La grande séduction

les ministres de ce gouvernement trouvent le moyen de se quereller avec à peu près tout le monde.

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne


Une campagne électorale, c'est une période de séduction pour les candidats et les partis politiques. En général, tous essaient de se montrer sous leur meilleur jour, multipliant les stratégies pour faire découvrir les plus belles facettes de leur personnalité.

Cette campagne nous a permis jusqu'à présent de réaliser que, sous certains aspects, les membres du gouvernement ne sont pas toujours à l'écoute de la population, dont ils veulent pourtant obtenir un mandat majoritaire.
D'abord, les problèmes ont commencé avec Jean-Pierre Blackburn, qui s'est disputé avec le ministre Raymond Bachand au sujet des coupes mettant en péril la survie de plusieurs organismes de promotion économique; c'est aussi ce dossier qui a fait sortir de ses gonds, le maire de Québec, Régis Labeaume, qui n'en revient pas lui non plus de l'entêtement de Jean-Pierre Blackburn.
Ce sont presque tous les maires des villes importantes, tous les intervenants socio-économiques et le gouvernement du Québec qui ont interpelé le ministre Blackburn; mais rien n'y fit, la décision est irrévocable, le ministre est seul à penser comme cela, mais c'est lui qui a raison! Un point, c'est tout!
Une autre ministre s'est distinguée au jeu de «dis-moi qui a la tête la plus dure?» et, vous l'aurez deviné, c'est l'ineffable Josée Verner! En effet sa décision de moins en moins explicable de réduire l'aide aux artistes l'a conduite à un affrontement majeur avec la ministre des Finances du Québec, puis avec la ministre de la Culture, Christine St-Pierre.
Tous les artistes du Québec ont tenté de différentes façons de lui faire entendre raison, mais rien n'y fit! Encore une fois, c'est la ministre et seulement la ministre qui a raison, et tant pis pour les autres!
À la lumière de ces deux exemples, je me suis demandé comment on peut expliquer qu'en pleine période de séduction, les ministres de ce gouvernement trouvent le moyen de se quereller avec à peu près tout le monde.
La réponse: l'arrogance! En effet, seule l'arrogance, qui est le propre de ceux qui se sentent invincibles, peut conduire à une telle attitude, en pleine période électorale.
Les ministres conservateurs peuvent bien avoir l'attitude qu'ils veulent, ça les regarde me direz-vous, mais ce qui me préoccupe, c'est d'imaginer comment ils risquent de se comporter après avoir reçu ce mandat majoritaire qu'ils souhaitent pour quatre ans? Entre nous, je serais bien surpris qu'ils soient plus ouverts à la discussion et au compromis, lorsque la grande période de séduction sera terminée!
***
Michel Gauthier
L'auteur est un ancien leader parlementaire du Bloc québécois.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé