La grande noirceur, version Harper

Quel accès à l'information?

Tribune libre

La chronique de Manon Cornellier signée dans Le Devoir du 5 octobre 2013 sous le titre « Fuir la lumière » révèle encore une fois la politique voilée et malsaine de Stephen Harper. Voici donc l’élément déclencheur :
« Le premier ministre Stephen Harper s’est envolé pour l’Asie cette semaine avec, en poupe, un caméraman de CTV qu’il aurait préféré laisser derrière. Dave Ellis avait eu l’audace, lors du passage de M. Harper à New York, de poser une question au premier ministre.

Rien d’impoli. Une petite question toute simple. « Un commentaire, monsieur, au sujet des accusations contre [le député] Dean Del Mastro ? » Mais voilà, depuis que M. Harper est au pouvoir, son entourage interdit de façon stricte aux membres des médias de poser des questions durant les prises d’images. Un silence de plomb a donc suivi la question. »
Et Manon Cornellier de poursuivre : « Le même jour où M. Ellis osait poser sa question, la commissaire à l’information Suzanne Legault rencontrait en privé des douzaines de fonctionnaires fédéraux pour leur dresser un portrait désolant de l’accès à l’information à Ottawa. « Je vois les signes d’un système en crise, où des ministères sont incapables de respecter les obligations de base que leur impose la loi », disait-elle, citant plusieurs obstacles qui se sont dressés au fil des ans, certains inscrits dans nulle autre que la Loi sur la responsabilité des conservateurs. »
Une politique du secret qui a conduit à une augmentation phénoménale de 42 % du nombre de plaintes administratives au bureau de la commissaire à l’information au cours de l’année 2012-2013. À titre d’exemples, Mme Legault cite le cas d’un organisme public qui a demandé plus de 1000 jours pour répondre à une demande et d’un autre qui a tout simplement cessé de répondre.
Même son de cloche du côté du commissaire aux élections, Yves Côté, qui note dans son premier rapport annuel qu’il lui arrive régulièrement, pendant ses enquêtes, de contacter des individus qui ont des renseignements utiles, mais qui refusent de collaborer.
Or les commissaires n’ont qu’un pouvoir de persuasion et de recommandation et ce, même si les conservateurs avaient promis durant la campagne de 2006 de réformer la loi afin de donner plus de dents au commissaire dont les pouvoirs sont demeurés inchangés depuis sept ans.
Et Mme Cornellier de conclure : « Qu’il s’agisse de questions restées sans réponse ou de tactiques électorales impossibles à débusquer en temps opportun, la même logique est à l’oeuvre, celle du secret et de l’esquive. L’envers même de cette transparence et de cette responsabilité promises lors de la campagne qui a porté les conservateurs au pouvoir en 2006. »
http://www.ledevoir.com/politique/canada/389217/fuir-la-lumiere

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    6 octobre 2013

    Un gouvernement qui est au service d'une minorité de citoyens n'a pas le choix; il se doit d'être réservé si l'on peut s'exprimer ainsi.
    Les gouvernements qui se succèdent à l'intérieur du Système sont tous en général au service des nantis et du monde de la finance et des affaires, ce qui ne représente qu'une petite minorité de Canadiens.
    Cette attitude est tout simplement plus prononcée pour le gouvernement conservateur qu'elle l'était pour les gouvernements qui ont précédé.
    Il est illusoire de penser qu'il puisse y avoir un gouvernement voué au bien commun à l'intérieur du Système.
    De plus, plus l'écart de revenus entre riches et pauvres augmente à l'intérieur d'un pays, ce qui est le cas depuis plusieurs années au Canada, moins le gouvernement devient accessible.