L'inéluctable électoralisme du PQ?

La vérité est que le PQ n’est pas assez électoraliste

Tribune libre

Trop électoraliste le P.Q. ?
Mais il n’arrête pas de perdre ses élections ! De générales en complémentaires ! La vérité est que le P.Q. n’est pas assez électoraliste.
Je comprends l’affirmation à l’égard de l’électoralisme du P.Q. comme une dénonciation du fait que le P.Q., mette l’indépendance en sourdine, et se contente de battre tambour. Cela présiderait à une démobilisation des « troupes » et de l’électorat souverainiste en général. Agaçant, en effet.
Je soumets plutôt ceci au lecteur : pour avoir vécu les 2 référendums, je réfute que le peuple québécois fut alors mobilisé. Le peuple québécois a voté bien tranquillement. Les deux fois très calmement. Il a même divisé son vote à l’égard d’un oui ou d’un non. Souvenez-vous, ceux-là qui le peuvent, le seul électorat mobilisé, vraiment mobilisé, comme s’il s’était agi d’une question de vie ou de mort, ce fut l’électorat des anglo et des allo.
Je soumets surtout ceci : la « mobilisation » du peuple québécois ne peut pas précéder, mais seulement suivre, la prise du pouvoir par le P.Q. Mais pour autant qu’il sache quoi faire avec le pouvoir, bien évidemment.
Plutôt que de répéter avec la chorale des perroquets qu’il n’y a pas de demande pour l’indépendance, il vaudrait bien mieux tabler sur la fidélité d’une très grande partie de l’électorat. Mais le bon électorat !
Il y a présentement un rare alignement de planètes—comme dernièrement à Montréal, les rouges sont déshonorés et vont le rester— qui POURRAIT mener très loin. Aussi loin que le rêve d’indépendance. Et il y a sans doute encore beaucoup d’indépendantistes au P.Q.
Il y a seulement encore au P.Q. bien trop de souverainistes tranquilles et calmes, qui ne croient pas aux planètes, et qui préfèrent croire encore que la terre est plate.


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8 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    2 février 2010

    @ M.Gignac
    Je ne suis pas aussi sévère que vous à l’égard de Mme Marois. Et ce n’est pas exact qu’elle fait gaffe par-dessus gaffe.
    En fait, l’opposition parlementaire du P.Q. est une opposition vigoureuse, mais qui n’a pas de résonnance équivalente dans l’électorat. C’est que l’opposition au gouvernement ne passe plus exclusivement par la députation. Il y a maintenant une autre « opposition », et elle est plus diffuse, plus forte, mais inorganisée. Cette opposition « sociale », plutôt que « parlementaire »,va aller croissant.
    La position du P.I. ne me dépeigne pas. C’est la guerre. Le P.I. plante son drapeau et dit : Nous sommes ici. Nous sommes ceci. C’est sur ceci que nous allons Nous battre. Ça va brasser.
    Le P.Q.Marois dit plutôt : Nous connaissons tous notre destination. Nous ne ferons pas la guerre. Mais Nous faisons une sacrée guérilla. Cela déconcerte les rouges, qui pourraient finalement perdre la guerre.
    Pour le moment, le P.Q. a la pôle. Mais la position actuelle du P.I. n’aurait jamais dépeigné le P.Q. de 1970 !

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2010

    Monsieur Haché,
    Votre dernier commentaire prouve que la classe politique souverainiste a failli à communiquer le message essentiel pour parvenir à l'indépendance du Québec. Je tente du mieux que je peux de communiquer du bas vers le haut pour les réveiller avant qu'il ne soit trop tard. À votre prochain message, je m'en tiendrai plus à votre sujet, merci de m'en aviser.
    André Gignac le 1/2/10

  • Marcel Haché Répondre

    1 février 2010

    @ J.F. le Québécois.
    Mon point est simplement que la mobilisation du peuple, qu’il soit québécois, canadien-français, chinois ou brésilien, part du haut vers le bas, non l’inverse.
    Nous vivons déjà dans une société « multiculturalisée », qui mobilise à bloc les individus contre toute solidarité, indispensable à toute cohésion de l’opinion publique.
    Pour exemple récent, la société américaine n’était pas « mobilisée » et en attente du grand réformateur noir. Mais le cran et le talent d’Obama, son discours convainquant, a provoqué un mouvement qui l’a par la suite porté.
    S’agit pas d’espérer un messie. S’agit d’enclencher un mouvement de l’opinion publique. Mais faut toujours bien croire que le mouvement est possible !
    Autrement dit J.F. le Québécois, la seule mémoire (l’histoire) peut conforter la fidélité des indépendantistes, mais cela n’est pas suffisant pour enclencher un mouvement de l’opinion publique. Ça fait bientôt 45 ans que ça dure !
    Ça prend de l’imagination ou du rêve, comme on voudra. Et cela se concocte en « haut », pas en « bas ».

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    1 février 2010

    @ Marcel Haché:
    «Il y a seulement encore au P.Q. bien trop de souverainistes tranquilles et calmes, qui ne croient pas aux planètes, et qui préfèrent croire encore que la terre est plate.»
    Peut-être, mais je crois qu'il y a surtout, dans la population francophone du Québec, trop de gens qui ne comprennent pas l'urgence de la situation. Trop de gens qui voient l'indépendance (trop encore, pensent en termes ambigus de souveraineté, d'ailleurs) comme une simple option parmi bien d'autres... et non comme la nécessité qu'elle est, pour la nation québécoise!
    D'autres, qui sont malgré tout des indépendantistes convaincus, font comme attendre l'arrivée d'une sorte de Messie indépendantiste, au lieu que chacun se mobilise et fasse ce qu'il a à faire pour que l'objectif soit un jour atteint...
    Et rendus au point où nous en sommes, nous sommes en droit de nous poser cette question-ci: les Québécois la veulent-ils, ou non, leur indépendance, quand ils sont placés devant tous les faits?

  • Marcel Haché Répondre

    1 février 2010

    @ M. Gignac
    L’électoralisme, c’est un sujet choisi. C’est le ton employé pour en parler. Finalement, M. Noël, sur Vigile, replace les choses dans une juste perspective.
    Je crois que nous souhaitons la même chose.
    Il n’y a rien d’inéluctable à l’égard de l’indépendance du Québec. Bien des peuples sont disparus. Bien d’autres disparaîtront. Mais l’agonie des peuples est sans fin.
    Contrairement aux individus, cependant, les peuples peuvent renaître. Un redressement est possible, contrairement à l’avis de notre chorale de perroquets.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2010

    Bonjour monsieur Haché,
    Ça fait presque 45 ans que les planètes sont mal alignées pour le PQ qui n'a aucun flair politique pour se projeter dans l'avenir du peuple québécois. Et ce n'est pas Marois qui va nous mener à la terre promise. Avec elle, c'est gaffe sur gaffe. Il y a eu Gaston Lagaffe et nous avons notre Pauline Lagaffe nationale. Encore la semaine dernière, elle a réussi à se mettre à dos les employés de la fonction publique en disant qu'il fallait dégraisser dans les finances de l'état. Moi, je commencerais par couper son salaire de moitié pour sa piètre performance à faire la promotion de l'indépendance. Vous avez raison, la conjoncture politique planétaire est très favorable pour son parti en ce moment et elle n'en profite pas. Tout est là pour lui permettre de parler d'indépendance et de crier très fort contre le gouvernement pourri en place (scandale de la Caisse de Dépôt, scandale dans la réfection de nos infrastructures, corruption à la ville de Montréal, l'achat par l'Hydro-Québec d'Énergie Nouveau-Brunswick pour endetter davantage le Québec dans le but de l'empêcher de faire l'indépendance, le scandale de la centrale Gentilly, le scandale de l'immigration avec des quotas de 50 000 immigrants par année durant 5 ans pour nous diluer et nous empêcher d'avoir notre pays, notre langue qui fout le camp etc.)
    Au Québec, nous vivons présentement une période cruciale de notre avenir collectif et si nos dirigeants souverainistes (hic) étaient vraiment sincères et déterminés à faire l'indépendance du Québec, ils emboîteraient le pas et seraient sur la ligne de front mais non, ce sont les membres les plus politisés qui font le bouleau. C'est très démoralisant pour le moral des troupes. S'ils ne veulent pas la faire l'indépendance du Québec qu'ils le disent carrément, les forces souverainistes vont s'organiser autrement. On ne joue pas avec l'avenir de tout un peuple. Advenant une élection, je n'ai pas d'autre choix, actuellement, que de voter pour le PI (Parti Indépendantiste). Les dirigeants du PQ et du Bloc sont malhonnêtes de ne pas préciser leurs vraies intentions quant à l'avenir du Québec; moi, je suis sûr qu'ils ont la trouille de la faire. Une autre chose qui ne nous aide pas ces temps-ci, c'est tout le focus qui est mis par les médias sur les accommodements raisonnables et le multiculturalisme. Belle diversion pour nous faire oublier la nécessité de l'indépendance et de cette commission d'enquête réclamée pour faire la lumière sur tous les scandales reliés à notre gouvernement pourri. Ça fait l'affaire de John James Charest!
    André Gignac le 1/2/10

  • Marcel Haché Répondre

    31 janvier 2010

    @ M. Bousquet
    Mon texte s’adresse principalement aux péquistes qui se disent indépendantistes. A ce que je sache, le P.Q. ne se prétend pas fédéraliste. Non plus que confédéraliste.
    Mais puisque vous malmenez le P.I. ici encore, je vous répondrai que le P.I. est amplement capable de se défendre lui-même.
    J’ai connu l’époque du R.I.N. Il y avait aussi des gens pour asticoter sur le faible pourcentage d’appui à l’indépendance. Cela n’a jamais dérangé, et le moins du monde, les indépendantistes sincères.
    Et puis, les débuts héroïques et courageux du P.Q. lui-même n’avaient pas été récompensés de si hauts appuis non plus. Pour mémoire, récente, l’A.D.Q. a été capable de renvoyer le P.Q. à la deuxième opposition. Fa que…
    Fa que.. L’électoralisme est bon ou mauvais, efficace ou inefficace, selon qu’il porte le parti au pouvoir ou non. La raison première de l’existence d’un parti, c’est la prise du pouvoir. C’est le P.Q., et non le P.I., maintenant, qui est en position de faire face aux libéraux.
    Mais vrai que la position si déterminée du P.I. pourrait inspirer le P.Q. Mais vrai que l’électoralisme du P.Q. est questionnable. Et il l’est d’autant plus que le P.Q. patauge dans l’opposition depuis pas mal longtemps, en même temps que son électoralisme, si dérisoire pour le moment, nous éloigne de l’indépendance.
    Quelle serait donc alors votre position M. Bousquet, si en asticotant le P.I., vous défendiez toujours, envers et contre tout, la position du P.Q.? Vous rendez-vous compte que s’il fallait que les libéraux gagnent la prochaine élection générale, cela est possible, vous rendez-vous compte à quelle dérive Nous serions confrontés ?
    Vous asticotez les indépendantistes les plus hargneux ? Je préfère asticoter les moins hargneux !
    Mais quant au confédéralisme, quel est donc son pourcentage d’appui ?

  • Gilles Bousquet Répondre

    31 janvier 2010

    Le PQ est souvent accusé d'être trop électoraliste ou, ici, de ne pas l'être assez.
    Quand le PQ perd des élections dans des comtés francophones comme Rivière-du-Loup en juin 2 009, ce n'est pas parce que le PQ ne parle pas assez de souveraineté, c'est parce qu'il n'y a pas assez de souverainistes dans le comté. Le PI y a présenté M. Érik Poulin qui s'est bien expliqué mais qui n’a reçu que 66 votes pour 0,62 de 1 %.
    Le PQ a, quand même retenu le comté de Rousseau en septembre dernier où il a gagné l’élection partielle avec 57 % des votes.