Le but premier de l'indépendance est la liberté, c'est-à-dire la maîtrise du peuple sur sa destinée. Les fédéralistes soutiennent que nous sommes déjà libres et que l'indépendance n'apporterait rien de plus. Alors, l'indépendance est-elle un projet de société nécessaire et emballant?
La liberté
Selon les défenseurs de l'ordre actuel, nous sommes déjà libres. Nous bénéficions des droits et libertés définies par les chartes. Mais si nous sommes vraiment libres, comment expliquer que nos représentants agissent contre nos intérêts? N'est-ce pas contradictoire? Derrière le paravent de l'austérité, le gouvernement démolit systématiquement ce que les générations précédentes ont bâti.
Le citoyen est considéré comme un simple consommateur. Ses choix se limitent à ceux que lui présente la société par l'entremise d'intérêts privés, médias de masse et gouvernements sous influence de groupes occultes. La liberté elle-même est un produit de consommation conditionné par le gouvernement en place. En réalité, c'est n'importe quoi. Le citoyen est le consommateur passif des choix qu'on lui impose.
Dans une démocratie en santé les citoyens devraient se responsabiliser et participer activement à définir et réaliser leur destin collectif. Sinon comment s'assurer que les décisions sont prises par les citoyens et dans leur intérêt. L'indépendance est une démarche qui permet aux citoyens de se réapproprier leur destinée.
Les valeurs
Afin d'exercer sa liberté de façon éclairée, le citoyen doit connaître les principes selon lesquels il veut orienter sa destinée, lui donner un sens. Déjà, la religion jouait ce rôle en imposant un cadre moral et social. Cet ordre imposé fondait l'idéal humaniste de la société. Mais il jouait aussi un rôle politique en exigeant souvent une obéissance inconditionnelle aux pouvoirs en place. Les abus de pouvoir et la montée des libertés individuelles ont miné le pouvoir religieux. Le citoyen doit donc assumer sa liberté sans le soutien de l'institution religieuse.
L'essentiel ou le contenu du message religieux se résume dans le principe (où Dieu représente l'idéal):
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit: voilà le plus grand et le premier commandement.
Le second lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Matthieu 22, 37-39)
La justesse du principe religieux se vérifie de la façon suivante. Supposons que l'individu rejette la société (son prochain). Il devrait donc se satisfaire de vivre dans l'isolement et le dénuement puisque sans la société il ne jouirait d'aucun des avantages de la civilisation. À l'opposé, s'il aime la société, il devrait souhaiter sa viabilité et son développement.
L'ordre actuel
L'ordre actuel rejette ce principe. Il encourage plutôt l'enrichissement comme un acte de prédation. Les individus et les communautés sont en compétition les uns contre les autres dans une lutte pour la survie. Cette lutte mène à la destruction de l'ordre social à la source de l'enrichissement et récompense le matérialisme au détriment de l'humanisme. Pour les partisans du néo-libéralisme, ce chaos est constructeur parce qu'il favorise la survie du plus fort (Darwin). Peut-être faudrait-il isoler les dirigeants psychopathes sur une île sans ressource extérieure pour qu'ils réalisent enfin qu'ils sont redevables envers la société.
Sous des airs de liberté, ce système dénaturé sert à justifier toutes les formes d'abus, le colonialisme économique, l'impérialisme politique et bientôt le nouvel ordre mondial->https://resistanceauthentique.wordpress.com/2013/10/17/de-la-crise-economique-au-nouvel-ordre-mondial-comprendre-ce-qui-se-passe-actuellement/]. Ce système s'attaque à toutes les valeurs de la société. Faut-il s'étonner qu'on nous impose taillé sur mesure pour l'oligarchie?
L'empire du mal
Pourquoi les gens défendent-ils des systèmes injustes, incompétents et corrompus? Sont-ils dépourvus d'intelligence? C'est qu'ils sont dépendants du système et ont besoin d'être rassurés que leur monde est légitime. Leur réaction traduit un sentiment d'impuissance. Mais ce faisant ils se rendent complices de systèmes souvent injustes.
Les pouvoirs établis entretiennent soigneusement ces illusions à l'intérieur comme à l'extérieur. Ainsi ils peuvent imposer leur domination sans utiliser la force. La manipulation se poursuit par la corruption, les menaces, la perversion et le chantage. Lorsque le mensonge et la corruption ne suffisent plus, le pouvoir recourt à la force. C'est l'empire du mal.
Les conséquences
Ainsi les citoyens sont piégés entre la gauche et la droite. La droite se fait la championne des valeurs traditionnelles et de la responsabilité individuelle. La gauche réclame la justice sociale et la liberté. Mais aucune des deux tendances ne remet sérieusement en question la dépendance de l'État et des citoyens envers les banques et les intérêts privés.
Par exemple, c'est un gouvernement aux prétentions sociales-démocrates, celui de Pierre Trudeau père qui a cédé le contrôle de la monnaie et le financement de sa dette aux banques privées en 1974. Il s'en est suivi une augmentation vertigineuse et injustifiable de la dette nationale suivie de périodes d'austérité.
C'est le même Trudeau qui qui a fait adopter la Charte des droits en 1982. Lui-même ni croyait pas si on se fie à André Burelle (cité par Frédéric Bastien dans La Bataille de Londres, pp. 261-262). Cette charte a réduit les pouvoirs démocratiques des citoyens en les transférant aux tribunaux. Et ce sont les plus riches qui ont accès aux tribunaux. L'idée même de charte des libertés est une limitation sournoise de ces libertés. En 1970, Trudeau a fait adopter la loi des mesures de guerre et suspendu les droits et libertés.
En 1994, les conservateurs ont signé l'ALÉNA, l'Accord de libre-échange nord-américain qui s'est soldé par la perte de 200 000 emplois. Les prochains accords seront aussi néfastes.
Les conservateurs nous entraînent maintenant dans des guerres inutiles et ruineuses qui profiteront seulement aux banques et autres intérêts privés.
Enfin ils s'attaquent aux libertés fondamentales.
Au Québec, les libéraux on entrepris .
À la Caisse de dépôt, ils ont discrédité l'administration Scraire qui avait fait un travail remarquable. En 2008, son successeur, Rousseau, a englouti 40 milliards dans des titres sans valeur et s'est fait récompenser par un poste chez Power. Et la Caisse continue de siphonner l'épargne des régimes de pension des Québécois dans des projets sujets à tous les aléas de l'économie mondiale.
À Hydro-Québéc, le gouvernement achète de l'électricité au prix fort du privé et la revend à perte.
Ensuite le gouvernement permet l'exploitation et le transport du pétrole sans se soucier de l'environnement et sans exiger de redevances.
Après tous ces gaspillages et la corruption, le gouvernement coupe dans la santé, l'éducation, et tous les programmes sociaux au nom de l'austérité.
Tout est en place pour ruiner l'économie, détruire les services et tout remettre au profit du privé. Autant dire que ce gouvernement a déclaré la guerre au Québec.
Quels moyens avons-nous?
Les moyens démocratiques des citoyens semblent bien dérisoires face à ce pouvoir omniprésent.
D'abord les citoyens doivent réaffirmer leurs valeurs culturelles comme repères contre les valeurs de pacotille de la société de consommation. Il ne s'agit pas de ressusciter la religion autoritaire mais les valeurs qu'elle incarne. L'identité culturelle francophone et québécoise est un rempart contre les valeurs artificielles et déshumanisantes de la culture mondialiste.
Ensuite il faut boycotter les produits culturels et les médias qui nous intoxiquent par des valeurs ou des informations fausses. De même il faut boycotter les produits et les médicaments toxiques ou non garantis par des autorités compétentes, et les épiceries qui imposent des produits cachères : un affront pour la majorité des consommateurs. Le boycott pourrait s'appliquer à toutes les organisations qui ne respectent pas les citoyens y compris les villes.
Il faut cultiver l'entraide et la solidarité, encourager la participation et le respect de la démocratie pour constituer un pouvoir politique efficace.
Il ne faut négliger aucun moyen démocratique pour changer les choses. Les partis sont imparfaits mais il faut se concerter pour apporter des réformes concrètes dans le sens du bien commun.
Conclusion
La question de l'indépendance se pose donc comme un projet de société. C'est le choix de la liberté active contre son faux-semblant. C'est la défense du bien commun et du vivre ensemble contre la prédation néo-libérale. C'est l'éveil de la conscience face à un effritement inexorable du bien commun. C'est un appel à la prise de conscience et à la mobilisation.
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1 commentaire
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
1 avril 2015Proposition concise. Mention spéciale pour "il faut boycotter les produits et les médicaments toxiques ou non garantis par des autorités compétentes, et les épiceries qui imposent des produits cachères : un affront pour la majorité des consommateurs."
Depuis que l'ineffable Taylor et son disciple Bouchard on quasi crucifié ceux qui ont révélé dans leur "tribunal" le scandale des produits kasher payés par tous à la caisse de l'épicerie, on s'attire systématiquement les foudres de quelqu'un en touchant de près ou de loin cette agression de nos libertés. Une dame Bousquet s'est présentée aux audiences de la charte de la laïcité pour dénoncer un autre abus au Québec: rituels ethniques d'égorgement d'agneaux en un sabat défiant la loi sur la salubrité de l'abattage alimentaire. Avons-nous entendu l'ombre d'une résolution de cette intrusion? Tout comme les 3 ans passés sans que l'assassin aux trousses de Mme Marois et son parti (incendie criminel de la salle bondée) ne soit inquiété.