L’intégrité de Duchesne attaquée

Le PLQ dépose une plainte au Conseil de presse contre le candidat péquiste

Actualité indépendantiste


Kathleen Lévesque - L’ex-journaliste et maintenant candidat pour le Parti québécois Pierre Duchesne a dû défendre son intégrité, hier, alors qu’il lançait officiellement sa candidature à l’investiture péquiste dans la circonscription de Borduas, au sud de Montréal.
Le Parti libéral du Québec (PLQ) a porté plainte contre M. Duchesne au Conseil de presse ainsi qu’à l’ombudsman de Radio-Canada quelques minutes avant la tenue de la conférence de presse du nouveau politicien. En après-midi, le rapide passage de Pierre Duchesne du journalisme au monde politique a continué de soulever des doutes, notamment dans les médias sociaux.
Pierre Duchesne, qui a vu dans la plainte des libéraux une « manoeuvre politique » pour le déstabiliser, a soutenu n’avoir eu aucun contact avec un parti politique pour discuter d’une candidature lorsqu’il était journaliste et analyste politique pour le compte de Radio-Canada. Or, l’ancien député bloquiste Yves Lessard et possible candidat à l’investiture péquiste contre M. Duchesne dans Borduas a affirmé à TVA que dès avril dernier, la circonscription était « réservé » à un professionnel de l’information. Un mois auparavant, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, avait demandé à Pierre Duchesne, devant témoins, si son comté était déjà choisi pour se lancer en politique, comme l’a affirmé M. Legault sur Twitter.
Radio-Canada n’a pas souhaité commenter la situation. « M. Duchesne n’est plus à l’emploi de Radio-Canada ; ce départ a été annoncé le 5 juin dernier », a rappelé Nathalie Moreau, porte-parole de la société d’État. « La suite de sa carrière ne concerne que lui. Quelles qu’aient pu être les intentions de M. Duchesne quant à son avenir professionnel ou politique, il n’en a pas informé Radio-Canada », a-t-elle ajouté.
De son côté, l’ancien journaliste maintient tout de même sa version des faits, c’est-à-dire qu’il a pris sa décision après avoir reçu un appel de Pauline Marois la semaine dernière. Mais voilà que cette dernière a affirmé que le PQ avait ciblé Pierre Duchesne depuis déjà quelques mois.
Pour le PLQ, la situation ne fait aucun doute. Le directeur général Karl Blackburn, qui signe la plainte, affirme que M. Duchesne aurait contrevenu aux règles déontologiques de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec ainsi qu’aux normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada. Selon les libéraux, Pierre Duchesne « s’est retrouvé dans une situation de conflit d’intérêts grave » puisqu’il exerçait ses fonctions de journaliste et d’analyste tout en étant en discussion avec le PQ pour être candidat lors de la prochaine élection générale. « L’idée qu’une figure importante de l’information ait été en onde à critiquer les partis politiques alors qu’elle avait elle-même la volonté d’en découdre comme candidat lors d’une élection est extrêmement troublante et soulève des doutes sur son éthique et son impartialité », écrit M. Blackburn.
La réplique de Pierre Duchesne a été cinglante en conférence de presse. « Qui me fait des leçons d’éthique ? […] Moi, je n’ai jamais eu de deuxième salaire caché pendant 10 ans. […] Moi, je n’ai pas eu de rencontres avec des collecteurs de fonds qui ont été arrêtés par la police par la suite. On veut aller sur le chemin de l’éthique ? Bienvenue. Je suis très à l’aise », a lancé M. Duchesne.
Ce dernier a aussi souligné, en parlant de lui à la troisième personne, que ses compétences auraient très bien pu intéresser les adversaires du PQ. « J’ai l’impression que François Legault aurait bien aimé avoir Pierre Duchesne comme candidat. J’ai l’impression que M. Charest aurait bien aimé avoir Pierre Duchesne comme candidat », a-t-il affirmé. M. Duchesne a toutefois fait sa profession de foi souverainiste en soulignant que le Québec était sa « passion emmaillée au coeur ».


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