Joseph Facal chez les Ayatollahs

La Fatwa

Il est pour le moins étonnant de voir un homme qui dénonce à tour de bras les Ayatollahs, prononcer, sans appel et à tout venant, des Fatwas contre des infidèles qui l’ont contrarié.

Chronique de Louis Lapointe

Joseph Facal le sait-il ? J’ai toujours secrètement rêvé de faire de la politique. Être député d’un comté. Qui sait, devenir ministre. Certains de mes lecteurs me voient même vêtir les habits de premier ministre!...
Maintenant que je suis un antisémite par association parce que je n’ai pas retiré mes textes de Vigile à l’instar de M. Facal, ma carrière politique est brisée et je devrai un jour ou l'autre faire amende honorable en m’excusant auprès du tribunal des bien-pensants d'avoir collaboré à un site haineux.
Luciano Del Negro ne manquera certainement aucune occasion de me le rappeler, comme il ne cessait jamais de me dire que le journal que je lisais, Le Devoir, avait jadis été antisémite et qu’il ne s’en était jamais excusé, comme lui-même avait dû se confesser de toutes ses frasques de jeunesse auprès des autorités compétentes à recevoir ses confidences et à les absoudre...
Bien sûr, Joseph Facal me répondra que lui-même a vécu une situation semblable, s'étant fait traiter de scab parce qu'il avait eu le malheur de jouer les briseurs de grève lors du conflit au Journal de Montréal.
Nous conviendrons tous que cela ne devrait pas trop nuire à sa carrière politique puisqu’il s’agissait d’abord d’un geste de courage visant à sauvegarder la liberté d’expression. Il devait aussi nourrir sa famille. Si les Québécois sont prêts à élire un scab comme député et à accepter qu’il devienne ministre, pourquoi un antisémite comme moi ne pourrait pas l’être lui aussi?
Il me répondra également que ma situation est différente de la sienne à d'autres égards, que je ne perds aucun revenu, puisque je collabore bénévolement au site de Vigile. Que son attaque contre Vigile ne saurait non plus nuire à ma réputation, puisque, contrairement à lui, je ne suis rien, du menu fretin, un sombre inconnu qu’il n’a jamais daigné lire, sauf peut-être lorsqu’on lui a dit que Vigile était devenu par génération spontanée un site antisémite.
Il est pour le moins étonnant de voir un homme qui dénonce à tour de bras les Ayatollahs, prononcer, sans appel et à tout venant, des Fatwas contre des infidèles qui l’ont contrarié. Une attitude qu’il reproche lui-même et à juste titre aux extrémistes musulmans.
Par son geste, comme ces Ayatollahs qui proclament sommairement leurs diktats, Joseph Facal nuit sciemment à tous les collaborateurs de Vigile.net. Étant un homme avisé, un professeur d’université et un ancien ministre par surcroît, il était parfaitement conscient de la portée de son geste lorsqu’il a décidé d'édicter publiquement sa condamnation, Les mauvaises fréquentations, jeter l'opprobre sur Vigile et tous ses collaborateurs.
Il peut très bien donner des leçons à tout le monde, mais lorsqu’il s’agit d’en recevoir ! Comme l’a si bien fait remarquer Antoine Robitaille dans Complément de réponse à Joseph Facal, Monsieur peut se permettre de jouer impunément les scabs, critiquer les journalistes, mais jamais ne l’a-t-on encore entendu au sujet de la tâche des professeurs et de la gestion des universités, le milieu où il travaille. Pour ce qui est de l’autocritique, on repassera !
Lise Payette n’est guère plus tendre à son égard lorsqu’elle compare l’étendue de son ego à la grandeur d’une patinoire. Êtes-vous souverainiste ? Ça dépend…
Joseph Facal a toujours raison...
Une attitude qui ne lui procure pas que des amis, comme ce jour dont il doit encore se souvenir où, devant un parterre de directeurs généraux et de présidents de conseil d’établissement du réseau de la santé et des services sociaux, je lui avais fait ravaler ses sempiternelles récriminations contre les Québécois en général et les jeunes en particulier.
Contrairement à Antoine Robitaille, je n’ai pas attendu d’être dans l’escalier pour penser à ce que j’aurais dû lui répondre, je me suis levé sur le champ et suis allé directement au micro. Si l’assemblée présente avait observé un silence de mort à la suite de sa présentation, les acclamations que j’ai reçues lui ont fait sarcastiquement et laconiquement répondre que j’étais mûr pour faire de la politique, plutôt que de poursuivre la discussion sur une piste plus optimiste comme je le proposais.
Vigile n’est pas un site antisémite, pas plus qu’un site haineux, Joseph Facal le sait. Plusieurs collaborateurs de ce site ont juste eu le malheur de le contredire sur l’essentiel de son message : parce que les Québécois ne seraient pas mûrs pour l’indépendance, parce qu’ils sont des adolescents, on n'en parle plus ! Un sujet sur lequel il ne veut pas être contredit. Voilà pourquoi il veut nuire aux collaborateurs de Vigile, à leur message, en les discréditant par associations avec de présumés antisémites qu’il aurait dénichés.
C'est le reflet de sa propre couardise qu'il refuse de regarder dans le miroir de Vigile.
Alors qu’il dit viser les noirs, c’est les blancs qu’il abat par sa réaction disproportionnée. N’importe quel observateur averti est à même de constater que c’est Joseph Facal qui nuit à la cause indépendantiste, pas Vigile. Des propos de plus en plus tenus lors des réunions de comté du Parti Québécois, où le discours des Legault, Bouchard et Facal sur l'ajournement de la souveraineté est ouvertement dénoncé par des membres de l'aile parlementaire du parti. Lorsqu’on crache dans les airs…
Quand on a des leaders avec des mentalités de locataire qui sont prêts à tout pour plaire au propriétaire, même dénoncer leurs colocataires, comment pouvons-nous espérer fonder un pays ? Les Locataires
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Les Locataires
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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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