Réflexions sur le rapport Curzi

La courtepointe montréalaise

Montréal peut-elle se passer des régions ?

Tribune libre

[Cet article de M. Jacques Brassard->27245] a le mérite de susciter une réflexion sur la nouvelle culture montréalaise. Je ne crois pas nécessaire de commenter davantage. Je vous laisse à vos réflexions. Jean Charest dirait bien « Mes réflexions à moi... », comme il dit « Mon plan à moi... » et pourquoi pas « Mon juge à moi... ».
À tout hasard, voici les paragraphes que j'ai retenus :
« Il est bien évident que c’est dans la métropole que la dévastation multiculturaliste prend une ampleur angoissante. De nos jours, à Montréal, défendre et promouvoir l’identité, la culture et l’expérience historique de la nation québécoise (et leur octroyer un statut dominant et privilégié) est considéré comme rétrograde, xénophobe, archaïque et intolérant. Bref, c’est d’un très mauvais genre!
Mathieu Bock-Côté a bien raison de signaler qu’à partir de la courtepointe pluraliste et cosmopolite de la Métropole, il est en train de se forger une nouvelle identité multiculturelle montréalaise, distincte de celle de la communauté nationale majoritaire ayant pris racine dans la vallée du St-Laurent il y a 400 ans. Nous sommes désormais ceux qu’on appelle les «de souche» ou, avec encore plus de mépris, les «souchiens». Voyez un peu comment, en 2010, se configure la société québécoise. Il y a, d’un côté, la mosaïque multiculturelle montréalaise chapeautée par des élites médiatique, intello-universitaire, politique, artistique, pluriculturelle qui incarnent la modernité, le progrès, l’ouverture et le remodelage sociétal et, de l’autre, les «souchiens» des régions, de la vieille Capitale et de certains ghettos québécois de la Métropole qui, eux, sont vraiment hors circuit, hors courant, déconnectés de la splendeur multiculturaliste, repliés sur eux-mêmes et trop bornés, trop frileux pour s’engager joyeusement dans la déconstruction de leur identité anachronique et démodée.
Mathieu Bock-Côté désigne Guy A. Lepage pour en quelque sorte symboliser et personnifier cette nouvelle identité multiculturelle montréalaise opposable à celle, trop surannée, du peuple québécois. Qu’il suffise de se souvenir que dans les sketches de RBO aussi bien que dans le dernier Bye Bye, Guy A. Lepage représentait toujours les non-montréalais (les «de souche») comme des crétins incultes, de gros épais et des dégénérés. Mais il n’est pas le seul à mépriser ce misérable peuple qui ose penser que son identité, sa culture, sa langue, son histoire et son patrimoine sont respectables et estimables et qu’il n’est pas déraisonnable de vouloir vraiment intégrer linguistiquement et culturellement les nouveaux venus à la communauté nationale québécoise. Alain Dubuc, par exemple, désigne les patriotes et les nationalistes comme des «ayatollahs de la québécitude».
Ce qu’il faut conclure de ces deux commentaires inspirés par le rapport Curzi, c’est que l’anglicisation rampante de Montréal ne pourra pas être efficacement arrêtée en ciblant uniquement la dimension linguistique de l’intégration des immigrants. La dimension culturelle est tout aussi essentielle. Il faut donc sans nul doute renforcer la charte de la langue française, mais il faut également, et de toute nécessité, extirper l’idéologie multiculturaliste qui contamine et gangrène l’appareil de l’État.»
Source : http://blogjacquesbrassard.blogspot.com/2010_04_01_archive.html


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2 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    21 avril 2010

    @ Mme M-M Vallée:
    «...il est en train de se forger une nouvelle identité multiculturelle montréalaise, distincte de celle de la communauté nationale majoritaire ayant pris racine dans la vallée du St-Laurent il y a 400 ans...»
    Oui, et c'est un phénomène qui ne manquera certainement pas d'être exploité par nos adversaires politiques, pour encore davantage nous diviser, entre Québécois.
    Le vote souverainiste est présentement divisé entre les voix allant au PQ, et celles des nationalistes «autonomistes» (sic) de l'ADQ*, et celles des indépendantistes socialistes de QS. Il y a aussi le PI. Et nos adversaires aiment cet état de choses, car le vote fédéraliste, lui, va à 100% au parti de John James Charest!
    Il faut en plus composer avec le fait qu'entre souverainistes, nous ne défendons pas nécessairement les mêmes valeurs, et n'argumentons pas tous du même point de vue...
    Évidemment, il ne faut pas perdre de vue l'objectif. Car c'est bien du Québec, dont on veut faire un pays, et non de Montréal, n'en déplaise à un Montréalo-centriste à la Guy A. Lepage.
    J-F
    P.S.: *j'ai écrit «sic» à propos de l'ADQ car entre vous et moi, cette histoire d'autonomisme, sur le terrain, ça ne veut rien dire; c'est Mario Dumont qui, pensant faire croire à certains naïfs qu'il leur proposait vraiment une alternative aux positions souverainiste et fédéraliste, a adopté une telle formule, sonnant accrocheuse... Mais il n'a proposé rien d'autre que le statu quo, n'ayant jamais été capable de bien définir cette voie autonomiste...

  • Archives de Vigile Répondre

    21 avril 2010

    Marie Mance Vallée
    Très intéressant le point de vue que vous apportez. Selon moi, il n'y a qu'une solution à ce mal avant qu'il ne devienne généralisé à la grandeur du Québec (c'est comme le cancer); c'est de réaliser l'indépendance du Québec au plus sacrant! Parfois, je me demande si les Québécois connaissent la vraie signification du mot INDÉPENDANCE. Les pays qui ont obtenu leur indépendance dans le monde ne l'ont jamais regretté et ils n'ont jamais retourné dans leur situation antérieure de colonialisme et d'exploitation avec le pays de qui ils dépendaient.
    André Gignac le 21/4/10