LOUIS AUDET PLONGE DANS LE DÉBAT POLITIQUE DE L'HEURE

La charte menacerait l’économie

Moins d’immigrants choisiraient le Québec, qui se priverait ainsi de leur apport à l’enrichissement de la société, croit le p.-d.g. de Cogeco

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Il ne connaît absolument rien à la problématique économique de l'immigration

Le président et chef de la direction de Cogeco s’est prononcé contre la charte de la laïcité proposée par le gouvernement Marois, mardi, affirmant qu’une telle mesure effraierait les immigrants.

Louis Audet a déclaré que la charte, qui limiterait le port de signes religieux pour les employés de l’État, nuirait à l’économie québécoise.

Lors d’une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Audet a affirmé que la charte aurait pour effet de diminuer le nombre d’immigrants adoptant le Québec comme terre d’accueil et, par le fait même, réduirait la richesse que ces nouveaux résidants contribuent à créer. « Ce message n’est pas de nature à attirer chez nous les immigrants dont nous dépendons pour notre croissance économique », a-t-il affirmé, ajoutant que la charte pourrait même convaincre certains immigrants déjà établis de plier bagages et de quitter le Québec.

M. Audet souhaite plutôt que le Parti québécois abandonne son projet de charte de la laïcité, qui risque toutefois d’occuper une place majeure pendant la prochaine campagne électorale provinciale. Selon certains observateurs, le scrutin pourrait avoir lieu dès le début du printemps.

Le p.-d.g. de Cogeco est l’un des rares hommes d’affaires du Québec à s’être prononcé publiquement dans le débat sur la charte. Un récent sondage laisse par ailleurs croire que 60 % des Québécois sont pourl’adoption d’une charte de la laïcité dans la province. « Je ne fais pas de politique, mais je ne peux m’empêcher de penser que le projet de charte des valeurs québécoises est un projet nuisible à notre économie, et, ultimement, à notre capacité de financer les programmes sociaux que nos élus voudront favoriser, indépendamment du parti au pouvoir », a-t-il déclaré.

La première ministre Pauline Marois a déjà tenté de se faire rassurante à ce chapitre, niant que des investisseurs puissent se rétracter en raison de l’adoption du projet de loi. De passage à Londres récemment, elle a annoncé que deux entreprises britanniques feraient bientôt des affaires à Montréal. La firme anglaise Cinesite a obtenu un prêt sans intérêts de 1,2 million pour ouvrir une succursale dans la métropole, ce qui devrait créer 200 emplois au cours des quatre prochaines années. Mme Marois a aussi annoncé un investissement du gouvernement de l’ordre de 10 millions dans White Star Capital, une société de capital de risque.

M. Audet a quant à lui dénoncé, mardi, ce qu’il a décrit comme les préjugés défavorables au milieu des affaires, qui seraient de plus en plus forts au Québec.

Il a également mentionné un récent sondage effectué par CROP pour Cogeco selon lequel la moitié des Québécois croient que les entreprises privées ne profitent pas à la société. D’après M. Audet, les entreprises privées jouent un rôle essentiel dans la création d’emplois et de richesse, en plus d’être nécessaires pour soutenir les programmes sociaux.


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