L’OTAN a fait son temps

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« Depuis la fin de la Guerre froide, à quoi sert l’OTAN, outre à promouvoir l’hégémonie américaine sur la planète ? »

L’Organisation du traité de l’Atlantique nord vient de tenir son sommet à Bruxelles. Donald Trump a conclu au succès de l’exercice, tranchant radicalement avec le comateux G7 du mois dernier. Le président américain estime avoir su convaincre les alliés de porter leurs dépenses militaires à 2 % de leur PIB, estimant par ailleurs que 4 % seraient, à terme, le chiffre idéal.


Complexe militaro-industriel


Un engagement de 33 milliards de dollars pour des dépenses militaires ? Est-on tombé sur la tête ? Cet argent ne pourrait-il pas être consacré à d’autres priorités, plus importantes pour l’être humain ? J’en suggère, à tout hasard, quelques-unes : santé, environnement, éducation, lutte contre la pauvreté...


Je ne suis pas un utopiste croyant en l’abolition des armées. Un système d’intervention militaire efficace est absolument essentiel. Il n’y a cependant actuellement aucune menace qui nécessite des sommes aussi faramineuses. La Syrie ? Les États-Unis pourraient déjà, avec leur force actuelle, l’écraser en deux temps, trois mouvements.


Le fond de l’affaire, c’est que Washington veut que les pays membres de l’OTAN achètent encore plus de matériel aux marchands américains. Il s’agit, encore une fois, d’une « passe de cash ». La politique officielle, aux États-Unis, est grandement pensée en fonction des intérêts des industries militaires et le « big business ». En 1961, le président Dwight Eisenhower avait mis en garde les Américains contre l’influence grandissante et illégitime du « complexe militaro-industriel » sur leur gouvernement.


L’OTAN sans raison d’être


La question dépasse celle des dépenses militaires.


L’OTAN, qui compte aujourd’hui 29 pays membres, a été créée en 1949 au début de la guerre froide. À l’époque, empêcher l’expansion de l’empire soviétique était un objectif urgent, qui exigeait la création de ce type d’organisation.


Depuis la fin de la Guerre froide, à quoi sert l’OTAN, outre à promouvoir l’hégémonie américaine sur la planète ? Aucune explication convaincante ne semble actuellement offerte.


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Simon-Pierre Savard-Tremblay179 articles

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Simon-Pierre Savard-Tremblay est sociologue de formation et enseigne dans cette discipline à l'Université Laval. Blogueur au Journal de Montréal et chroniqueur au journal La Vie agricole, à Radio VM et à CIBL, il est aussi président de Génération nationale, un organisme de réflexion sur l'État-nation. Il est l'auteur de Le souverainisme de province (Boréal, 2014) et de L'État succursale. La démission politique du Québec (VLB Éditeur, 2016).