Les conséquences du coût élevé du capital

La droite n'a que faire de justice sociale ...

Et ses stratégies mènent tout droit à la faillite du système capitaliste

Tribune libre

En s'attaquant systématiquement aux travailleurs et aux travailleuses syndiqués qui seraient les "grands privilégiés" de ce système, en s'objectant systématiquement à toute intervention de l'État, autrement que via les subventions que celui-ci peut donner à l'entreprise privée, et en exagérant en même temps le rôle que peuvent jouer les PME pour solutionner nos problèmes, la droite politique en général, ne fait pas seulement que rejeter les concepts même de la justice sociale et du bien commun, elle démontre également, sur un plan plus strictement économique, un manque total de vision, et elle se met aussi carrément la tête dans le sable en s'évertuant à défendre des stratégies qui n'ont jamais marché et qui ne peuvent pas non plus marcher.
Cette droite se garde bien, ce faisant, de parler du nombre de PME qui font faillite, au bout de leur expérience, rachetées par un grand capital plus concurrentiel. Souvent, les banques finissent par leur retirer leur appui ou durcissent leurs conditions au niveau des emprunts, ce qui finit par arriver au même.
Jamais non plus n'aborde-t-on le processus de développement des monopoles qui font littéralement crever les PME, pour ensuite les racheter, avec comme objectif que la richesse produite par le travail se retrouve encore plus concentrée entre les mains d’un groupe de propriétaires d'entreprises toujours plus petit.
Ces grands entrepreneurs élaborent par la suite toutes sortes de politiques internes pour mieux rationaliser ce qui fait littéralement fondre encore plus les emplois mieux rémunérés et syndiqués avec l’espoir machiavélique que les salariés, ainsi privés de leur gagne-pain et de leur association, leur reviendront penauds réclamer des emplois de famine. Le chantage à l’exil, vers d’autres paradis entrepreneuriaux, se présente comme leur dernier atout pour justifier ce qu’ils continuent de défendre comme stratégie de baisse des revenus.
Dans les faits, au nom de la compétitivité du travail moins payé, il se crée un goulot d’étranglement au niveau de la consommation de masse qui provoque à son tour encore plus de mises à pied et de fermeture d’usines, vieillies par le manque d’investissement pour les moderniser. Finalement, ce ne sont pas les salaires qui sont trop chers (ils sont réduits depuis des années), mais le grand capital qui, gardant les objectifs de rendements élevés pour les institutions bancaires et financières, crée un autre goulot d’étranglement sur les investissements.
Tout cela est sans cesse négligé par les tenants des politiques de droite à l’égard des lois de l’économie moderne et devient par le fait même un facteur de réaction face aux développements attendus pour le plein emploi et l’enrichissement de tous par le travail.
En concentrant maintenant leurs tirs sur les services publics, les syndicats et, au bout du compte, sur les salariés eux-mêmes, ces mêmes économistes réactionnaires abreuvent le public de théories simplistes qui ne peuvent déboucher que sur encore plus de périodes d’austérité. Au lieu de relancer, et la production et l’emploi, ces politiques s’avèrent être des remèdes pire que la maladie : les contradictions du capitalisme s’exacerbent et toute la société entre dans des périodes de crise qui se succèdent alors avec plus ou moins de régularité.
Le coût élevé du capital, illustré par les mirobolants profits des banques, et l’appauvrissement conséquent des salariés, sont deux caractéristiques des économies capitalistes du monde développé. Y trouvera-t-on une solution ? Seules des politiques socialistes de répartition de la richesse et d’investissement dans l’emploi, pourront offrir un répit aux difficultés grandissantes des travailleurs à survivre temporairement en attendant la prochaine crise de destruction et de chômage de masse.
Les libéraux et la CAQ peuvent déchaîner leurs appareils politiques et médiatiques contre les salariés, ou la population en générale, mais ce qu’ils mettent de l’avant a amplement démontrées historiquement son impuissance à régler quoique ce soit, sinon à enrichir le 1 % de la population plus riche. Et disons qu'ils ne se sont pas gênés. Et quand les décisions politiques ne convenaient plus à leur clientèle électorale, ces Libéraux se sont tournés vers la mafia, ni plus ni moins !
Les 9 ans du dernier gouvernement Charest, et ceux qu'on pourrait appréhender de Legault et de son parti, la CAQ, coalisés autour d’une même défense sans honte des politiques néolibérales et pro-patronales, nous ont conduits à une conjoncture au bord de la catastrophe pour le monde du travail.
De manière non surprenante, émerge en même temps dans le monde le concept d’une économie dite «circulaire» qui veilleraient, tout au contraire de ce que nous avons pu connaître jusqu'à présent, à mettre l'accent sur les facteurs de progrès : meilleurs revenus, développement vert évitant le gaspillage des ressources, services publics universels et gratuits, etc … Tout cela va dans le sens de ce que la plupart des forces de gauche mettent déjà de l'avant.
Si les libéraux font les gorges chaudes à la suite de leur défaite, ils n’ont qu’eux-mêmes à blâmer pour avoir fait vertu d’un capitalisme éhonté qu’ils ont encouragé jusqu’à ce qu'une partie importante de la population finisse par être conscientisée par l'expérience qu'elle a fait de ces politiques si désastreuses pour le Québec.
Ceux qui ont défendu ces politiques ont été exclus du pouvoir, le 4 septembre dernier, justement à cause de leur propre aveuglement. S’ils ont encore tant de députés -- on parle ici des libéraux --, c’est que tous nos concitoyens n’ont pas forcément encore compris l'ampleur des catastrophes que de telles politiques pouvaient avoir. La lutte continue !
S'il y a une conclusion à tirer de tout cela, c'est l'importance qu'il y aurait, autant du côté des péquistes, que de toutes les autres forces souverainistes, ainsi que de toutes les forces de gauche, de faire plus font commun, de manière à mieux faire connaître ce qui peut nous unir, et en quoi cela peut représenter une alternative face aux politiques des autres partis.
Bien sûr qu'il faudrait éviter un éventuel retour au pouvoir des libéraux ou leur éventuel remplacement par la CAQ. Car il serait dommage, qu'après le printemps qu'on vient de vivre, qu'on soit ultimement ramené vers la case départ au niveau de nos objectifs.
L'important sera donc de nous trouver collectivement les moyens d'aller jusqu'au bout du combat pour faire du Québec une société véritablement à notre image. Je fais ici référence, en parlant du nous, à tous ceux et celles qui forment justement la très grande majorité de la population. Par opposition à ceux et à celles qui ne forment en définitive qu'une très petite minorité, ceux qui possède encore la majorité des leviers économiques, dans notre société, et qui nous dominent de toute sorte de manière, mais devant qui on devrait cesser de se mettre à genoux.


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