions
    http://electionsbcenr.blob.core.windows.net/electionsbcenr/GE-2013-05-14_Candidate.html

  • Denis Julien Répondre

    6 juin 2013

    Tous les sondages ne donnaient pas cher pour la première ministre sortante de Colombie britannique et elle fut réélue haut la main majoritaire alors les sondages vous pensez bien où je me les mets!

  • Laurent Desbois Répondre

    5 juin 2013

    André,
    42%... le vote souverainiste ! Où est-il ?
    % du vote par parti x % des électeurs pour le OUI = % du vote pour le OUI de ce parti
    PLQ 33% X 5% pour le OUI = 2% du vote pour le OUI!
    PQ 29% X 90% pour le OUI = 26% du vote pour le OUI!
    CAQ 20% X 12% pour le OUI = 2% du vote pour le OUI!
    QS 9% X 59% pour le OUI = 5% du vote pour le OUI!
    ON 3% X 95% pour le OUI = 3% du vote pour le OUI!
    Voir page 7,
    http://www.ledevoir.com/documents/pdf/sondage_politique_qc_30mars.pdf

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2013

    Vous semblez oublier une toute petite choses monsieur Julien. Ce ne sont pas tous les QS qui voteraient oui, ni même tous les péquistes. Je prends pour acquis que chez les ON, ce serait 100%.
    AVe

  • Laurent Desbois Répondre

    5 juin 2013


    les jeunes québécois et l’identité québécoise
    Jeunes Québécois: “Canada, adieu !”
    http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/jeunes-quebecois-canada-adieu/7168/
    Nous avons vu dans le billet précédent que les Québécois dans leur ensemble s’identifient désormais à 60% comme “Québécois seulement” ou “Québécois d’abord”. Il s’agit d’un record historique, 20 points plus élevé qu’au référendum de 1980 et 10 points plus élevé qu’à celui de 1995.
    Or, chez les 18-24 ans, cette autoidentification québécoise atteint: 68%. Pour le reste, 13% se disent également Canadiens et Québécois et seulement 14% se disent “Canadiens d’abord” ou “Canadiens seulement”.
    Chez les francophones de 18-24 ans, le niveau est de 77%. (13% égal et 8,4% Canadiens)
    Association des études canadiennes, dont le directeur est Jack Jedwab.
    On s’attache au Québec, on se détache du Canada

  • Laurent Desbois Répondre

    5 juin 2013

    • 1965, 15% pour la souveraineté (Trudeau arrive à Ottawa pour sauver le Canada!)
    • 1980 référendum, 40% pour la souveraineté!
    • 1995 référendum volé, près de 50% pour la souveraineté!
    …….. 2011 60%?????
    La décanadianisation du Québec s’accélère
    http://www.vigile.net/La-decanadianisation-du-Quebec-s
    http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/la-decanadianisation-du-quebec-saccelere/7024/
    Alors, commente Jack Jedwab, “ce qui m’inquiète est que la totalité des groupes de moins de 65 ans se sentent très détachés du Canada”. Jack est, comme chacun le sait, un fédéraliste convaincu. Il a de bonnes raisons d’être inquiet.
    « Les fruits sont murs dans les vergers de mon pays. Ça signifie que l’heure est venue, si t’as compris… » Félix Leclerc