La festivocratie

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Montréal su'l' party !






On parle beaucoup de la formule E et des ennuis qu’elle cause à Montréal.




Un quartier de la ville est bouché et ses habitants se sentent pris en otage. Les automobilistes sont exaspérés. En fin de semaine, ce sera un véritable foutoir.




Denis Coderre continue pourtant de fanfaronner. C’est dans sa nature, diront les cyniques.




Tourisme




Le problème, c’est qu’il traite un peu ceux qui s’exaspèrent contre cet événement de mauvais citoyens. Son message semble être : applaudissez ou taisez-vous !




Cette controverse a néanmoins une vertu. Elle nous montre à quel point une grande ville comme Montréal est de moins en moins pensée pour ses citoyens. C’est un peu comme s’ils sont de trop. On pourrait dire la même chose de toutes les grandes villes aspirées par le circuit de la mondialisation.




La ville, désormais, doit être pensée pour les touristes, qu’on veut attirer en grand nombre, comme si leur présence massive confirmait sa valeur et son importance planétaire.




Dans le cas de belles villes comme Québec, on vide peu à peu le quartier historique de ses habitants. La vieille ville n’est plus faite pour être habitée, mais visitée. C’est un décor vidé de son âme.




Dans le cas d’une métropole comme Montréal, qui n’est pas très belle, on mise plutôt sur la logique des festivals, pour impulser à la cité une forme de vitalité artificielle.




375e




D’un festival à l’autre, on se fait croire que la métropole est bouillonnante. C’est la quête de la fameuse visibilité internationale.




On oublie ainsi plus facilement à quel point c’est une ville décrépite. Le symbole de Montréal, ce n’est pas le festival, c’est le cône orange du chantier qui jamais ne se termine.




Mais on préfère oublier ! On va même jusqu’à célébrer un loufoque 375e anniversaire pour se donner une raison de plus de fêter.




Montréal, c’est le triomphe de la festivocratie.



 




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