Dans les coulisses de l’Histoire

La dette de la Loi 101 envers ESSO

Les pires ennemis de la primauté du français au Québec sont parmi nous

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Il est urgent de réviser notre Charte de la langue française

Les années 1970

Dans ma dernière chronique, je déplorais la régression actuelle des milieux d’affaires québécois qui nous ramène au début des années 1970 alors qu’ils semblaient totalement inconscients de l’ampleur des forces de changement qui agitaient le Québec et qui allaient déboucher sur le renversement du régime Libéral et son remplacement par le Parti Québécois en 1976.

C’est à dessein que je parle d’un renversement de régime et non du renversement de gouvernement. Même si les Libéraux n’avaient repris le pouvoir qu’en 1970, la combinaison d’une série d’événements lourds comme la grève des médecins spécialistes, l’affaire Murray Hill, la crise du FLQ, le premier front commun, l’affrontement épique entre les syndicats et les gouvernements qui allait connaître son apogée avec l’emprisonnement des chefs des trois grandes centrales syndicales, Louis Laberge (FTQ), Marcel Pépin (CSN) et Yvon Charbonneau (CEQ), les scandales politiques impliquant la belle-famille de Robert Bourassa, les revendications sur la place insuffisante faite au français, l’affaire des gens de l’air, et j’en passe, va donner à cette période l’allure d’une crise de régime.

Le Québec tremble alors sur ses bases. Confits dans la jouissance de leurs privilèges et de leurs petits pouvoirs qu’ils tiennent des grandes entreprises canadiennes ou multinationales qui les emploient, les dirigeants locaux ne voient rien venir de nature à remettre le statu quo en jeu. À cette époque, ils constituent le gros des membres des différentes associations de gens d’affaires, souvent parce que, à la différence des entreprises locales, les grandes entreprises ont les moyens de supporter les cotisations associées à leur participation, et que cette dernière non seulement leur apparaît toute naturelle, mais constitue pour elles un devoir lié à leur statut de citoyens corporatifs.

C’est à cette époque que je décide de quitter la pratique privée du droit pour œuvrer en entreprise où les perspectives de carrière m’apparaissent meilleures. Et de fait, je recevrai le même jour trois offres de trois grosses multinationales différentes activement engagées dans le recrutement de jeunes professionnels francophones parfaitement bilingues. Elles sentent que le Québec est en train de changer et elles profitent de l’afflux soudain (baby-boom oblige) de jeunes diplômés universitaires sur le marché du travail pour étoffer leurs cadres.

ESSO

Parce que, tout en relevant de Toronto, mes fonctions vont me permettre de demeurer au Québec et que les conditions sont excellentes, j’accepte l’offre d’ESSO qui n’avait pas encore à ce moment-là de version française de sa raison sociale, Imperial Oil Limited. En l’espace d’à peine quelques mois, je vais me retrouver au coeur du combat pour la francisation des entreprises au Québec.

À cette époque ESSO est une grosse entreprise au Québec. Elle exploite une importante raffinerie à Montréal-Est, approvisionnée par bateaux qui remontent et descendent le Saint-Laurent. Elle possède ses propres installations portuaires, des quais de transbordement, des terminaux à l’Anse-aux-Foulons et sur les Battures de Beauport, des dépôts pétroliers un peu partout sur le territoire, un important réseau de stations-services solidement implanté dans tous les recoins du Québec qu’elle approvisionne elle-même par camions-citernes, un réseau de distribution d’huile de chauffage très développé dans la région de Montréal, et elle est un fournisseur majeur de pétrole pour le transport maritime, ferroviaire et aérien. Elle compte alors près de 2000 employés directs au Québec dont le siège des opérations occupe au complet l’un des bâtiments latéraux de la Place-Ville-Marie au coin de ce qui est alors encore le Boulevard Dorchester et la rue University.

Nous sommes à l’automne de 1975, et, à titre de conseiller associé aux Affaires publiques, un service attaché au siège social de Toronto, j’assiste aux réunions du comité de direction, composé d’une majorité de francophones, présidé par Roger de Beaufort Hamel, un ingénieur franco-ontarien originaire de la Côte de Sable à Ottawa. Il a fait toutes ses études et sa carrière en anglais et, malgré ses origines, il peine à s’exprimer correctement en français.

Francisation de la raison sociale

Recevant un jour l’ordre du jour d’une prochaine réunion du comité de direction, j’apprends qu’on doit y discuter de l’adoption d’une version française de la raison sociale de l’entreprise, et à la réunion elle-même, je découvre avec effarement que le comité de direction du Québec recommandera à la haute direction de Toronto que ce nom soit Imperial Oil Limitée. Je signale immédiatement mes objections, mais, petit nouveau, mes opinions ne pèsent pas lourd auprès de ce groupe.

Cependant, comme je relève de Toronto, je dispose d’un recours auprès de mes supérieurs. Le directeur du service est un Québécois originaire du Lac-Saint-Jean, R.E. (Bob) Landry. Ayant fait toute sa carrière à l’extérieur du Québec, complètement assimilé, il baragouine à peine le français. De toute façon, je ne relève pas directement de lui mais de son adjoint, un anglophone mi-canadien, mi-américain, R.G. (Ron) Willoughby, qui, lui, ne parle pas un mot de français. C’est donc à lui que j’expose mon analyse de la situation. Le nom retenu par le comité de direction est mauvais à la fois sur le plan politique et sur le plan linguistique. L’entreprise s’expose à devenir la risée de tous.

Willoughby est celui qui m’a engagé. Psychologue industriel de formation, il sait écouter. Lors de mon entrevue de sélection, il a été séduit par ma facilité d’expression en anglais (oral comme écrit) et mes capacités d’analyse et de synthèse. Il me sonde sur la force de mes convictions sur cet enjeu. Je parviens à lui en communiquer l'importance symbolique et l’urgence d’empêcher que soit prise une mauvaise décision. Il décide de me supporter et entreprend dès lors d’alerter les supérieurs torontois de tous les membres du comité de direction du Québec. Il m’organise une réunion avec eux et je leur expose mes réserves. La décision est prise de reporter la décision sur la version française de la raison sociale jusqu’à ce que je leur prépare une autre recommandation.

Nous sommes le 23 décembre et j’ai quatre jours pour la soumettre, avec la justification. Cette année-là, j’ai travaillé jusqu’à 23h00 le soir du 24 décembre. Le 27, Willoughby présente et soutient ma recommandation à Toronto. Elle est acceptée. Imperial Oil Limited se nommera en français la Compagnie Pétrolière Impériale Limitée, et en forme abrégée, la Pétrolière Impériale ou L’Impériale tout court. À partir de ce moment-là, tout va aller très vite. Lorsque je retourne à Toronto deux semaines plus tard, j’ai la surprise de découvrir sur les portes en verre du siège social les deux noms côte à côte. Rapidement le nouveau nom se met à apparaître sur tous les documents en français.

Réactions et répercussions

Mais au Québec, les mines sont renfrognées. À la séance suivante du comité de direction, Roger de B. Hamel ira jusqu’à dire devant tous, commentant la décision et me reprochant mon intervention, « My face is covered wih egg ! », une expression populaire qu’on peut traduire par « J’ai perdu la face ! ». Il ne se doute pas, et moi non plus d’ailleurs, que ça ne fait que commencer.

À Toronto, ma réputation est faite. J’ai des opinions très fermes, je sais les communiquer, et je n’hésite pas à confronter mes supérieurs ou mes aînés au besoin. Willoughby soigne ma publicité. Mon succès est le sien. On se met à me consulter sur tout ce qui peut avoir une incidence au Québec, par-dessus la tête de mes collègues du comité de direction, et ils en prennent ombrage.

C’est de cette façon que j’aurai un jour à remettre en question la version française d’un slogan publicitaire qui doit devenir la signature commerciale de l’entreprise pour plusieurs années. L’agence nationale canadienne Cockfield Brown qui l’a conçue est insultée d’avoir à se soumettre à mon jugement. Elle s’estime bien plus compétente que moi. En anglais, son slogan se lit ainsi « Canada’s leading supplier of energy » qu’elle a traduit tout bêtement en français par « Le principal fournisseur d’énergie au Canada ». J’émets mes réserves au chargé de compte de Cockfield Brown et je le vois devenir livide.

Sentant que je perds mon temps avec lui, je mets fin à la discussion et j’appelle Willoughby à Toronto. Je lui explique que nous sommes à quelques mois d’une campagne électorale au Québec et que tous les indices pointent déjà vers une victoire du PQ. Or celui-ci vise à faire l’indépendance du Québec. Dans les circonstances, il est donc mal avisé pour la filiale canadienne d’une multinationale qui fait affaires partout dans le monde de s’identifier trop ouvertement au Canada dans ses affaires au Québec. Il tombe rapidement d’accord avec moi.

Mais tombe alors aussi rapidement sa question, on dit quoi au Québec ? Simple, lui répond-je : « Le principal fournisseur d’énergie au pays », et le pays sera celui que les Québécois voudront. Et en plus, le slogan y gagne en rime, rythme et cadence, ce qui augmente son efficacité commerciale. Et c’est ainsi que « Le principal fournisseur d’énergie au pays » devint la signature d’ESSO au Québec pendant plusieurs années, au grand désespoir de l’agence qui avait élaboré le concept.

À peu près à la même époque, Willoughby me soumet un autre dossier. L’entreprise fêtera prochainement (1980) son centième anniversaire. Pour l’occasion, sur la recommandation d’un ancien producteur de l’ONF proche de Pierre-Elliott Trudeau dont elle a retenu les services, elle a décidé de faire un cadeau au Canada et aux Canadiens en produisant une série télévisée dans les deux langues officielles du Canada sur les différentes composantes de la mosaïque canadienne, peuples fondateurs et vagues successives d’immigrants qui ont peuplé le pays. La série doit s’intituler To Canada / Au Canada.

À ce stade, Willoughby se doute bien des réserves que je vais exprimer. Je ne peux pas remettre le sujet en question, le projet est trop avancé, et de toute façon - nous sommes alors en 1977 - les visées multiculturelles du gouvernement fédéral ne sont pas encore bien connues. Mais j’allais une fois de plus faire dérailler le train en soumettant que le titre était insignifiant et qu’il ne décrivait même pas le sujet traité. Le producteur voulait m’arracher les yeux ! À la fin, j’eus gain de cause et la série fut nommée, sur ma recommandation, « The Newcomers » en anglais et « Les Arrivants » en français. Cette série allait passer plusieurs fois en reprise sur les réseaux anglais et français de télévision tout au long des années 1980.

Avec le recul, il est facile de voir comment les fédéralistes mondialistes utilisaient déjà tous les leviers sous leur influence pour manipuler l'opinion et promouvoir le multiculturalisme qui sera enchâssé dans la Constitution de 1982.

La Loi 101

Ma tâche deviendra particulièrement délicate après l’élection du Parti Québécois en 1976 qui met immédiatement en chantier sa charte de la langue française. À l’époque, en raison de son importance et de ses moyens, l’entreprise est un chef de file de la communauté des affaires du Québec et elle est présente dans toutes les associations, dans un rôle de premier plan. Or la communauté des affaires est ouvertement hostile au projet du gouvernement, et Roger de B. Hamel se trouve à la tête des opposants. Il mise d’ailleurs sur son leadership dans ce dossier pour être désigné président de la Fédération des Chambres de commerce du Québec.

Il n’est pas dans l’intérêt de l’entreprise d’être identifiée comme celle qui se sera opposée le plus farouchement à l’adoption de la future Charte de la langue française. Je commence donc, sans succès, à alerter mes collègues du comité de direction au Québec sur le risque qu’une telle opposition fait courir à l’entreprise, non pas tant pour la possibilité que le gouvernement du PQ lui fasse la vie dure, mais pour le risque beaucoup plus grand et beaucoup plus conséquent de rebuter une proportion importante de sa clientèle.

Mais mes collègues sont tous Libéraux et fédéralistes, et ils réprouvent l’action du PQ. Pour eux, c'est l'ennemi qu'il faut abattre. Colonisés pour certains et Rhodésiens pour d’autres, ils souhaitent voir l’entreprise épouser leur combat personnel sans égard au risque que leur opposition fait courir au succès de ses affaires au Québec. Je dois une fois de plus aller plaider ma cause à Toronto. Je n’aurai pas la partie facile en raison du lobby que mes collègues ont entrepris auprès de leurs supérieurs. Mais finalement, grâce à Willoughby et quelques alliés dont D.W. (Doug) MacAllan, le supérieur même de Roger de B. Hamel, c’est le président J.D. (Jack) Armstrong en personne qui ordonnera que l’entreprise se garde d’intervenir dans un débat politique qui n'a aucune incidence sur ses intérêts.

La décision d'ESSO stupéfie les milieux d'affaires. Elle a pour effet de briser l'unanimité de leur opposition à la Loi 101 et d'en atténuer la portée, une aubaine pour le gouvernement Lévesque et le le Dr Camille Laurin qui vont s'en trouver les premiers bénéficiaires. Dans les milieux d'affaires dont mes fonctions m'obligent à suivre leurs activités et à y participer, je juge prudent de faire profil bas et je laisse Roger de B. Hamel essuyer la tempête.

La francisation de l'entreprise

Dans l'entreprise, la défaite de mes collègues sera complète lorsque, en raison de ma contribution dans ce dossier, je serai promu au service des Affaires corporatives que dirige le vice-président MacAllan pour servir comme adjoint de Roger de B. Hamel, avec le mandat particulier de voir à ce que l’entreprise se conforme le plus rapidement possible à la nouvelle Charte et soit parmi les premières à obtenir son certificat de francisation, ce qui sera éventuellement le cas.

En raison de la complexité et de la diversité des opérations de l’entreprise, ce n’était pas un mince défi.

Mais une de mes plus grandes satisfactions aura été de voir, après que j’aie livré une bataille sans merci de plusieurs mois au directeur du marketing du Québec dont je tairai ici charitablement le nom, apparaître sur les stations-services du Québec, un « L’ » devant le nom Imperial, un accent aigu sur le « e » et un « e » à la fin du nom pour donner « L’Impériale ».

Et que dire de cette autre bataille pour franciser les titres au marketing et imposer les expressions « Délégué commercial » ou « Attaché commercial » en remplacement des calques de l’anglais qu’étaient « Gestionnaire de compte » et autres niaiseries du même acabit. Certains employés francophones du marketing redoutaient de passer pour des « fifis » ou des « tapettes » s’ils présentaient des cartes de visite portant ces nouveaux titres.

Ma victoire sera totale lorsque l’Office de la langue française, pour sa campagne de promotion télévisée diffusée pendant quelques années après l’adoption de la Loi 101, choisira de présenter une station-service ESSO affichée « L’Impériale » pour illustrer l’exemple d’un bon comportement d’entreprise face à la nouvelle législation. Les coûts de transformation se trouvaient couverts par la valeur de la publicité que l’OLF faisait à l’entreprise.

Finalement, je m’en voudrais de ne pas signaler l’ironie profonde que ce soit en anglais devant des unilingues anglophones qu’il m’ait fallu défendre la cause du français, et que ce soit eux qui aient eu l’intelligence de comprendre quel était le meilleur intérêt de l’entreprise alors que mes collègues francophones en étaient incapables, faisant la preuve de leur profonde aliénation.

Quarante ans plus tard

Le pire, c’est que 40 ans plus tard, nous n’en sommes pas guéris comme nous avons récemment eu l’occasion de nous en rendre compte dans le dossier de la francisation des immigrants et dans l’affaire Agropur .

L’ancienne députée Libérale Fatima Houda-Pépin, dans un billet paru hier dans le Journal de Montréal et intitulé Le français pour moi, ça compte parlait pour sa part de démission collective.

Aliénation ou démission, le résultat est le même. Il n’y a qu’un seul remède comme le soulignait justement hier matin, par une heureuse coïncidence, Jean-Benoît Nadeau dans Le Devoir, il est urgent de réviser notre Charte de la langue française pour faire du français non pas la langue officielle du Québec ou la langue commune des Québécois, mais la langue de l'État du Québec, avec toutes les conséquences juridiques qui découlent d'un tel statut.


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6 commentaires

  • Serge Jean Répondre

    20 mars 2016

    Vous venez là de nous démontrer clairement, qui sont les véritables boulets ignorants, super colonisés, qui enfargent gravement nos relations publiques, avec l'Amérique anglophone, qui se comporterait peut-être plus intelligemment avec nous, si ce n'était de tous ces faux courriers.
    L'ennemi est bien davantage à l'intérieur qu'à l'extérieur; ça on le savait, mais pas comme vous venez de le nous démontrer.
    Merci pour tout, cela nous éclaire beaucoup et nous guérit de l'ignorance.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2016

    I want to pogne?
    https://www.youtube.com/watch?v=TW_MHi_ULu8

  • Normand Paiement Répondre

    2 mars 2016

    Monsieur Le Hir,
    Le rappel historique que vous faites est d'autant plus instructif qu'il confirme que les pires adversaires de l'émancipation du Québec sont trop souvent ces laquais francophones anglicisés qui, de peur de déplaire à leurs supérieurs, comme je l'ai écrit précédemment (http://vigile.quebec/Le-desir-maladif-de-plaire-aux), croient ainsi servir fidèlement leurs «maîtres» anglophones de Toronto.
    Et il semble bien, d'après votre chronique précédente (http://vigile.quebec/Le-grand-bond-en-arriere-du), que la situation à cet égard n'a guère évolué depuis 40 ans. En fait, nous sommes revenus à notre point de départ: pendant tout ce temps, nous avons tourné en rond. Voilà qui ne m'étonne guère!
    C'est pourquoi je ne partage pas votre optimisme lorsque vous écrivez en conclusion à votre texte: «Il n’y a qu’un seul remède [...], il est urgent de réviser notre Charte de la langue française.» Ne vous en déplaise et n'en déplaise à Jean-Benoît Nadeau du Devoir, je vois en effet mal les libéraux de Philippe Couillard procéder à une telle révision dans les mois ou les années qui viennent. Quant au PQ, encore faudrait-il qu'il reprenne le pouvoir en 2018 avant d'espérer corriger le tir! Or, que fait-on dans l'intervalle pour contrer les effets de ce qui ressemble de plus en plus à une démission collective face à la situation actuelle du français au Québec?...
    Après tant d'années de tergiversations, la preuve est pourtant faite qu'aucune mesure de protection de notre langue ne saurait contribuer à changer durablement la réalité. Nous perdons notre temps en persévérant dans ce sens. Il y a bientôt quatre ans de cela, j'écrivais sur ce site (http://service.vigile.quebec/Qu-est-ce-qu-on-attend-pour-ramer) qu'«il est vain de chercher à amender ou à bonifier la Loi 101. Comme aurait dit Réal Caouette, que mon grand-père maternel affectionnait tant, c’est vouloir "mettre un cataplasme sur une jambe de bois". Quand on aura enfin un pays à nous, on n’aura plus besoin de lois pour défendre notre langue. Le français sera la langue officielle du Québec aux yeux de tous les peuples de la terre !»
    Par conséquent, je persiste et je signe: le PQ a jadis «mis la charrue avant les boeufs» avec sa Loi 101. À cause de ses effets inutilement irritants, la Charte de la langue française, adoptée en 1977, a sans doute dressé contre le PQ de larges franges de la population qui auraient pu autrement appuyer les référendums de 1980 et de 1995. Le PQ ne peut à toutes fins pratiques que se diriger vers une voie de garage s'il cherche de nouveau, dans un proche avenir, à faire de la protection du français un enjeu majeur comme ce fut le cas en 2013 avec le projet de loi 14. La seule cause qui mérite encore et plus que jamais d'être défendue, c'est celle de l'indépendance du Québec. Vouloir mobiliser les troupes souverainistes et la population en général sur des questions comme la langue, la laïcité, l’immigration, les oléoducs ou je ne sais trop quoi, c'est passer à côté de la question principale: seule l'indépendance permettra de régler définitivement tous ces problèmes que nous traînons comme des boulets depuis trop longtemps!
    Mais, d'ici à ce que le Québec soit indépendant, nous avons du pain sur la planche afin de convaincre une majorité de Québécois, toutes origines confondues, qu'il en va de notre intérêt collectif de nous donner un pays à nous où nous pourrons décider comme bon nous semble de ce qui est bon pour nous ou non!
    Cordialement,
    Normand Paiement

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2016

    Mais vous savez que ça ne se fera pas sous Couillard!

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2016

    Quand la Norvège a eu son indépendance en 1905,l'apprentissage de l'anglais comme seconde langues est devenue naturelle pour tout les citoyens,le fait d'être un pays reconnue unilingue donne une fierté qui nous stimule sans perdre notre énergie a toujours justifié ou convaincre les immigrants et les autres que notre communication commune linguistique est le français dans notre cas,alors l'apprentissage de d'autre langues devient tout bonnement naturelle.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2016

    Comment voulez-vous créer une fierté si dans les écoles on impose autant l'anglais que le français su primaire ? Quel message envoie - t-on aux enfants au Québec ? Que les deux langues sont sur le même pied d'égalité !
    Je n'en reviens pas de l'énergie qui est mis sur l ' apprentissage de l'anglais au primaire. Je n'ai rien contre l'apprentissage d'une autre langue mais lorsque l'anglais devient le ciment des jeunes du Québec c'est la qu'il y a un problème .