L’Union européenne, c’est la guerre !

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La guerre,  «Yes sir»

Vous l’avez sans doute observé : en dehors du slogan « L’Europe, c’est la paix » répété à satiété, la communication du gouvernement autour des prochaines « européennes » est réduite à la portion congrue. Et comment pourrait-il en aller autrement puisque, pour les partis dits républicains, le principe même de l’adhésion au projet européen n’a pas lieu d’être débattu, comme s’il était déjà tranché une fois pour toutes. L’Europe, c’est la paix ! Vraiment ? Ne serait-ce pas plutôt la guerre ?
Il y a quelques mois – c’était avant la crise ukrainienne —, François Asselineau, toujours prompt à prendre le contre-pied des idées reçues sur l’Europe, n’avait pas hésité à intituler « L’Europe, c’est la guerre ! ».
Résumons ! Les raisons pour lesquelles les vieilles nations européennes ne se font plus la guerre depuis 1945 sont nombreuses, mais deux se détachent en particulier.
Il n’y a plus ni dictatures ni empires en Europe, mais des démocraties parlementaires fondées sur le suffrage universel avec des populations qui ont, pour toutes sortes de conflits armés sur leur sol, une aversion rédhibitoire.
L’Allemagne a été démilitarisée et, en contrepartie, a dû accepter sur son sol la présence de forces américaines dotées de la dissuasion nucléaire, face auxquelles l’URSS s’est empressée de présenter une puissance destructrice égale.
Bref, les conditions d’une paix durable étaient réunies dès 1945 et n’ont strictement rien à voir avec le processus d’intégration européenne entamé en 1957. Mais ce n’est pas tout. Et si l’Europe pouvait nous entraîner vers la guerre contre notre volonté ? Je laisse ici la parole à Régis Debray : « … Douze pays en 1949, vingt-huit en 2013 (avec neuf cent dix millions d’habitants). […] L’Alliance était atlantique, on la retrouve en Irak, dans le Golfe, au large de la Somalie, en Asie centrale, en Libye (où elle a pris en charge les frappes aériennes). Militaire au départ, elle est devenue politico-militaire. Elle était défensive, la voilà privée d’ennemi mais à l’offensive… ».
Quel rapport avec l’Europe, me direz-vous ? Il est très simple et tient en quelques paroles sans ambiguïté prononcées par Nicolas Sarkozy le 11 mars 2009 : « Avec le traité de Lisbonne, nous aurons un cadre cohérent en matière de défense.[…] Quand il entrera en vigueur, le cadre institutionnel de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) sera consolidé pour de nombreuses années […]. L’Alliance atlantique est […] aussi, on ne le dit jamais, un traité entre les nations européennes elles-mêmes. Aujourd’hui, 21 des 27 membres de l’UE en sont membres. […] Le traité de Lisbonne lui-même établit le lien entre la défense européenne et l’Alliance atlantique […]. »
Nicolas Sarkozy a donc bien reconnu explicitement ce qu’on prétendait ne pas être la vérité. Le traité de Lisbonne engageait les pays signataires à aligner leurs politiques de défense sur celle de l’OTAN, et c’est bien pour se mettre en conformité avec ce traité que la France a réintégré l’OTAN.
Pour conclure, je ne résiste pas au plaisir de citer WikiLeaks, qui nous a révélé un document édifiant de la CIA, dans lequel on peut lire : « … [au sujet de la guerre en Afghanistan], l’apathie de l’opinion publique [française et allemande] permet aux dirigeants de ne pas se soucier de leurs mandants. » CQFD.


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